La colère et l'indignation gagnent les campus. Les étudiants algériens se solidarisent avec leurs frères palestiniens qui subissent depuis le début des raids criminels israéliens les pires atrocités à Ghaza. Décidément, face à ce génocide commis avec une barbarie rarement égalée auparavant dans l'histoire de l'humanité, nos étudiants n'entendent pas garder le silence et rester, surtout, les bras croisés. Pour preuve, dès mardi dernier, bien avant la rentrée des vacances d'hiver, l'organisation estudiantine, l'Union générale des étudiants libres (UGEL), avait lancé un appel à l'ensemble des étudiants algériens à se mobiliser sans tarder et ce, à travers tous les centres universitaires du pays pour tenir, à partir d'hier, des rassemblements et des manifestations sous le slogan : «Secourons Ghaza». Et c'est dans ce contexte que des centaines d'étudiants ont fait part de leur sentiment de révolte lors d'une manifestation tenue, hier, à la faculté des sciences politiques et de l'information d'Alger ainsi qu'à l'Institut national de planification et des statistiques. En effet, nombreux ont été les étudiants qui ont répondu à l'appel de l'UGEL le samedi 3 janvier. Brandissant des banderoles et des drapeaux palestiniens, les étudiants de ces deux importants centres universitaires de la capitale se sont regroupés dès la matinée devant les portes de leurs facultés pour crier haut et fort leur condamnation des crimes abominables dont sont victimes des enfants et des femmes à Ghaza. «Nous ne pouvons regarder les images horribles qui nous parviennent de la bande de Ghaza. Nous sommes, nous aussi, blessés dans nos cœurs et nos chairs. Il n'est plus question de rester silencieux. Nous réclamons une mobilisation arabe et internationale pour épauler nos frères palestiniens. Leur combat est le nôtre aussi», confie d'emblée un groupe d'étudiants et d'étudiantes rencontrés sur les lieux. «Pour cette cause, nous sommes prêts à manifester chaque jour», diront d'autres étudiants. Il est à signaler enfin qu'au niveau de la faculté des sciences politiques et de l'information de Ben Aknoun des débordements ont été déplorés puisque les étudiants manifestants ont tenté d'investir la rue pour organiser une marche jusqu'au centre de la capitale. Les policiers ont dû intervenir avec fermeté pour quadriller les lieux et rappeler les manifestants à l'ordre. Les agents de l'ordre ont procédé à l'arrestation de deux étudiants qui, semble-t-il, ont semé des troubles par leurs agissements. Rappelons en dernier lieu qu'un autre appel à la mobilisation a été lancé par les étudiants pour les jours à venir. Des marches et des rassemblements sont attendus également dans toutes les universités du pays. A. S.