Gaouaoui : «Dans des compétitions comme la CAN, c'est important de remporter le premier match» Plus la CAN approche, plus les supporteurs des Verts s'impatientent et s'inquiètent de l'état de forme des joueurs. Seront-ils au point le jour J ? Sont-ils capables de maintenir le rythme effréné qui les a emmenés à la CAN, puis au Mondial ? Et surtout, si les joueurs auront assez d'envie pour aller très loin dans cette CAN, sans penser trop à la Coupe du monde, sans minimiser l'importance du championnat d'Afrique des nations que l'Algérie n'a gagné qu'une seule fois de toute son existence ? Telles sont en gros les questions que se pose tout supporter algérien, pour ne pas dire les 35 millions d'âmes qui ont rejoint le cercle des fans férus des Verts depuis la délivrance du Soudan. Les «émigrés» sont partis parce qu'on leur avait promis de les laisser réveillonner chez eux Le titre de notre Une d'hier pouvait paraître un peu alarmiste aux yeux de certains lecteurs, parce qu'il mettait en valeur la colère des joueurs, après que Saâdane et Raouraoua eurent décidé d'écourter d'un jour le quartier libre qu'on leur avait promis en début de stage. Certains parmi les joueurs pros avaient bien pesté de ne pas profiter de ce jour parmi leurs proches. Il y en a qui sont mariés et qui ont des enfants qu'ils aimeraient voir à chaque fois que l'occasion leur est donnée. On ne peut pas priver un papa de rester auprès de ses enfants, ni même un célibataire de revoir sa famille et ses amis en cette période de douceur de fin d'année. Il faut comprendre que ces joueurs ont grandi avec cette idée sacrée propre aux Européens de passer les jours de fin d'année en famille. C'est dire s'ils ont le droit de pester un peu contre celui qui voudrait les priver de ce moment d'intimité familiale. Saâdane a su lâcher du lest à son navire Soyons certains en revanche que les joueurs, du dernier arrivé jusqu'au plus ancien, sont tous conscients de la tâche qui les attend et des responsabilités qui leur incombent. Parallèlement, les journalistes que nous sommes savons parfaitement notre rôle de médiateur entre le public et les joueurs, mais surtout celui de régulateur pour ne pas alarmer le peuple à la moindre incompréhension. L'équipe nationale est devenue une vraie famille qui vit également des moments forts en émotions, mais aussi des problèmes d'intimité et de cohabitation. Cet épisode de fin d'année en est un, mais très minime, si cela peut rassurer les supporters. Car de l'intérieur, en bon capitaine, Saâdane sait comment lâcher du lest à son navire, lorsque le besoin s'en fait ressentir. Il n'a nullement reculé devant une quelconque exigence. C'est ce qui est arrivé mardi, après l'entraînement du Castellet. Ce sont les immixtions externes qui peuvent nuire au groupe Les joueurs ont donc rejoint naturellement leurs familles en France et avaient bien raison de le faire, puisqu'ils ne sont qu'à une ou deux heures de train. On se demande bien ce qui serait passé si Saâdane s'était entêté à vouloir les consigner à l'hôtel pour une nuit de plus. Le clash aurait été inévitable entre les joueurs et leur entraîneur qui leur avait promis de les laisser partir le 29 en début de stage. Quelle crédibilité aurait-il eu si l'ordre venu de loin (ou de près ?) avait été exécuté sans réfléchir ? Ce sont des immixtions de ce genre qui peuvent semer la zizanie au sein de ce groupe qui respire la joie à chaque entraînement. Pas les articles des journalistes qui ne font que rapporter la réalité comme ils l'ont entendue. Ceux qui ont vu les Verts à l'entraînement ne peuvent pas douter de la sérénité du groupe Il fallait voir comment les joueurs rigolaient entre eux à chaque exercice qu'ils effectuaient, comment Ziani taquinait Abdoun et Matmour qui s'exerçaient à une séance de free style de jonglerie assis, ou comment Ziaya, le nouveau venu, s'est intégré parmi le groupe de pros, ou alors comment Saâdane rigolait avec ses joueurs qui se chambraient lorsqu'ils battaient leurs adversaires au tennis-ballon. Ces images-là, ceux qui les ont vécues ne peuvent pas croire à une mauvaise entente au sein du groupe. Ces images-là, ceux qui les ont vues ne peuvent pas se permettre de douter de la bonne santé de l'équipe, de l'entente entre les joueurs et de l'équilibre qui y règne. Pourquoi ne pas informer les supporters de ce qui ne nuit pas à l'EN ? Cependant, le fait d'informer les supporters de ce petit incident survenu entre joueurs et dirigeants ne doit pas être interprété par les responsables de l'EN comme une sorte de trahison de secrets de famille. Les joueurs tout comme le sélectionneur savent parfaitement qu'on est au courant de tout ce qui se passe à l'intérieur de l'EN et que certaines scènes qu'on a vécues avec eux n'ont jamais été rendues publiques, tant on est conscients de l'importance de ne pas en dévoiler ce qui ne doit pas l'être. Nous savons à notre tour préserver l'intimité de ce groupe qui nous donne à tous un bout du pain qu'on mange au quotidien. Nous sommes loin de s'en cacher et cela ne relève nullement du tabou. Sauf que l'information sur l'équipe nationale a pris une importance majeure aujourd'hui chez les supporters qui ne peuvent plus se passer d'en lire la moindre nouvelle. Il est donc de notre devoir de raconter ce qui se passe au sein de l'EN, sans toucher à la sérénité du groupe, bien évidemment. Tout le monde a salué le geste de seigneur de Saâdane et ses joueurs Parfois, ce sont les cachotteries inutiles et l'isolement des