Le chairman oranais estime que son équipe est bien partie pour retrouver dès cette saison l'élite. Une fois cet objectif réalisé, Elimam envisage sérieusement de tirer sa révérence. Avec huit points en quatre matches, on suppose que vous êtes satisfaits de ce début de phase retour de votre équipe… Je pense que le calendrier de l'aller n'a pas été notre faveur. On a beaucoup lutté durant la phase aller, mais on a réussi l'essentiel, c'est-à-dire rester dans la course pour l'accession. Maintenant, l'équipe a retrouvé ses sensations et commence à se rattraper. Il y a donc de quoi être satisfait. Donc, l'équipe est bien partie pour jouer à fond l'accession ? Ah oui. Il ne faut plus rater les points à domicile et penser aussi à ramener des points de l'extérieur. Il faut aborder toutes les rencontres avec un esprit de gagneur. Si à domicile, on est condamnés à gagner, à l'extérieur il faut aussi penser à faire autant. On ne doit pas commencer à faire de calcul dès maintenant. On dispose de l'une des meilleures défenses du championnat ; pour marquer contre nous, il faut un accident ou une balle arrêtée, pas autrement. Par contre, l'attaque n'est pas encore au top. Pour le moment, on est les plus forts. Vous ne voulez donc pas voir le sort de votre équipe lié aux autres résultats, c'est ça ? Les autres résultats ne nous regardent pas. Ce qui nous intéresse pour le moment c'est les performances de notre équipe. Si on réussi à gagner seulement nos matches à Oran, le MCO accédera en Division Une… Qu'entendez-vous par les matches à Oran ? Je veux dire toutes les rencontres que nous allons livrer dans notre région. Pour moi, le match de l'ASMO c'est Oran. Même Arzew et Bel-Abbès c'est chez nous. Il nous reste donc neuf matches à Oran. Allez, faites vos comptes. N'avez-vous pas peur que l'accession se joue en dehors des terrains ? J'avais des doutes en début de saison, mais quand il y a eu ce changement au niveau des instances de notre football, le doute s'est dissipé. Maintenant, je suis très rassuré car on ne va pas me voler. Il y a des gens honnêtes qui sont revenus pour diriger notre sport roi. Malgré cette série de bons résultats, le public fait toujours la fine bouche car le voilà en train de demander des victoires avec la manière ; qu'en pensez-vous ? Nos supporters doivent savoir qu'en division 2, il n'existe ni spectacle ni manière. Car les équipes dites favorites pour l'accession veulent en finir le plus tôt possible avec leur objectif, qui est l'accession. A domicile, il faut tout faire pour gagner alors qu'à l'extérieur il faut fermer le jeu et jouer les contres. On joue tous de la même manière. Le meilleur à ce jeu-là accédera, c'est simple comme l'eau de roche. Toutes les équipes qui viennent à Oran jouent derrière, comment voulez-vous qu'on joue au ballon. Pour le beau football, on attend d'être en division Une. Vous avez dit que l'équipe défend bien mais attaque mal ; pourtant, ce n'est pas les attaquants qui manquent au Mouloudia… L'attaque n'arrive pas à décoller car le jeu est fermé. Dans de pareilles conditions, se sont les joueurs qui viennent de derrière qui marquent, car les attaquants sont souvent pris en charge par une défense massive derrière.. Ce qui explique les difficultés confrontées à chaque match à Oran. Le grand Pelé n'a pas touché le ballon dans un match à Oran, et il a dû quitter le terrain car il avait un marquage strict. Je pense que cela veut tout dire. Après le match de Biskra, vous avez dit que Tahraoui et El Bahari sont bons lorsqu'ils jouent à domicile. Or, ils n'étaient même pas dans les 18 durant le dernier match du championnat qui s'est joué à Bouakeul. Dans une équipe qui joue pour l'accession ou un objectif bien précis, il faut que les joueurs prouvent leurs qualités très vite. El Bahari a eu sa chance face à Bentalhaet et il a raté un but tout fait. Il n'a pas marqué, et comme il existe une rude concurrence, ce genre de ratages se paye cash. Voilà, à mon avis, pourquoi le coach ne l'a pas convoqué face à l'ESM. A présent, on compte sur des éléments comme Medjahed et Balegh qui sont aussi l'avenir du MCO. Ils fatiguent les défenseurs, puis on fait entrer des éléments comme Belghomari et Aini qui manquent de préparation ou El Bahari et Tahraoui s'ils sont convoqués. Mais on préfère commencer avec des jeunes qui attaquent, mais aussi qui reviennent défendre, à l‘inverse des grands gabarits. Certains disent que vous êtes le genre des présidents qui s'immisce dans le travail des entraîneurs et que vous n'hésitez pas à le faire avec Belatoui ; est-ce vrai ? Depuis la fin des années 60, j'ai côtoyé plus d'une trentaine d'entraîneurs de différentes nationalités, mais je n'interviens que dans le domaine psychologique, rarement dans l'aspect technique ; et cela malgré ma longue expérience dans ce domaine-là. Maintenant, si j'ai ramené Belatoui c'était surtout pour avoir un technicien qui connaît notre culture de jeu. Donc, il n'a pas besoin de moi dans le domaine technique, on s'entend d'ailleurs très bien. Ceci dit, rien ne m'empêche de stimuler mes joueurs avec mes discours ou avec des motivations financières. Je suis quand même le président, non ? Pour l'anecdote, le grand Carlos Gomes (entraîneur champion d'Algérie avec le MCO en 1971) n'a pas hésité à me demander si on jouera l'offensive ou la prudence lors d'un déplacement à Sétif. Je lui ai dit un point me suffit. Avec