L'année 2008 a incontestablement été marquée par des nouvelles mesures concernant la politique des investissements en Algérie. Les responsables algériens ont, en effet, adopté une série de mesures, dont la majorité concerne les investissements étrangers. Ainsi, la politique des investissements dans notre pays, qui a fait des IDE son cheval de bataille afin de booster l'économie nationale, s'est vu changer d'orientation. Le ton en a été donné par le chef de l'Etat le 24 juillet dernier, au cours de la rencontre avec les maires. Le président Bouteflika avait alors fait un constat d'échec de la politique de privatisation et d'investissement. Quelques jours après, le nouveau chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, n'a cessé d'indiquer que l'Etat semble vouloir mettre en place des mécanismes de défense et des nouveaux textes lui permettant d'avoir directement un œil sur les investisseurs (étrangers et nationaux), et ce, pour donner un nouvel élan, notamment à la production nationale. Première mesure : le gouvernement algérien durcit les conditions d'investissement étrangers. Il détient désormais la majorité du capital des futurs projets d'investissement initiés en partenariat avec des groupes étrangers, et se dote d'un pouvoir «de récupération de l'entreprise, dans le cas où l'investisseur déciderait de transférer son investissement». Au chapitre des transferts de dividendes, au sujet duquel certains économistes n'ont pas omis de critiquer sévèrement le gouvernement, en ce sens que l'Algérie est l'un des rares pays au monde où les IDE sont financés par des banques nationales, les pouvoirs publics ont introduit une modification au code des impôts directs pour exiger des opérateurs nationaux et étrangers de réinvestir la «part des bénéfices correspondant aux exonérations ou réductions d'impôts dont ils ont bénéficié dans le cadre des dispositifs de soutien à l'investissement». A la faveur de cette disposition, entrée en vigueur cette année, les investisseurs ont un délai de quatre ans pour réaliser le réinvestissement. S. B.