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Menguelti rappelle les traces de la JSK
Publié dans Le Buteur le 28 - 01 - 2009

«Je suis optimiste, la JSK possède les moyens de revenir en force en championnat»
En 1975, à l'occasion du déroulement des Jeux méditerranéens en Algérie, l'Equipe nationale algérienne, drivée à l'époque par l'ex-Stéphanois, Rachid Makhloufi, avait décroché le billet qualificatif en finale face à la France, un match d'une grande particularité pour le peuple algérien puisque, quelques semaines auparavant, l'Algérie avait reçu le Chef de l'Etat français, Valéry Giscard d'Estaing. Une première dans les annales de l'histoire algérienne depuis l'indépendance. Ce jour-là il y avait vraiment de quoi sentir la revanche dans l'air, et pour cause, les Algériens avaient été battus par ces mêmes Français en 1967 à Tunis, phase qualificative, par un score sans appel de trois buts à un. Huit années plus tard, les deux sélections se retrouveront à Alger en finale de la Coupe des Jeux méditerranéens. Ce jour-là, les Français menaient au score durant la grande majorité du temps de la partie sous le regard du président de la République de l'époque Houari Boumediène installé dans les tribunes officielles. Ceux qui se rappellent de l'événement avouent même qu'il avait émis le vœux de quitter le terrain avant le sifflet final de la rencontre, par crainte de se retrouver obligé de remettre les médailles d'or aux Français vainqueurs, sur le sol du pays du million et demi de martyrs, mais c'était compter sans le deuxième souffle des poulains de Makhloufi qui, durant les toute dernières minutes, ont permis à tout un peuple de signer une belle revanche. Pour rappel, c'est Omar Betrouni qui permit à l'EN de revenir à la marque avant que l'international arrière droit de la JSK, Rabah Menguelti, vienne achever son œuvre par un deuxième but synonyme de délivrance dans le temps additionnel, d'une jolie reprise de la tête des 20 mètres suite à un mauvais renvoi du gardien des Bleus. La capitale avait vibré comme en 1962, des scènes de liesse dans tout Alger allant toucher tout le territoire national. L'Algérie a battu la France.
Celui qui permit donc au président de la République de l'époque Houari Boumediène de revoir son souhait, était l'invité de l'émission sportive Addal + de la chaîne de télévision berbère.

«Je suis optimiste, la JSK possède les moyens de revenir en force en championnat»
Bien qu'il a avoué le fait que, depuis qu'il a quitté le pays, il suit de manière régulière les résultats de son club d'enfance, la JSK, il regrette que les Canaris se retrouvent par malheur dans les profondeurs du tableau. Néanmoins Menguelti ne cache nullement son optimisme quant au retour en force des Kabyles dans les prochaines journées de championnat. «Je ne crois pas que cette situation va perdurer, la JSK retrouvera vite sa forme, notre club traverse une période difficile qui l'a relégué au bas du tableau. Je reste confiant qu'avec la mobilisation de toute la famille de la JSK les choses retrouveront vite leur cours normal.»

«Il ne faut pas s'affoler, la pâte existe»
Argumentant son intervention au sujet de la situation de la JSK , l'ex-médaillé de 75 atteste que la JSK renferme en son sein une pléiade de jeunes joueurs pétris de qualités techniques qui peuvent permettre à la JSK de fuir la zone rouge. Seulement, comme il l'a si bien fait remarquer, les Canaris ont besoin de plus de confiance en eux pour décoller, il croit que c'est un blocage purement psychologique qu'il faudra dénouer pour pouvoir espérer surclasser les autres clubs prétendants au sacre final.
«Face à Chlef on méritait de passer»
Parlant des résultats qu'enregistre son ex-club, Menguelti rappellera le dernier match de coupe qu'a disputée la JSK face à l'ASO Chlef à Tizi Ouzou. Il estime que les Canaris avaient plus de chances que les Chéliffiens pour passer ce cap des 32es de finale surtout que les poulains de Lang évoluaient en supériorité numérique durant la grande majorité du temps de la deuxième mi-temps. Toutefois il espère que la JSK se consacrera à l'avenir au travail de formation seule solution pour elle pour bâtir une équipe d'avenir. «A mon sens, je crois que pour cette année si la JSK a déjà perdu deux objectifs de la saison, je préfère mieux qu'elle se base sur le travail de formation de jeunes pour que d'ici peu de temps, on trouve une grande équipe.»

