Le cours du blé va-t-il poursuivre sa tendance baissière ? Avec une production mondiale de blé record enregistrée, cette année, et une demande sur le marché des importations en hausse, «l'équation est, donc, en faveur d'une baisse des cours», avancent nombre d'analystes du marché céréalier. Parti de 4,60 dollars le boisseau, en avril 2007, le cours du blé a atteint, en mars dernier, les 13,18 dollars sur le Cbot, soit une hausse de 190% en moins d'un an. Le blé n'a, depuis, cessé de dégringoler, chutant de 13,18 à 7,31 dollars actuellement. Une chute de 45%. Jusqu'où ira-t-il ? De l'avis des analystes, «nous pourrions assister à une nouvelle vague de baisses». Une hypothèse qui tient la route dans la mesure où la crainte est que le surplus de blé ne trouve pas preneur. Pour preuve, l'Afrique du Sud, par exemple, a déjà prévenu qu'elle importerait moins de blé cette année. C'est dire que les variations des cours ne viennent pas de la demande, «elles sont donc occasionnées par l'évolution de l'offre», pointe le dernier rapport du CIC (Conseil international des céréales). En clair, le niveau de l'offre fait le prix du blé. Et, à ce sujet, il est bon de rappeler les chiffres de la production mondiale avancés par le ministère américain à l'Agriculture (USDA), publiés, jeudi dernier, dans son rapport mensuel et repris par l'APS. Selon l'USDA, la production mondiale de blé devrait connaître un niveau record en 2008/09 avec 684 millions de tonnes contre 682,4 prévus en novembre dernier, et 610,6 millions t récoltés en 2007/08. Toujours selon cette source, le stock mondial de blé à la fin de la campagne 2008/09 est également revu à la hausse à 147,35 millions t contre 145,25 estimés en novembre et 119,4 millions t à la fin de 2007/08. Ce nouvel ajustement de la production mondiale fait suite à une hausse des prévisions dans l'Union européenne (+0,3 million t à 150,9 millions t), au Brésil (+0,4 million t à 5,80 millions t) et au Canada (+1,3 million t à 28,6 millions t). La production, en Argentine, est revue à la baisse de 0,5 million t à 10,50 millions t. D'après le même rapport, la production de blé aux Etats-Unis est inchangée (68 millions t), tout comme les exportations (27,2 millions t). Le stock final américain progresse, toutefois, de 0,55 millions t à 16,42 millions t en raison d'une baisse des prévisions de la consommation intérieure (-0,3 million t à 35,16 millions t). Les productions en Australie (20 millions t), en Russie (63 millions t) et en Ukraine (25,50 millions t) restent inchangées, précise-t-il. Le stock de fin de campagne de l'UE est revu à la hausse à 15,8 millions t contre 15,5 millions t prévus le mois dernier. Les exportations sont inchangées (19 millions t), indique l'USDA. Rappelons, enfin, que 20% de la production mondiale de blé se retrouvent sur les marchés (le reste est consommé sur place). Les principaux exportateurs sont de loin les Etats-Unis, suivis par le Canada, l'Australie et l'UE. Viennent, ensuite, la zone de l'ex-URSS et l'Argentine. Selon les dernières statistiques de la FAO, l'Algérie fait toujours partie du lot des quatre grands pays importateurs de blé (Brésil, Egypte, Algérie et Chine).