Coach Vahid voulait un match amical, cela veut tout dire Au lendemain de la qualification des Ivoiriens en quarts de finale après une victoire autoritaire face au Ghana (3-1), Vahid Halilodzic, le sélectionneur des Eléphants, a vite posé un problème de taille : «Après l'attentat contre la délégation togolaise, on nous a demandé de jouer à trois dans notre groupe, nous l'avons fait sans problème. Mais aujourd'hui, nous allons devoir nous arrêter pendant neuf jours avant de jouer notre prochain match et je trouve que c'est trop long pour nous.» Aujourd'hui, les Ivoiriens affronteront les Verts avec trois jours de repos supplémentaires. Un avantage pour eux, selon certains techniciens rencontrés ici à Cabinda. Une aubaine pour les Verts, selon d'autres. Les Verts n'ont eu que trois séances avant les quarts Ceux qui pensent que les Ivoiriens seront avantagés par rapport au nombre de jours de repos ont une explication simple et logique. Saâdane en fait partie : «Après notre match nul face à l'Angola, nous avons eu deux séances de récupération, il nous reste donc une séance ici à Luanda et deux autres à Cabinda pour préparer notre match face aux Ivoiriens alors que, eux, ils ont eu tout le temps pour préparer le match, en plus ils sont restés à Cabinda et n'ont pas eu à changer de ville comme nous», nous expliquait Saâdane la veille du départ de la délégation algérienne à Cabinda. Vu sous cet angle, le sélectionneur national n'a pas vraiment tort de penser que les Ivoiriens seront avantagés, mais on peut aussi voir le problème sous un autre angle. Les Eléphants ont un match intense en moins D'autres techniciens pensent que dans une phase finale comme la Coupe d'Afrique des nations, il n'y a pas meilleure préparation que la multiplication des matchs de haut niveau pour se forger un mental et ressouder le groupe. L'Algérie, qui a entamé laborieusement la compétition, avait besoin de reprendre confiance. Elle l'a fait contre le Mali puis l'Angola, deux matchs au cours desquels les Verts se sont bien repris notamment sur le plan psychologique pour aborder la rencontre des quarts de finale dans les meilleures dispositions. Pendant que les Verts jouaient leur qualification face aux Angolais, les Ivoiriens passaient leur temps entre le billard, le jeu de cartes, le visionnage des cassettes de matchs et les entraînements ennuyeux. Coach Vahid voulait un match amical, cela veut tout dire Ceux qui pensent que les Ivoiriens seront avantagés par rapport au nombre de jours de repos vont sans doute déchanter d'apprendre que Vahid Halilodzic, le sélectionneur ivoirien, a tout fait pour programmer une rencontre amicale avant le match des quarts de finale. Malheureusement pour lui, toutes les sélections sollicitées n'ont pas pu répondre par l'affirmative en raison de l'indisponibilité de leurs internationaux retenus par leur club. Halilodzic s'est par la suite rabattu sur les clubs angolais pour au moins mettre en jambes ses joueurs, mais là aussi il a eu une fin de non-recevoir à cause d'un problème de temps. Halilodzic-Saâdane, guerre psychologique A moins que toute cette histoire de rencontre amicale avant les quarts de finale face aux Verts ne soit montée de toutes pièces par le rusé technicien bosniaque qui sait qu'en dépit du manque de compétition ses joueurs sont capables d'entrer vite dans le bain ce soir à Cabinda. En homme averti, Saâdane a refusé d'entrer dans le jeu de son collègue de la sélection ivoirienne en adoptant l'attitude qui a toujours été sienne : l'humilité qui lui permettra de bien gonfler l'adversaire pour mieux le surprendre. «Il n'y a rien à dire, le favori dimanche, c'est la Côte d'Ivoire, ils ont été finalistes et demi-finalistes lors des deux dernières éditions auxquelles nous, nous n'y avons même pas pris part, ils se sont qualifiés aux deux dernières Coupes du monde, ils n'ont pas perdu depuis 20 mois», etc., etc., disait Saâdane pour bien amadouer Halilodzic. Espérons que coach Vahid a bien lu les déclarations de cheïkh Saâdane. M. S.