Au silence complice des Etats arabes et du monde entier et à l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à adopter un texte condamnant les raids israéliens sur Ghaza, la réponse des peuples de plusieurs pays par des marches massives et des cris de colère et d'indignation. Indignation face à l'holocauste perpétré par un Etat sioniste qui jouit de l'impunité. Enfant gâté des Etats-Unis, Israël peut larguer ses bombes et déchiqueter des êtres humains sans être inquiété. Qu'importe l'horreur qu'il sème depuis plus d'une semaine puisqu'il a le soutien du pays le plus puissant du monde. Des corps disloqués retirés des décombres, des cadavres calcinés, des blessés qui se vident de leur sang et que la vie semble quitter… Les images diffusées quotidiennement par des chaînes de télévision ne trouvent pas écho chez les dirigeants occidentaux qui réagissent du bout des lèvres, encore moins chez les gouvernants des pays arabes qui semblent détourner leur regard pour ne rien voir. C'est à peine si quelques chefs d'Etat demandent pudiquement «l'arrêt de l'offensive» et que certains autres expriment leur «mécontentement» aux ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Le génocide se poursuit sous les yeux de l'humanité tout entière, et ce sont ceux qui n'ont aucun pouvoir ni rien d'autre à offrir que leur compassion et leur solidarité, les peuples horrifiés par tant de sauvagerie, qui envahissent les rues à travers le monde. Pour vomir un Etat voyou qui fait payer l'holocauste commis sur les juifs et la complicité de l'Occident à un peuple innocent. Le bourreau joue à l'éternelle victime tout en commettant des massacres depuis 60 ans, avec la bénédiction de ses bourreaux d'hier qui expient leur faute en fermant les yeux, et avec l'approbation des Etats-Unis qui opposent leur veto dès qu'il s'agit de condamner la barbarie d'Israël. La réunion samedi soir du Conseil de sécurité de l'ONU s'est achevée sans l'adoption d'un texte condamnant les raids meurtriers sur Ghaza. Le blocage des Etats-Unis, alliés inconditionnels d'Israël, encourage ce dernier à continuer sa sale besogne. Exterminer les Palestiniens de Ghaza sans encourir de sanctions, et provoquer une crise alimentaire en empêchant l'acheminement de l'aide humanitaire. Jusqu'à hier, le salut des populations résidait dans une possible solution diplomatique tentée par deux missions, l'une européenne, l'autre menée par le président français Nicolas Sarkozy, et sur un émissaire russe dépêché hier par Moscou. R. M.