De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani «La station d'épuration [Step] de Annaba sera finalement mise en service en septembre 2009 et les problèmes liés à l'assainissement et à l'épuration des eaux usées seront définitivement réglés.» C'est ce qu'a déclaré M. Ali Hamam, directeur du secteur de l'hydraulique de la wilaya. Cet équipement, dont la pose de la première pierre avait été effectuée le 15 mai 2007 par le président de la République, a connu des difficultés qui ont quelque peu retardé le lancement effectif des travaux de réalisation. En effet, le terrain de 40 hectares, situé à proximité de l'aéroport «les Salines», choisi initialement pour servir d'assiette à cet important projet, s'est avéré, après des études géotechniques, inconstructible. «La très mauvaise portance du sol nous avait amené au départ à opter pour des mesures de renforcement par les 9 procédés utilisés en pareil cas mais, là aussi, après études et examens par les experts, il a fallu choisir un autre terrain de 15 hectares situé à El Allelik et réadapter les ouvrages à cette superficie ne représentant même pas la moitié de la première», nous a dit M. Boucherit, chef de service au niveau de la Direction de l'hydraulique. L'ouvrage qui a été inscrit pour une autorisation de programme de 4 milliards 916 millions de dinars a été confié au groupement OTV/France et CGC/Chine chargé de la réalisation et de l'exploitation pour un montant de 3 milliards 905 millions de dinars. Le contrôle et le suivi sont revenus à BETCOM/France et Progress/Annaba. Le taux d'avancement des travaux de cet ouvrage a atteint 40%. «L'achèvement des travaux se fera dans les délais fixés et il n'y aura pas de retard», poursuit M. Boucherit. Sur le terrain et sur les 3 bassins biologiques, 2 ont été réalisés, le troisième est à 70%, les 2 décanteurs primaires à 30%, le bâtiment d'exploitation à 70% et les 2 digesteurs à 10%. Le reste à réaliser, c'est-à-dire les ouvrages de prétraitement, de déshydratation, d'épaississement des boues ainsi que le hangar de stockage des boues stabilisées, le montage et la mise en service des équipements de la filière eau et boue, sera effectivement opérationnel au plus tard en septembre 2009. Le process d'épuration utilisé est à boues activées à faible charge et comprend 2 filières de traitement, l'une pour les eaux et l'autre pour les boues. Dans une première phase, la Step, dont le débit moyen à épurer est de 83 620 m3/j, prendra en charge les eaux usées des localités de Annaba, d'El Bouni, de Boukhadra, de Sidi Salem, de Boucedra, de Bouzaaroura et le couloir Kherraza-Oued Ennil. La deuxième phase touchera, quant à elle, El Hadjar et Sidi Amar. Outre la protection de l'environnement, la mise en service de cette infrastructure permettra la réutilisation des eaux usées qui serviront à l'irrigation dans l'agriculture (sous certaines conditions), à l'alimentation de l'industrie (ArcelorMittal pour 30 000 m3 d'eau/j), à la satisfaction des besoins municipaux (arrosage et nettoyage des rues) et à la recharge artificielle des nappes phréatiques situées au-dessous du niveau de la mer pour éviter la remontée de la salissure marine. Auparavant, Annaba, contrairement à d'autres wilayas, ne disposait pas de cet important équipement. Il n'y avait qu'un petit module d'épuration situé à Chetaïbi, module qui ne fonctionnait pas et qui va être remis bientôt en service par la Société des eaux de Tarf et de Annaba (SEATA). Aujourd'hui, un schéma directeur de l'assainissement a été mis au point par le bureau d'études suisse Bonnard et Gardel qui prévoit la réalisation d'une autre Step avec l'ensemble des ouvrages d'assainissement à l'horizon 2009-2013.