toute son expérience, car il était un gardien international. Donc, ça arrive à présent avec Belatoui que j'ai eu en minimes (comme Chérif El Ouazzani, Sebbah ou même Belloumi) auquel je donne quelques conseils, sans pour autant m'immiscer dans le plan technique. Ces jeunes, il faut toujours les préparer sur le plan mental ; ils écoutent aussi bien celui qui les paye. Concernant le plan financier, on laisse entendre que les joueurs commencent à réclamer leur deuxième tranche de signature ; qu'en est-il au juste ? Ecoutez, si un joueur n'est pas content car il n'est pas payé, il part. Or, ce n'est pas le cas au MCO où tout le monde s'entraîne. Les joueurs savent que dans un club, ou même dans une entreprise, on ne paye pas le salaire annuel avant d'entamer le travail. Donc, le joueur qui est d'ailleurs protégé par un contrat doit demander des comptes à son président à la fin du championnat. On est en train de payer à fur et à mesure, et la fin de la saison tout le monde sera payé jusqu'au dernier centime. Je dirai que les joueurs du MCO n'ont pas un problème d'argent. Certaines personnes veulent créer une histoire. Vous avez menacé cette semaine de quitter la présidence en fin de saison ; est-ce vrai ou c'était juste une déclaration faite sous le coup d'une déception passagère ? Je n'ai aucune déception. Tout simplement, à mon âge ce n'est pas facile de suivre un tel rythme. Je souhaite remettre le club à sa place et m'en aller. Mais vous avez dit qu'il vous faut au moins deux ans pour restructurer le club ; qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ? Je pensais avant mon arrivée que le club avait besoin de deux ans pour accéder. Je ne croyais pas que j'allais avoir une telle équipe et que je serai aussi bien soutenu par le wali et le P/APC. Ma façon de gérer m'oblige à rester avec l'équipe 24h/24 ; et à mon âge ça ne devient plus possible. Je n'ai pas 50 ans pour effectuer des déplacements de longue distance par car. Justement, pourquoi le MCO continue-t-il à faire des longs trajets par route ? J'avais un amalgame de joueurs qui venaient de différents horizons. Il fallait faire les déplacements de longues heures pour souder le groupe afin que les joueurs apprennent à se côtoyer et former cette petite famille. A la fin de l'aller, j'ai pu avoir un bon groupe grâce à cette souffrance du bus. Faire dix heures ensemble durant l'aller et d'autres heures au retour consolide les liens entres les joueurs. Et puis, quand les joueurs constatent qu'un vieux comme moi (70 ans) prend place avec eux, ils se disent que si lui ne se plaint pas, il n'y a pas de problème. Que pouvez-vous dire aux supporters pour le mot de la fin ? On a gagné une équipe, voire un groupe. Cette équipe commence à gagner l'estime de son public qui était merveilleux face à Mostaganem. Nos supporters, malgré tout ce qu'ils ont dû subir à Mostaganem, n'étaient pas du tout revanchards. Donc, le public du MCO est en train de changer. Nos supporters vont encore être plus contents, car l'équipe va terminer en apothéose. Entretien réalisé par Amine Lamri «J'aide Belatoui dans le travail psychologique, pas plus» «A Arzew et Bel Abbès, ce sera presque chez nous» «Il n'existe aucun problème d'argent au MCO» «Notre public revient car l'équipe gagne» En perspective du match contre l'OMR Une mise au vert de 2 jours à Alger Conscients que ce match face à Ruisseau, qui précède une série de cinq rencontres à Oran, s'annonce décisif, les responsables oranais ont programmé une mise au vert de deux jours du côté de la capitale. «Tous nos matches s'annoncent importants. On doit bien les préparer», dira un dirigeant oranais avant d'enchaîner : «Il faut bien gérer ces déplacements si on veut voir notre équipe revenir avec le résultat qu'on attend.» En effet, la délégation oranaise devra rallier Alger à partir de mercredi prochain pour élire domicile l'hôtel Nacym Beach, situé sur la côte ouest de la ville. Les coéquipiers de Sebbah devront prendre part à deux séances d'entraînement au stade de Zéralda, doté du gazon synthétique semblable à celui du stade 20-Août-55. Pour le moment, les poulains de Omar Belatoui s'entraînent au stade St Eugène.
Intervention chirurgicale pour Chaïb Le milieu de terrain offensif des Rouge et Blanc, Chaïb, qui a joué les deux derniers matches du championnat avec une rage de dents a dû subir en début de semaine une intervention chirurgicale. Le joueur, qui ne s'est pas entraîné hier matin avec le groupe, devra toutefois reprendre le plus tôt possible pour préparer ce match contre l'OM Ruisseau. Chérif El Ouazzani souffre des adducteurs Chérif El Ouazzani a dû se présenter hier matin en tenue de ville, alors que ses coéquipiers ont entamé le travail. La raison ? Le joueur s'est directement dirigé vers son entraîneur pour lui expliquer qu'il souffrait d'une blessure aux adducteurs. Il devait consulter son kiné en fin d'après-midi, afin d'avoir l'autorisation de s'entraîner aujourd'hui avec le groupe. Mezouar, Mezaïr, Bengorine et Belghomari manquent la reprise Quatre joueurs, et non des moindres, ont dû manquer la séance des entraînements d'hier. Il s'agit de Mezaïr, Mezouar, Belghomari et Bengorine. La direction du club compte trouver une solution à ces joueurs, qui résident en dehors d'Oran, en leur louant des appartements pour qu'ils évitent non seulement les absences, mais aussi d'effectuer quotidiennement la navette.