L'Ugta a déjà remis une copie du pacte économique au gouvernement. Le dossier relatif au pacte social qui comprend entre autres la révision de l'article 87 bis, sera prêt à la fin de ce mois d'août. C'est ce que nous a annoncé hier le chargé de communication de la Centrale syndicale, M.Rachid Aït Ali, en affirmant que l'article 87 bis sera évoqué à la prochaine tripartite. Prévue pour le mois de septembre prochain, cette rencontre tant attendue par l'ensemble des travailleurs sera en fait reportée, selon M.Ait Ali, en raison de la programmation du référendum sur la charte pour la paix et sur la réconciliation nationale le 29 du même mois. Le chargé de communication ajoutera qu'une copie du pacte économique a été déjà remise au gouvernement. Concernant la question dite de la révision salariale, le chargé de communication de la Centrale syndicale dira que la tâche n'est pas aisée, car l'impact financier sera des plus importants. La Centrale syndicale a donc préféré prendre le temps qu'il faut pour étudier ce dossier avant de poser le pas sur le terrain. «L'étude sur l'impact de la révision de cet article sur la fonction publique a pris beaucoup de temps car les membres de la commission ont analysé cas par cas pour connaître les incidences financières sur chaque entreprise», ajoutera notre interlocuteur en précisant que l'Ugta est censée chercher les solutions pour arriver enfin à des décisions concernant ce dossier. On s'en souvient, lors de la dernière tripartite tenue les 3 et 4 mars 2005, le chef du gouvernement a démenti l'information selon laquelle les trois parties se sont mises d'accord sur une augmentation du Snmg. Comme le patronat, M.Ouyahia a indiqué que la question n'est pas si simple dans le sens où une telle mesure pourrait induire des incidences financières sur le budget de l'Etat. Les effets induits seraient une dépense salariale supplémentaire de l'ordre de 500 milliards de dinars, soit un doublement de la masse salariale de la Fonction publique. Pour le secteur économique public, l'incidence de la même revendication coûterait une enveloppe annuelle de 40 milliards de dinars. Dans une telle hypothèse, 70% des EPE s'exposeraient à la faillite. En d'autres termes, la politique salariale doit tenir compte de la productivité, de la croissance et de l'inflation. Mais la position de l'Ugta, pour avoir fait des promesses au monde du travail sur ce point, devient de plus en plus délicate. Elle souhaite parvenir rapidement à un accord, donc elle décide d'évoquer le sujet dans toutes les rencontres avec le gouvernement. Le chef du gouvernement avait, d'autre part, fait état de son optimisme quant à l'aboutissement du projet du pacte économique et social. «Nous serons au rendez-vous à la prochaine rentrée», avait-il soutenu, en précisant que la partie du pacte concernant l'établissement de l'état des lieux et les perspectives est achevée à 95% au moins. Les partenaires au dialogue avaient convenu d'accélérer le rythme des réunions pendant le mois d'août afin de finaliser la rédaction du projet. Pour rappel, l'Ugta a réuni ses cadres, le 31 juillet dernier, et a étudié le projet portant la réforme du code de travail et celui du pacte national économique et social.