Ils étaient près d'un million d'estivants algériens à avoir choisi la destination tunisienne, en 2007, 980 001 plus précisément, ce qui les plaçait à la troisième place des visiteurs étrangers, après les Libyens et les Français. Ces prévisions concernant les prochains mois reflètent la tendance à la hausse de la clientèle algérienne chez son voisin de l'Est, une courbe ascendante enregistrée depuis ces dernières années : elle était de 31% de 2003 à 2007, nous dira le directeur de la représentation algérienne de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), Faouzi Basly. Même si les Libyens se placent en tête du peloton, explique notre interlocuteur, il n'en demeure pas moins que les Algériens sont les plus nombreux en termes d'évolution des nuitées passées dans des hôtels. Les Libyens étant plus culturellement portés sur les circuits hors hôtels car offrant plus d'intimité pour les familles. En prévision du rush attendu cet été, les autorités concernées par la promotion du tourisme en Tunisie ont pris leurs dispositions pour améliorer le passage des Algériens sur le territoire tunisien à travers les différents postes frontaliers, au nombre de sept. C'est que, précisera notre interlocuteur, elles ne veulent pas voir rééditer l'incident survenu l'année dernière au point de passage d'Oum Tboul. L'incident en question, rappelons-le, avait causé des désagréments à des dizaines de voyageurs, qui avaient été atteints dans leur dignité. D'où la création d'un nouveau poste supplémentaire, celui de Melloula, qui est opérationnel depuis le mois en cours. Les autorités ont également procédé au renforcement des effectifs chargés du contrôle des vacanciers. Evoquant la stratégie de développement du secteur touristique de son pays, l'intervenant dira que celle-ci s'appuie sur des éléments clés que sont essentiellement l'introduction d'une nouvelle approche commerciale, la présentation de nouveaux produits, le recours à une communication spécifique et, enfin, il s'agit d'assurer des prestations de services irréprochables. Cette stratégie prévoit, à court terme, de renforcer les pôles touristiques existant par l'aménagement de six zones touristiques de réserve comme Zouarâa près de Hammamet, Selloum près de Zarzis, Hergla, Ras Dimas près de Monastir et Ghedhabna près de Mahdia. L'attraction qu'exerce la Tunisie sur les Algériens est telle que même l'éventualité de la réouverture des frontières terrestres avec le Maroc n'effrayent pas les responsables de ce secteur : «Il y a la concurrence entre nous et à chacun d'imposer ses arguments, de proposer les meilleurs rapports qualité/prix. Si ce changement intervient, nous penserons à recentrer nos activités mais en tout état de cause, la Tunisie est leader en Algérie, donc nous ne craignons pas d'être détrônés», affirmera M. Basly. Interrogé sur les perspectives de coopération touristique entre l'Algérie et la Tunisie, notre interlocuteur dira que celle-ci existe déjà au niveau institutionnel comme l'échange des expériences, des informations entre l'ONTT et l'ONT ou entre les deux ministères concernés. Cela étant, déclare-t-il, la concertation gagnerait à être renforcée entre les différents opérateurs privés du secteur du tourisme pour explorer au mieux les capacités existantes. Exemple de ce partenariat : les circuits thématiques communs aux deux pays, comme celui reliant le désert algérien au désert tunisien (circuit Oued Souf-Touzeur). M. C.