«La défaite contre la Guinée, je ne l'ai jamais digérée» Le public oranais ainsi que la presse locale ont eu à découvrir un jeune garçon très sympathique, disponible qui ne fait pas la grosse tête, en la personne du meneur de jeu de Mayence, Amri Chadli. Le réserviste de l'Equipe nationale pour cette CAN s'est montré très chaleureux et très content de découvrir son pays, il l'a bien montré à travers la conférence de presse qu'il a animée à Oran, lundi dernier. Après avoir assisté à la cérémonie du Ballon d'Or du Buteur-El Heddaf, le pensionnaire de Mayence a fait une petite tournée dans son pays qu'il aime tant, notamment dans l'Ouest du pays et son petit patelin d'origine, Sidi Boudjenan (Lachacha) dans la wilaya de Tlemcen. Comme il fallait s'y attendre, il a rendu visite à El Bahia (Oran), où il a retrouvé son oncle. Profitant de cette occasion et sur recommandation de son ami, le chanteur Cheb Tarik, avec qui il a chanté une chanson à la gloire de l'Algérie, en compagnie du capitaine des Verts Mansouri et Madjid Bougherra, l'un de ses amis à Oran, en l'occurrence Hadj Djila, un amoureux de l'ASMO, a organisé avec l'aide de l'ex-capitaine des Verts et du MCO, Si Tahar Cherif El Ouazzani, une conférence de presse, avec la présence même de quelques supporters. Durant son réquisitoire, et quand il s'agissait de répondre aux questions des journalistes, il était très disponible et ne refusant aucune photo souvenir ou autographe. Un gars très modeste, un gentleman qu'ont eu à découvrir les hommes de la presse ainsi que les supporters des Verts qui ont apprécié, en plus de ses prouesses techniques, ses qualités morales. «Ma blessure m'a éloigné de la sélection» A travers tout le temps passé avec Amri Chadli, le sujet majeur était sans conteste l'EN, une sélection qu'il aime tant. Pour ceux qui ne le savent pas, il a joué pour son pays lorsqu'il était dans la catégorie juniors. D'ailleurs, il n'a pas omis de raconter une anecdote concernant l'un des présents, Cherif El Ouazzani : «Lorsque j'étais avec les juniors en Côte d'Ivoire, il y a eu un Malien qui est venu vers moi pour me demander des nouvelles de Cherif El Ouazzani. C'est alors que j'ai confirmé que Si Tahar était un grand joueur. Pour moi, il est à placer dans le même rang que les Belloumi et Madjer.» Concernant son parcours avec la sélection nationale, il a laissé apparaître une certaine frustration de ne pas avoir fait partie du groupe durant toutes les éliminatoires, tout en indiquant : «Moi, je suis venu en sélection quand c'était le néant. Il n' y avait rien. Certes, j'aurais aimé être avec mes coéquipiers, mais que voulez-vous que je vous dise, c'est une question de mektoub. Cette absence était due à ma blessure à la main qui m'a éloigné de la sélection. Même si ça fait deux ans que je ne suis pas avec le groupe. Mais c'est comme si ça remontait à 15 jours seulement, tellement je suis en contact permanent avec mes anciens coéquipiers.» Ainsi, Amri a suivi toutes les péripéties de la sélection nationale, notamment les événements du Caire. «Durant la semaine qui a précédé le match de l'Egypte, j'étais à Paris. J'avoue que j'étais scandalisé par l'agression dont ont été victimes mes camarades au Caire, c'est honteux ce qui s'est passé ce jour-là !» Donc même loin de la sélection, Chadli est un grand fan des Verts. «La défaite contre la Guinée, je ne l'ai jamais digérée» Le Tlemcénien n'a pas omis d'évoquer ses souvenirs avec la sélection, qu'ils soient bons ou mauvais. Mais ce qui l'a le plus marqué, c'est cette défaite contre la Guinée, au 5-Juillet, qui a coûté cher à l'EN puisqu'elle a raté la CAN 2008 : «Sincèrement, je n'ai jamais réussi à digérer cette défaite. On était tellement bien placés pour la qualif'. Et voilà qu'on se fait avoir. Mais cette défaite a eu un côté positif puisqu'elle a aguerri les joueurs qui, depuis cette contre-performance, ont pris de la graine et ont réussi à se surpasser pour réaliser ces bons résultats. C'est dans les échecs qu'on apprend !» Avant d'ajouter : «Il ne faut pas omettre le travail effectué par l'ancien sélectionneur, Jean-Michel Cavalli, qui a eu le mérite de mettre sur rails cette équipe, alors que Saâdane a continué l'œuvre. Il ne faut pas aussi oublier tous les joueurs qui ont commencé au début, à l'image de Daham, Bouzid et Zarrabi.» «Je suis prêt à jouer si Saâdane me fait appel» En figurant sur la liste des réservistes, avec Ousserir, Meftah et Metref, Amri Chadli peut être appelé par le sélectionneur national. «Je suis prêt à rejoindre la sélection, si Saâdane me fait appel», dira-t-il. En évoquant le cas de Lacen, Amri n'a pas voulu se prononcer, se contentant de déclarer : «Tout joueur algérien a le droit d'être sélectionné. Cette décision ne me concerne pas, il y a des gens mieux placés que moi pour le faire.» «Je suis un supporter du WAT» L'originaire de Sidi Boudjenan s'est un petit peu lâché en avouant que son club préféré en Algérie, c'est bien le Widad de Tlemcen et à un degré moindre les équipes de l'Ouest. «Je suis un fan du WAT, vous devez savoir la raison (sourire), mais j'aime aussi les équipes de l'Ouest, dont le MCO. Dans le temps, je supportais aussi le Mouloudia d'Alger, car j'avais mes deux ami, là- bas, à savoir Daham et Bouzid», nous a confié l'ex-international. «Je veux rester à Mayence» Pour ce qui est de son avenir, Amri Chadli se plaît bien en Allemagne où il fait les beaux jours de Mayence, avec qui il a réussi l'accession cette saison. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'il veut rester encore au sein de cette formation. «Certes, mon contrat expire au mois de juin, mais j'aimerais bien le renouveler, car je suis bien là où je suis. Pour le moment, on ne m'a rien proposé du côté de la direction», précisera-t-il L. Brahim -------------------- L'Achoura, c'est sacré pour Amri Chadli Ce que peut-être tout le monde ignore ou n'a pas eu à connaître c'est que Amri Chadli a des qualités humaines extraordinaires. C'est un bon musulman au vrai sens du terme. Il n'hésite pas à venir en aide à ses frères. Comme l'illustre d'ailleurs cette visite à Lachacha où Amri Chadli s'est distingué en faisant des dons, à l'occasion de l'Achoura, a tous ses proches dans ce patelin.