C'est dans un silence ahurissant que la machine de la mort israélienne poursuit ses tueries dans la bande de Ghaza. Les puissances occidentales, promptes à réagir pour moins que cela, se complaisent dans les nauséeux «appels à la retenue» et de demande de «l'arrêt des violences» de quelque côté qu'elles viennent. Le cynisme des déclarations officielles occidentales, relayées par leurs machines médiatiques, est à son summum. Dans l'impunité internationale, assimilée à de l'encouragement, l'Etat hébreu maintient ses tueries à Ghaza. Le bilan évolue d'heure en heure jusqu'à ne plus rien vouloir signifier. L'horreur est à son comble. L'injustice vécue par des Palestiniens, qu'on emprisonne dans un territoire de 360 km carrés avant de les exécuter sous les bombes, est paroxystique. Le silence des «démocraties» devant le carnage qui s'opère à Ghaza est avilissant pour toute l'humanité. Ce qui encourage les bourreaux israéliens à annoncer davantage de terreur. Des milliers de réservistes sont rappelés en vue d'une éventuelle offensive terrestre dans le but sans doute d'achever les survivants. L'opération infernale qui se déroule à Ghaza, appelé «plomb durci», est d'une violence digne des temps barbares. Jamais peut-être depuis l'occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967 un tel acharnement n'a été vécu par les Palestiniens. Les attaques israéliennes ont fait près de 300 morts et plus de 700 blessés, dont la moitié dans un état grave. Les raids des morbides F16 israéliens sont signalés partout au-dessus de la bande de terre. Les tueurs ont frappé la ville de Ghaza, le camp de Jabaliya, dans le nord du territoire, ainsi que dans le sud, à Khan Younes et Rafah. L'une des frappes a détruit un complexe abritant la principale prison de Ghaza et un QG des services de sécurité, ensevelissant les prisonniers sous les décombres. Le bâtiment du Conseil des ministres du gouvernement palestinien à Ghaza a également été soufflé. L'aviation des terroristes israéliens a détruit le siège du gouvernorat de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. En Cisjordanie, des manifestations de soutien à Ghaza ont eu lieu. L'une d'elles a été dispersée par la police palestinienne à El Khalil. Des manifestations de colère se sont aussi déroulées à Sanaa, Dubai et Damas. A l'ONU, le Conseil de sécurité a appelé à «l'arrêt immédiat» de toutes les violences et les activités militaires, à l'issue d'une réunion urgente. La déclaration est évidemment non contraignante pour le seul Etat se permettant une attitude terroriste sans se faire rappeler à l'ordre. Au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a affirmé à l'issue d'un entretien avec Mahmoud Abbas que l'Egypte tentait de négocier un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Ce qui pourrait être suivi d'une trêve. Summum de la mièvrerie. Une trêve de six mois dans et autour de Ghaza négociée par l'Egypte a expiré le 19 décembre, Israël n'en ayant jamais respecté les termes. L'Iran a proposé d'envoyer de l'aide à Ghaza ou de soigner des blessés qui seraient évacués via l'Egypte. Cette dernière ne permet qu'aux blessés de transiter par sa frontière. Le Caire accuse même le Hamas de bloquer le transfert des blessés. Autant d'encouragement pour le terrorisme d'Etat d'Israël. M. B.