L'Etat réagit et les premières décisions tombent Comme on le craignait, les incidents qui ont eu lieu avant, pendant et après le match Egypte-Algérie ont eu une tournure dramatique à la fin de la rencontre notamment. L'on dénombre des centaines de blessés parmi les supporters algériens après que les bus qui les transportaient vers l'aéroport eurent été caillassés par des Egyptiens déchaînés, qui avaient bloqué les rues par des barrières de sécurité pour les empêcher d'avancer, sous le regard passif des forces de sécurité. Aussi, on déplore au moins un mort parmi les Algériens, selon plusieurs sources. La chasse à tout ce qui est Algérien et le drame qu'ont vécu les Verts et leurs supporters au Caire, avec la complicité des services de sécurité égyptiens, ont fait réagir l'Etat algérien au plus haut niveau. D'abord par le biais du ministère du Travail qui vient d'instruire ses ministres délégués de suspendre tous les permis de travail pour les ressortissants égyptiens. On apprend, en effet, qu'à partir d'aujourd'hui, aucun permis de travail ne sera délivré aux Egyptiens, et ceux qui sont en cours d'étude seront suspendus, voire annulés. Il ne s'agit pas d'une décision fortuite, puisque l'Etat algérien vient de frapper là où ça fait mal, là où la société égyptienne souffre le plus. Le chômage, qui a atteint les 12% ces dernières années et frappe de plein fouet la population égyptienne, est l'une des principales causes de la pauvreté qui sévit durement en Egypte, et c'est ce qui oblige de nombreux cadres à s'exiler pour subvenir aux besoins de leurs familles. Un nombre important d'entre eux est installé en Algérie où ils y travaillent depuis plusieurs années. Mais apparemment, et malheureusement, cela ne risque pas de durer. Ce qui s'est passé au Caire a été qualifié par les politiques algériens de très grave au point de provoquer un incident diplomatique entre les deux pays. B. M.