Jamais depuis l'indépendance le secteur de l'hydraulique à Annaba n'a connu d'aussi importants investissements que ceux réalisés depuis 2003.Plus de quarante années après l'indépendance, la direction de ce secteur s'est organisée pour régler définitivement le problème de l'alimentation en eau des populations. C'est l'objectif théorique accordé aux actions de développement. Engagées en 2005, elles sont également destinées à améliorer la qualité du service public et de l'assainissement. Pour les 650.000 habitants des 12 communes et des dizaines de localités des 6 daïras qui composent la wilaya, l'événement a une lourde portée sociale et économique. Il s'agit d'investissements conséquents. Ils portent sur la réalisation d'une station de dessalement d'eau de mer de 50.000 m3/jour, de la mise en service du barrage Bougous (El Tarf) et son transfert dont l'achèvement est prévu en 2008. Là ne s'arrêtent pas les projets mis à concrétisation par la direction de l'hydraulique. Le programme comprend aussi la réhabilitation de la conduite principale DN 42 sur 50 km, la réalisation de 4 barrages moyens pour le développement hydro-agricole dans les localités de Enkouche, Oued El Aneb et Bougsaïba et la remise à niveau des réseaux d'alimentation. A ces investissements engagés sur le réseau AEP, s'ajoute ceux de l'assainissement. Le plus important concerne la réalisation de la station d'épuration de Annaba. Elle est destinée à la mobilisation d'importants volumes d'eau pour l'agriculture et l'industrie. Pour plusieurs observateurs, ces opérations décideront du poids et du rôle du secteur de l'hydraulique dans la relance économique de plusieurs régions de l'Est dont Annaba, El Tarf et Guelma. Selon eux, elles devraient également mettre fin au climat de désordre et d'incertitude de l'alimentation en eau potable et aux inondations destructrices. La détermination des cadres de l'hydraulique à coller à la réalité du terrain est mise en relief par la réception de leur nouveau siège. En effet, implantée au beau milieu de la vieille ville, la bâtisse de l'actuelle direction menace ruine. Outre les quelques 2000 postes de travail direct que les investissements engagés ont créés depuis 2003, les réalités dans ce secteur ont changé. Tant et si bien qu'il est pratiquement impossible dissocier le dossier de l'alimentation en eau potable de celui de l'assainissement. Tout se mêle et s'imbrique de manière distincte. Pour le directeur, les dossiers techniques sont économiques et ceux économiques sont techniques. Au cours de différentes rencontres avec de hautes personnalités de l'Etat et les représentants des pouvoirs publics locaux, l'occasion avait été donnée à M. Hamam Ali d'expliquer toute la complexité de la gestion des eaux potables et usées. D'autant que à Annaba, cette complexité se faisait sentir aussi bien au niveau technique qu'à ceux institutionnel et juridique. Investissements, réalisations, réhabilitation mais aussi sensibilisation des populations sur la nécessité de préserver les importantes ressources en eau. Il y a de quoi quand on sait qu'à la vétusté de certaines conduites d'eau encore en service à l'origine de pertes considérables, il y a également la pollution et le gaspillage. Les barrages de Cheffia, Bougous et Mexa fournissent l'essentiel de la demande en eau des wilayas de Annaba et El Tarf. Malheureusement, ces barrages sont chargés en amont de matières toxiques. En provenance de la Tunisie et ayant pour origine des sociétés tunisiennes, cette pollution oblige à une recherche de solution au plus haut niveau des deux pays voisins. Heureusement qu'en parallèle, ce risque de pollution de l'eau des 3 barrages est compensé par l'instauration de normes plus sévères en matière de traitement de l'eau. Ce qui explique tout l'intérêt et l'opportunité des investissements consentis dans, notamment, la construction de nouvelles stations d'épuration ou la transformation de celles existantes.