Inondations, crues, sinistrés, intempéries, ces mots ont, malheureusement, dominé le vocabulaire des Algériens en 2008. Ghardaïa, Béchar et d'autres encore, des villes entières ont failli être englouties par les eaux furieuses des oueds. De cette année 2008, on gardera, à coup sûr, ce souvenir amer, gravé à jamais dans la mémoire commune, d'une Algérie frappée de plein fouet par les inondations et les intempéries. Des rues submergées, des voitures renversées, des maisons détruites, des arbres et des poteaux électriques arrachés, des corps emportés par les torrents de boue, des enfants traumatisés et des familles sinistrées à la rue, ces images horribles, aucun Algérien n'est, sans nul doute, prêt à les oublier. De plus, les pluies diluviennes ont provoqué au pays des dégâts très importants. Selon le bilan établi par les autorités, des sommes estimées à 1,3 milliard d'euros ont été débloquées pour permettre la reconstruction des régions sinistrées suite aux inondations de cette année. Quant aux pertes en vies humaines, les chiffres avancés donnent froid dans le dos. Et pour cause, pas moins de 113 morts en deux mois seulement, dont une quarantaine à Ghardaïa. On a recensé également plus 30 000 maisons détruites. En somme, une véritable tragédie qui a plongé dans le deuil un pays déprimé, affligé et troublé par les mauvais coups du sort. Cependant, de l'aveu partagé des spécialistes comme des responsables de plusieurs institutions, ces drames auraient pu être évités si seulement l'Algérie disposait, comme plusieurs pays dans le monde, de structures de prévention des risques majeurs. Ces structures, indique-t-on, sont prévues par la loi mais n'ont toujours pas été créées. Par ailleurs, des spécialistes notent que les nombreuses lacunes dans la mise en place des plans Orsec sont pour beaucoup dans les bilans lourds des inondations de cette année. Qu'en sera-t-il en 2009 ? A. S.