«Notre époque est différente... avant on jouait pour l'amour du club, le nif, pas pour l'argent»
Menguelti n'est pas resté sans faire une petite comparaison entre l'époque durant laquelle il portait le maillot de la JSK et celle d'aujourd'hui : «Je ne peux trouver des similitudes entre ces deux générations, je me rappelle, on jouait par amour à la JSK, on n'avait pas l'attention braquée sur l'argent contrairement à ce qui se passe actuellement, je pense que c'est là l'un des maux de notre football, on ne pense qu'à l'argent.»

«Lorsqu'on avait gagné les médailles d'or en 75, on nous a remis un carnet de la CNEP et 2000 DA.»
L'ex-arrière droit de la JSK des années 70 rappellera que la sélection dont il faisait partie et qui a battu la France en 75 avait reçu comme prime de match une modeste somme d'argent estimée à 2000 DA, et un carnet CNEP.

«Durant les années 80, la JSK avait déjà une avance de 10 années par apport aux autres clubs d'Algérie»
Menguelti rappellera que le sérieux et la rigueur qui ont marqué la vie de la JSK ont permis à ce géant club de Kabylie à se créer une solide ossature qui le donnait à l'époque le club le plus fort du pays, : «Les personnes qui se sont succédé à la JSK ont tout fait pour que le sérieux et la discipline soient la clé de la réussite ce qui nous permettra en un laps de temps de gagner en maturité et de réaliser plusieurs infrastructure sportives qui feront de nous le club le plus puissant le plus redouté des clubs, je dirai qu'on avait pris une sérieuse avance de 10 années au minimum sur ce plan-là».
«Les supporters d'aujourd'hui doivent prendre l'exemple sur leurs aînés»
S'agissant du comportement des supporters qui devient de plus en plus inquiétant dans nos stades à chaque défaite de leur équipe favorite, Menguelti tire la sonnette d'alarme, qualifiant ce comportement d'irresponsable, il appelle les supporters de la JSK à être beaucoup plus derrière leur équipe fétiche particulièrement dans les moments difficiles. «Il faut soutenir la JSK dans la douleur et dans la gaieté, ce n'est pas parce que la JSK a perdu un match que le public rejettera les joueurs qui souvent jouent la peur de mal faire au ventre. Ce n'est pas vrai, un joueur ne peut pas développer du beau football lorsqu'il est insulté depuis les gradins, il faudrait apprendre à être patient et d'accepter surtout les défaites, la JSK n'est pas un club qui ne perdra jamais de match, il arrive parfois qu'elle traverse une période de disette et là il faudrait leur donner le temps pour se remettre et ce n'est pas en jetant des bouteilles d'eau ou autres objets sur la pelouse qu'on se dit qu'on a réglé les choses, non ! c'est faux, il faut suivre les traces des aînés lorsqu'ils faisaient vibrer les tribunes.»

«Le printemps 80, un souvenir douloureux»
Rappelant quelques péripéties de la JSK, Menguelti n'a pas omis de parler des douloureux événements de 80 en Kabylie, qui ne sont pas restés sans conséquences sur la JSK, notamment lorsqu'elle était appelée à faire des déplacements dans d'autres régions du pays. Menguelti rappelle avec beaucoup de réserve que la JSK avait été mal accueillie là où elle passait, les joueurs ont été souvent malmenés jusqu'à ce que les services d'ordre viennent à leurs secours «Nous avons joué des matches à haut risque où on ne retourne même pas aux vestiaires à la fin du match, du stade, directement à Tizi, sauve-qui-peut comme dirait l'autre, c'était vraiment un calvaire», fera remarquer Menguelti.

«Je regrette l'ingratitude»
«Ce qui me fait vraiment mal, c'est qu'il m'arrive de me demander si vraiment j'ai joué à la JSK tellement on est mis de côté, marginalisés complètement. Je me rappelle qu'un jour je suis rentré au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, assister à un match de la JSK, on m'a empêché d'accéder à la tribune officielle, comme si j'étais un intrus, je n'ai jamais imaginé cette scène de ma vie, depuis j'ai décidé de ne plus aller au stade.»

«L'ingratitude même au plus haut niveau»
«Je ne vous dirai pas que ce sentiment d'ingratitude existe localement, mais je l'ai même vécu ailleurs comme si je n'avais pas servi les couleurs nationales, le jour où j'ai quitté la JSK en 1993, on ne m'a pas réintégré automatiquement dans mon poste d'origine à l'ENIEM. J'aurais souhaité pouvoir décrocher un poste au ministère de la Jeunesse et des Sports, où j'ai même passé des concours mais les réponses étaient toutes négatives», regrettera Rabah Menguelti.
Lyes. A


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