Perspective n Après avoir donné l'impression de tergiverser au sujet de ses intentions de porter le maillot de l'équipe nationale et d'irriter Rabah Saâdane au point de renoncer à sa convocation en sélection, voilà que Mehdi Lacen affiche son désir de jouer pour l'Algérie. Toujours pisté par la presse nationale, Mehdi Lacen, le sociétaire du Racing Santander (Liga Espagnole) d'origine algérienne, a, cette fois, fait un pas supplémentaire en décidant de porter le maillot de l'équipe nationale si l'on faisait appel à lui. La première étape du joueur est de se faire délivrer un passeport algérien, un document officiel qui ferait sauter le verrou administratif qui le sépare des Verts puisque, passé ce cap, la Fédération algérienne de football, à la faveur des nouvelles dispositions de la FIFA, pourra entamer les démarches nécessaires pour permettre à Lacen d'évoluer en sélection. Cette nouvelle donne va certainement «chambouler» un peu les plans de Rabah Saâdane qui, au lendemain du match contre la Zambie, avait déclaré à toute la presse qu'il n'était plus question d'évoquer le cas du joueur de Santander qui s'est éliminé de lui-même pour n'avoir pas donné une suite à la sollicitation des instances du football algérien. En effet, il y a quelques mois, avant le début du dernier tour des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial-2010, Mohamed Raouraoua, président de la FAF, et Rabah Saâdane se sont déplacés spécialement en Espagne pour rencontrer le joueur et discuter avec lui pour une éventuelle sélection. Autour d'un dîner, les trois hommes ont bien débattu du sujet avant de se séparer avec des promesses de part et d'autre : du côté de la FAF, cette dernière s'est engagée à apporter toute l'aide nécessaire à Lacen sur le plan administratif et autres au cas où il opterait pour la sélection de son pays d'origine du côté du joueur, une réponse au mois de juin, une fois le championnat terminé. De plus, Lacen avait projeté de faire un voyage en Algérie, ce qui lui aurait fait découvrir le pays pour la première fois et l'aurait aidé à prendre une décision. Malheureusement, pour l'ancien joueur d'Alavès, club dans lequel il a débuté à l'âge de 21 ans lorsqu'il a franchi les frontières entre la France et l'Espagne, pays où il s'est vraiment fait connaître, le voyage en Algérie n'a pas eu lieu pour des raisons d'agenda. Du coup, sa réponse au sélectionneur ne viendra pas à temps, et dans l'euphorie des deux victoires contre l'Egypte et la Zambie, plusieurs organes de presse se déchaînent et condamnent déjà le joueur au «bûcher» des renégats. Poussé à donner son opinion, Saâdane, qui ne pouvait plus attendre éternellement un joueur qui n'arrive pas à se prononcer, coupe court et classe le dossier. «Ne me parlez plus du cas Lacen», s'exprimera le patron des Verts lors d'un point de presse. Dans la même foulée, certains organes de presse feront réagir les cadres de l'équipe nationale sur le sujet, comme Ziani, Yahia, Bouguerra et autre Saïfi qui ne se sont pas montrés tendres envers Lacen, contrairement à Meghni (Lazio Rome) et Yebda (Benfica) qui ont affiché ouvertement leur intention de jouer sous les couleurs algériennes. Logique, dirions-nous, car chez nos internationaux, on n'aime pas trop les tergiversations et les calculs d'épicier lorsqu'il s'agit de l'emblème national et de défendre la nation. Depuis quelques mois, le processus s'est enclenché et a connu des progrès dont le récent dénouement : Lacen veut jouer pour son pays. Le fruit a donc mûri, et il n'y a qu'à le cueillir avec soin et délicatesse.