Ils ont mis cinq jours pour se décider à se rencontrer dans l'urgence. C'était le dernier jour de l'année 2008. D'aucuns et surtout pas les Palestiniens ne pensaient qu'ils allaient leur offrir un présent pour le Nouvel An. Ils ont tenu parole en octroyant le plus odieux des cadeaux. Ils, ce sont les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis sous l'égide de la non moins courageuse Ligue arabe. Ils se sont accordés pour envoyer une délégation au siège du Conseil de sécurité demain pour exiger l'arrêt des bombardements. C'est-à-dire quatre jours après le conclave d'urgence. Mais, entre-temps, le bilan des massacres sionistes s'est alourdi. Mieux, l'évolution de la situation dépasse de loin, de très loin, le vœu pieux des chefs des diplomaties arabes. En souhaitant arrêter les raids, ils ont au contraire fait gagner du temps aux sionistes qui obtiennent ainsi, et par la position des régimes arabes, une prorogation du permis de massacrer, voire d'exterminer les Palestiniens. Car, qu'ils appartiennent au Hamas ou au Fatah, ou encore aux autres factions, ce sont d'abord et avant tout des citoyens palestiniens dont le seul crime est de vouloir récupérer leur terre spoliée depuis 1948. Et qui se retrouvent depuis un an et demi dans un état de guerre imposé par les occupants. Et pour cause, le blocus dont sont victimes Ghaza et ses habitants est une déclaration de guerre en bonne et due forme, et même les stratèges militaires s'accordent là-dessus. Dès lors, on peut affirmer que, faute d'avoir réussi à affamer les Ghazaouis, les sionistes ont opté pour une autre méthode. L'extermination et l'épuration, purement et simplement. A la limite, ce serait de bonne guerre. C'est une force d'occupation et elle compte le demeurer. Ce qui est, par contre, inadmissible, c'est que des régimes arabes, jouant aux hypocrites en envoyant des médicaments, au demeurant restés bloqués, se donnent ainsi bonne conscience mais prouvent leur incapacité à se défendre, faisant fi de l'adage : «Cela n'arrive pas qu'aux autres.» Pis, le monde entier a entendu avec consternation les justifications du président égyptien quant à la fermeture de nouveau du tunnel de Rafah et l'obligation faite aux prétendants à l'accès de se faire contrôler par les occupants. Que l'Egypte ait décidé de sceller, il y a 30 ans à Camp David, «la paix», fragile, avec Israël est une chose, mais de là à cautionner sa présence dans les territoires palestiniens, il y a loin. F. A.