L'Algérie a profité de la tendance baissière des cours des céréales sur les marchés internationaux pour acheter 500.000 tonnes de blé tendre français afin de couvrir ses besoins estimés à 80 millions de quintaux de blé par an, pour une consommation moyenne de 200 kilos par habitant. En dépit d'une récolte exceptionnelle durant l'année 2009 (62 millions de quintaux), notre pays a toujours besoin d'importantes quantités de blé tendre pour pallier au déficit de la production locale. Le premier fournisseur de notre pays en céréales demeure la France malgré la concurrence de plus en plus acharnée des fournisseurs russes qui sont actuellement les mieux-disants sur les marchés mondiaux de blé. Les fournisseurs français redoutent sérieusement d'essuyer un autre revers sur le marché algérien à cause de l'offensive commerciale des Russes -qui viennent de rafler la totalité des marchés égyptien et syrien- en proposant des offres inférieures de 15 à 25 dollars à celles des Européens et des Américains. Cette concurrence acharnée sur les pays importateurs de céréales conjuguée à l'éventualité d'un ralentissement de la demande mondiale en céréales due en particulier à une baisse de la consommation de viande, principal débouché pour les blés, orges et maïs fourragers devra conforter la tendance baissière des prix de blé sur les marchés mondiaux. L'Algérie, considérée comme l'un des plus grands importateurs de céréales dans le monde, pourra ainsi passer plus de commandes au moindre prix. Selon les douanes françaises, notre pays demeure le principal client de la France. 1,27 million de tonnes de blé importées sur un total de 6,5 millions de tonnes de blé français exportées en 2009. La principale destination étrangère pour le blé français demeure l'Algérie, suivie du Yémen. Les fournisseurs français détiennent plusieurs avantages leur permettant de se positionner sur le marché algérien, dont on peut citer la proximité et les conditions de transport à l'aide de navires accessibles aux ports algériens. En dépit des ces importations importantes de céréales, la facture alimentaire de l'Algérie a baissé durant l'année dernière de 25,64% pour atteindre 5,8 milliards (mds) de dollars en 2009, contre 7,8 mds de dollars en 2008. Cette baisse est plus à attribuer à la dégringolade des cours de produits alimentaires sur les marchés boursiers dans le sillage de la crise financière et économique mondiale qu'à une performance de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire nationale. Certes, la récolte céréalière a été exceptionnelle la saison dernière, mais la production étant inconstante, les importations restent toujours élevées. Du moins en quantités. L'Algérie semble ainsi condamnée à importer pour combler le déficit. Pour le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes, le montant des importations des céréales, semoules et farine, a enregistré une «forte» baisse de 42,35%, chutant de 4,05 mds de dollars en 2008 à 2,34 mds de dollars en 2009. Avec la hausse des prix du pétrole qui aura indéniablement un impact sur les prix des produits de base, en 2010, il faudra s'attendre à une remontée des importations en valeur. Il convient de signaler que l'Algérie renouvelle ses stocks constamment afin de ne pas se retrouver dans une situation de pénurie. L'Algérie a besoin régulièrement de recourir aux importations pour satisfaire ses besoins -en raison de l'instabilité de la production locale nationale- qui dépend encore des conditions climatiques en l'absence de programme d'irrigation des surfaces récoltées. La production céréalière qui reste ainsi à la merci du ciel oblige le gouvernement à importer pour préserver les stocks stratégiques du pays. Après une récolte exceptionnelle en 2007 estimée à 41 millions de quintaux, la production céréalière du pays avait chuté en 2008 à 21 millions de quintaux. Le recul de la production céréalière de l'ordre de 50% en 2008 était dû essentiellement aux «importantes insuffisances pluviométriques» survenues notamment dans la région de l'Ouest du pays.