De quoi sera faite l'année 2009 ? La question se pose, en Algérie, au vu de la crise financière mondiale qui continue de secouer le monde de la finance mais aussi celui de l'économie réelle. Un fait à retenir en ces temps d'incertitudes : en Algérie, la loi de finances pour 2009 a été confectionnée sur la base d'un baril de brut à trente-sept dollars. Un optimisme démesuré ? Ce dont les spécialistes sont sûrs, cependant, c'est que le gouvernement Ouyahia aura besoin d'une rallonge budgétaire conséquente pour pouvoir boucler 2009, et continuer à soutenir le rythme des investissements engagés. Pour illustrer l'importance de l'effort actuel de l'Etat en matière de développement du pays, tous secteurs confondus, il faut mettre en exergue l'évolution du budget d'équipement. Ce dernier est passé de 263 milliards de dinars, en 1998, à 669 milliards de dinars, en 2003, pour atteindre 2 598 milliards de dinars, en 2009, soit une multiplication par dix en une décennie, comme souligné dans la loi de finances. Celle-ci ne comporte, et c'est l'une des rares nouveautés, aucune nouvelle taxe ou aggravation de taxe, et dispose, notamment, ce qui suit : des encouragements à l'investissement à travers la prorogation des périodes d'exonération d'impôt sur le revenu global (IRG) et d'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) pour les opérations boursières, le soutien à la lutte contre le chômage à travers l'extension de l'exonération d'impôt sur le revenu global (IRG) aux bénéficiaires des microcrédits d'investissements de l'Agence nationale de gestion des microcrédits (ANGEM), l'octroi du caractère de garantie de l'Etat aux garanties émises par la Caisse de garantie aux crédits d'investissements dans les petites et moyennes entreprises (PME). Cela a pour but de stimuler le développement de ces dernières. Elément nouveau aussi, en matière de législation, la loi de finances pour 2009 appliquera aux entreprises étrangères opérant en Algérie sous la forme de contrat et qui ne sont pas justement de droit algérien, un impôt de 15% sur leurs transferts à l'extérieur. Cet aspect a fait l'objet de débat ces derniers mois. Avec la crise financière actuelle, cette taxe fera certainement grincer des dents. Par le passé, les entreprises étrangères opérant en Algérie sous forme de contrat payaient leurs impôts et repartaient chez elles à la fin de leurs contrats. Y. S.