Un passeport lui sera délivré dans les plus brefs délais, selon le consul d'Algérie à Lyon En décidant d'envoyer Saâdane en Espagne pour discuter de vive voix avec Mehdi Lacen, le président de la fédération voulait mettre le joueur de Santander devant le fait accompli en mettant un terme à ses tergiversations. Au fond, Raouraoua espérait bien que Lacen donne au moins son accord de principe pour participer au stage du mois de juin. La réponse plutôt ambiguë de Lacen qui, tout en «saluant la démarche du sélectionneur» de venir jusqu'à lui pour le rencontrer en remerciant même Saâdane d'avoir pensé à lui, n'a, pour autant, pas clarifié sa réponse.
La piste Lacen entre parenthèses désormais Une hésitation qui en a agacé plus d'un, tant au sein de la FAF qu'en dehors. A commencer par Raouraoua en personne, qui aurait signifié de manière claire à Saâdane qu'il était maintenant temps de mettre l'épisode Lacen entre parenthèses. Une manière très souple de dire qu'il faut laisser tomber la piste de ce joueur qui se réjouit à nous faire languir ainsi depuis bien des mois déjà. Brahim Ferradj : la deuxième piste sans issue Lacen momentanément en «stand-by», le sélectionneur national et le membre fédéral qui l'accompagne dans cette mission d'urgence se sont rabattus sur le joueur Brahim Ferradj qui évolue au même poste que Lacen à Brest (Ligue 2, française). L'occasion du match de Brest à Boulogne-sur-Mer était bonne à saisir par Saâdane pour superviser le milieu défensif brestois. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Rabah Saâdane a été très déçu par la prestation de ce joueur. A tel point qu'il n'a pas jugé utile de rester jusqu'à la fin du match. Non pas par dépit, mais parce qu'il devait aussitôt activer une ultime piste en France.
Ferradj : «Je n'ai pas été bon dans ce match» Ferradj en personne a reconnu qu'il a été très moyen dans ce match. «Monsieur Saâdane ne m'a pas parlé encore. Je pense que je n'ai pas été convaincant parce que nous avons joué de manière trop défensive. J'espère avoir une autre occasion pour montrer mes vraies qualités», nous a-t-il confié après le match. «En Algérie, il y a de bien meilleurs que lui», selon Saâdane Pour sa part, Saâdane, qui est sorti manifestement déçu du niveau du joueur, aurait confié à certains proches que ce que Ferradj a montré dans ce «match-test» est très faible et que dans le championnat national, il peut trouver de bien meilleurs que lui. Toutefois, ce jeune joueur que Saâdane avait espéré convoquer pour le match prochain contre le Rwanda ne sera pas retenu en A. Une source proche de la FAF nous a fait comprendre qu'il sera peut-être reversé chez les Espoirs, en attendant qu'il s'aguerrisse dans les années à venir.
Amine Linganzi Koumba : est-ce la solution ? Après l'interview exclusive que nous a accordée le milieu défensif de l'AS Saint- Etienne, Amine Linganzi Koumba, Saâdane a été surpris d'apprendre qu'une solution miracle lui tombait ainsi du ciel. Ce joueur de parents congolais est né à Alger en 1989 et jusqu'à notre entretien au centre de l'Etrat, il ne savait pas quel destin l'attendait en sélection. Titulaire d'un passeport français depuis sa naturalisation, l'année dernière, Linganzi a également la possibilité de jouer pour le pays d'origine de ses parents.
Linganzi : «Je veux qu'on parle enfin du beau football algérien !» Mais le voilà qui nous annonce lors de notre entretien qu'il n'était pas contre une visite à Alger pour voir comment cela se passe en EN d'Algérie. «Je voudrais d'abord voir de mes propres yeux avant de prendre ma décision», nous a-t-il confié. «Je ne suis pas contre l'idée de rejoindre la sélection algérienne. J'en ai souvent pensé et j'en ai aussi discuté avec mes amis algériens. Je leur dis que je suis plus Algérien qu'eux, parce que moi, je suis né au bled et pas eux», avait-il alors souligné, avant de s'engager sérieusement envers l'Algérie de sa naissance, avec laquelle il souhaite remonter la pente, «pour qu'on parle enfin du football algérien ! » a-t-il ajouté.
«Si c'est sérieux, je jouerai pour l'Algérie sans problème» Linganzi s'est donc dit prêt à rejoindre les Verts pour humer l'ambiance et se rassurer. «J'ai entendu trop de conneries au sujet de l'Algérie. Je voudrais aller voir de mes propres yeux et ne plus écouter ce que me disent les gens. Si je trouve que c'est sérieux, il n'y pas de raison pour ne pas démarrer ma carrière internationale avec mon pays natal», nous a-t-il déclaré tout sourire devant les flashs de notre appareil photos qui immortalisait l'instant de ce Linganzi, arborant fièrement le maillot des Verts qu'on lui avait offert. Il restera donc juste à lui montrer cette façade sérieuse qu'il espère trouver le jour où la convocation lui sera envoyée.
Un passeport lui sera délivré dans les plus brefs délais, selon le consul d'Algérie à Lyon Il restera un seul problème à régler, le jour où Linganzi décidera de revenir à son pays natal : le passeport algérien. Car à ce jour, bien qu'il soit né sur le territoire algérien, le joueur de l'ASSE n'a encore qu'un passeport français «qui me facilite la vie en Europe», comme il dit. Selon le consul général d'Algérie à Lyon, dont dépend la ville de Saint- Etienne, «il n'y aura pas de problème à lui en établir un dans les plus brefs délais. On utilisera un article de la loi sur l'acquisition de la nationalité algérienne qui permet aux autorités compétentes de naturaliser un étranger, pour les services qu'il peut rendre à la nation.» Le problème cerné en tous points, la balle est donc dans le camp des responsables de la FAF et du sélectionneur. M. S.