Les réactions internationales ayant suivi les attaques meurtrières d'Israël sur la bande de Ghaza en Palestine ont été nombreuses, y compris celles parvenant du monde occidental. Dans leur substance, elles appellent toutes à la cessation des hostilités et de l'effusion de sang. Néanmoins, certaines réactions se distinguent par une maladresse outrageuse qui renseigne avant tout sur un parti pris flagrant en faveur de l'agresseur. Le peuple palestinien, qui subit une offensive sanglante s'apparentant à un véritable génocide, est ainsi mis sur un pied d'égalité avec un Etat colonial qui dispose d'une machine de guerre complètement disproportionnée avec les armes du Hamas. Car le fond du problème n'est pas tant que ce soit Hamas qui a provoqué ces raids barbares, mais c'est la férocité de ces assauts n'ayant fait aucune distinction entre les cibles militaires et civiles. «Ces gens [le Hamas, ndlr] ne sont rien d'autre que des voyous et Israël défend son peuple contre les terroristes comme le Hamas», avait tenté de justifier, samedi dernier, Gordon Johndroe, un porte-parole de la Maison-Blanche, l'offensive, de leur allié de toujours. Quelques heures auparavant, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, s'était exprimée pour dire que son pays tient le Hamas pour «responsable de la violation du cessez-le-feu et du regain de violences à Ghaza». Pour les Etats-Unis et la majorité de la communauté occidentale, peu importe le nombre de victimes parmi les civils, enfants, femmes ou vieillards…, tant la sécurité d'Israël demeure leur principale préoccupation. L'Union européenne (UE) avait demandé, pour sa part, l'arrêt des bombardements israéliens et des tirs de roquettes en provenance de Ghaza. Ce disant, la présidence française de l'UE n'omettra tout de même pas de condamner «l'usage disproportionné de la force», tout en estimant qu'il n'y a «pas de solution militaire à Ghaza». Pour l'UE, un début de solution de ce conflit suppose d'abord l'instauration d'une «trêve durable». Nicolas Sarkozy a demandé «l'arrêt immédiat» des tirs de roquettes sur Israël et des bombardements israéliens sur Ghaza. Cette double demande a également été formulée par la Russie, le Royaume-Uni, l'Italie, la Suède, l'Autriche, la Norvège, l'Espagne et la Suisse. Ces deux derniers pays ont, toutefois, jugé «disproportionnée» la riposte israélienne. Les Pays-Bas ont appelé, de leur côté, Israël à «une retenue maximum», tout en condamnant «les provocations du Hamas». Rares sont les pays occidentaux ayant «osé» relever le caractère inhumain et injuste des attaques israéliennes sur le peuple palestinien. Tout en exigeant l'arrêt immédiat des raids israéliens sur Ghaza, la Turquie a exprimé son «mécontentement» face à ce qu'elle considère comme un «coup porté aux initiatives de paix». M. C.