Prévu en novembre 2005, le congrès de l'UGTA a été reporté à plusieurs reprises pour se tenir finalement en mars dernier. Les raisons de ce retard sont à chercher du côté de la multitude de dossiers ouverts par la Centrale syndicale avec le gouvernement, dont certains avaient achoppé sur la fin de non-recevoir de l'Exécutif par rapport à certaines revendications. Aussi la direction de l'organisation syndicale a-t-elle choisi, en dépit des contestations internes, de ne pas aller aux 11èmes assises avec un bilan amputé des plus importants acquis arrachés au gouvernement. Ce congrès, qui a eu lieu à l'hôtel Aurassi, s'est distingué par une lutte acharnée entre les cadres syndicaux pour le poste de secrétaire général adjoint, disposition introduite dans les nouveaux statuts, celui de patron de la Centrale revenant à Abdelmadjid Sidi Saïd, largement plébiscité. A telle enseigne que le congrès a été bloqué pendant plus d'une journée, Salah Djenouhat et ses «adeptes» s'étant entêtés quant à la création immédiate du poste de SG adjoint. Des jeux de coulisses ont d'ailleurs émaillé la rencontre au point que les politiques s'en sont mêlés. Le FLN et le RND sont entrés en course, chacun voulant placer ses proches, y compris dans la commission exécutive nationale, la plus haute instance de l'organisation entre deux congrès. Tout le monde s'attendait à un véritable clash, mais le retour à la raison de certains l'a emporté. Et c'est le concurrent direct de Sidi Saïd qui prendra la parole pour déclarer son soutien indéfectible et inconditionnel au SG reconduit. Le congrès de l'UGTA a été marqué également par l'introduction d'un quota de 15% aux femmes syndicalistes au sein de la CEN. Car, jusqu'alors, celle-ci ne comprenait qu'une seule et unique femme. Ledit quota a été imposé par Sidi Saïd contre vents et marées au grand dam des mentalités rétrogrades. F. A.