«C'est Saâdane qui décide qui doit rester et qui doit quitter l'équipe nationale. » * Quelle est votre position par rapport à la venue de Lacen en EN ? Vous savez, le choix des joueurs à convoquer en EN doit rester strictement du ressort exclusif du sélectionneur national. Je ne veux pas trop m'impliquer dans ce débat. * Mais votre poids est important dans ce débat. Vous avez été capitaine de l'EN et vous n'avez pas le droit de fuir ce débat, non ? Je ne fuis pas le débat, mais je pense que ça ne servira pas à grand-chose, car il y a un sélectionneur qui est en place et qui a toutes les données en mains pour régler ce problème. C'est lui qui connaît le mieux la situation. * Pensez-vous que les joueurs ont le droit d'émettre un avis sur la venue de Lacen ? Les joueurs n'ont pas à dire s'il faut convoquer tel ou tel autre joueur en équipe nationale. Cela relève des prérogatives du sélectionneur national. C'est lui qui décide qui doit rester et qui doit quitter l'équipe nationale. * L'intégration de Lacen va sans doute bousculer l'équipe de l'intérieur, non ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. C'est au sélectionneur de voir comment présenter la situation à ses joueurs. Mais c'est vrai que Lacen ou ceux qui seront appelés ne sont pas comme Ziani ou Yahia qui sont là depuis 2004. * Que pensez-vous du jeu de Mehdi Lacen ? Moi, je ne connais pas Lacen. Je ne l'ai jamais vu jouer. Mais ce n'est pas Ardiles (ancien brillant milieu récupérateur de l'équipe d'Argentine des années 80, ndlr) à ce que je sache, non ? J'estime qu'on en fait un peu trop à son sujet. J'espère que sa venue se fera sans heurts, car si certains joueurs s'y opposent, c'est qu'il va y avoir du grabuge à l'intérieur de l'équipe. Il va falloir rester très vigilants avec cette histoire. C'est sûr que ça ne va pas être facile. * Vous, en tant que capitaine de l'EN des années 80, vous est-il arrivé de donner votre avis sur la venue des autres joueurs ? Il ne m'était jamais arrivé de contester ou de donner mon avis sur la sélection des joueurs. On n'avait pas à interférer dans les prérogatives du sélectionneur. Notre rôle était bien défini. Je ne m'étais jamais permis de donner mon avis ou encore moins de tenter d'influer le sélectionneur par rapport à ses choix des joueurs à convoquer. * Mais selon vous, l'équipe nationale actuelle doit-elle être renforcée ? Je ne veux pas m'immiscer dans le travail du sélectionneur national, comme je ne voudrais pas qu'on le fasse si c'était moi qui dirigeais l'équipe. Tout ce que j'ai à dire à ce sujet, c'est qu'il y a une Coupe d'Afrique qu'on doit préparer très sérieusement dans très peu de temps et qu'il y a des joueurs comme Ziaya qui émergent, et on doit leur donner leur chance. Mais on ne peut pas chambouler tout l'effectif. Il faut donner la chance même aux remplaçants qui n'ont jamais joué. Je crois qu'on ne peut pas juger un joueur si on ne lui donne aucune chance de montrer ce dont il est capable. * N'y a-t-il pas un risque de voir les titulaires se blesser de nouveau avant la CAN ou le Mondial et se retrouver avec les mêmes remplaçants inutiles à qui on n'osera pas faire confiance encore une fois, alors que certains joueurs sont de calibre nettement supérieur, et tout aussi Algériens qu'eux, qui attendent ? C'est vrai qu'il y a des titulaires incontestables et d'autres qui n'ont jamais eu leur chance en EN, c'est à Saâdane de répondre à cette question. Ceux qu'on a convoqués en équipe nationale auraient tous mérité d'avoir une chance de jouer, mais avec les circonstances un peu particulières des derniers matchs décisifs des éliminatoires, il était un peu difficile de chambouler l'effectif. Même si certains titulaires habituels n'étaient pas au mieux de leur forme physiquement, leur maintien a porté les fruits qu'on espérait. On ne peut rien dire donc devant une telle efficacité. * C'était un peu aventurier, alors que si les remplaçants étaient de qualité, on n'aurait pas paniqué, comme on l'avait fait à Coverciano, non ? Quelle que soit la manière de cette qualification et quels que soient les moyens qu'on a mis en place pour assurer la qualification, le résultat est là. C'est le plus important. * Comment voyez-vous cette CAN en Angola ? Il faut tirer les leçons des éliminatoires. L'objectif minimal est de passer le premier tour, cela nous permettra de jouer au moins quatre matchs avant le Mondial. Au second tour, il faudra jouer chaque match comme une finale en espérant aller au bout. Il faudra y croire car nous possédons les atouts qu'il faut pour rivaliser avec les meilleurs. Le bilan, doit se faire après la CAN, mais sans concession cette fois. C'est là qu'on devra prendre les décisions qui s'imposent avant d'aller au Mondial. Entretien réalisé par Nacym Djender