joueurs qui sont à l'origine de la réaction disons néfaste des journalistes. Parmi ces derniers, il se trouvera toujours un groupuscule qui, devant l'impossibilité d'accéder à l'information quotidienne, se retrouve tenté de chercher dans les poubelles pour répondre aux impératifs de la concurrence farouche qui règne entre les différents médias. C'est ce qui provoque ces dérapages que tout le monde regrette. Il n'y a qu'à voir la sérénité qu'on est en train de vivre au Castellet, après que Saâdane eut décidé d'accorder tous les jours un temps pour les médias pour disposer des joueurs à leur guise, avant et après chaque séance d'entraînement. La tension a nettement baissé entre les uns et les autres et tout le monde a salué le geste de seigneur de Rabah Saâdane et ses joueurs envers la presse et leurs supporters. C'est ainsi que doivent demeurer les relations entre tout le monde pour mieux servir l'équipe de tous les Algériens ! Nacym Djender Gaouaoui : «Dans des compétitions comme la CAN, c'est important de remporter le premier match» «Jamais il n'y a eu une telle complicité entre les joueurs» Avec Rafik Saïfi et Slimane Raho, Lounès Gaouaoui fait figure d'ancien au sein du groupe des Verts. De plus, les compétitions africaines, que ce soit en sélection ou en club, ça le connaît. Il est donc l'un des éléments les plus indiqués pour servir de «guide» pour ses jeunes coéquipiers en Angola, à l'occasion de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations qui débutera le 10 janvier. * Vous êtes l'un des plus anciens du groupe actuel des Verts. Qu'est-ce que ce stage a de particulier par rapport aux nombreux autres stages auxquels vous avez participé ? C'est un stage qui intervient avant une phase finale de Coupe d'Afrique des nations et c'est déjà très particulier car ce n'est pas tous les jours qu'on joue une CAN. Il se déroule dans de bonnes conditions, comme vous pouvez le constater, et c'est de bon augure pour la suite. * En tout cas, il y a certainement très longtemps qu'un regroupement de la sélection n'a pas eu lieu dans une ambiance aussi bonne… C'est vrai que l'ambiance est extraordinaire. Tout le monde a le moral et tous les joueurs ont hâte de se retrouver. Les excellents résultats réalisés ces derniers mois y sont pour beaucoup. C'est vrai que je n'ai jamais assisté à un stage où il y a une telle complicité entre les joueurs. De plus, les conditions de travail sont excellentes ici. On peut travailler, récupérer et se concentrer dans un très beau cadre. Maintenant, c'est à nous de travailler pour faire en sorte d'être prêts pour la CAN. * Si le cadre est très beau et les conditions sont très bonnes, il reste quand même que la température est relativement basse, alors que le climat qui vous attend en Angola est plus chaud… Certes, mais je ne crois pas que cela constituera un handicap. Déjà, aujourd'hui (entretien réalisé mardi, ndlr), il ne fait pas froid et il y a du soleil. Je ne crois pas que le changement de température puisse constituer un handicap. Nous avons l'expérience nécessaire pour faire face à ce genre d'aléa. De plus, nous disputerons un tournoi. Donc, nous aurons le temps de nous adapter. * En parlant d'expérience, vous êtes, avec Slimane Raho, celui qui en a le plus sur les terrains africains. Quelle sera, selon vous, la clef pour passer le premier tour ? Je l'ai toujours dit : quand on joue en Afrique, la clef est de savoir doser ses efforts et gérer les moments importants des matches. C'est comme cela qu'on pourra contourner le handicap du climat. Il faudra aussi se montrer régulier, ne jamais s'affoler, respecter tous nos adversaires et avoir conscience de notre potentiel. * Pensez-vous que ce sera important de remporter le premier match ? Oui, cela peut être important. Etre devant à l'issue de la première journée serait bien non seulement sur le plan comptable, mais aussi et surtout pour le moral car, en ayant l'assurance et la confiance, les choses seraient plus faciles. La rencontre face au Malawi sera difficile, comme le sont en général les premiers matches, mais je pense que nous avons l'expérience pour aborder ce premier rendez-vous avec la rigueur nécessaire. * Vous disputerez, à titre personnel, votre troisième CAN. Nourrissez-vous l'ambition de de faire encore mieux que lors de votre dernière participation en 2004, où vous étiez parvenus aux quarts de finale ? Quand on aborde une compétition, c'est toujours pour faire le maximum. Nous marquerons notre retour à la CAN après avoir raté deux éditions, mais cela ne veut pas dire que nous ne serons pas ambitieux. Nous jouerons nos chances à fond. * Et votre ambition à titre personnel ? De réaliser le meilleur tournoi possible et d'aller loin dans le tournoi, tout en préparant la Coupe du monde. * A présent, vous êtes en concurrence directe avec Faouzi Chaouchi. Cela vous perturbe-t-il ? Non, car je n'ai jamais refusé la concurrence. Je travaille en toute loyauté avec Chaouchi et il n'y a aucun problème sur ce plan. Le sélectionneur aura à choisir et nous accepterons son choix. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda Ghezzal se lâche Le groupe a un nouveau boute-en-train. Il s'agit de l'attaquant de Sienne, Abdelkader Ghezzal, qui ne rate jamais une occasion pour en placer une blague. Chambreur et plaisantin, il a toujours le mot qu'il faut pour détendre l'atmosphère. Toujours souriant, il paraît clairement que Ghezzal s'est complètement fondu dans le groupe. Un écran télé dans le vestiaire Les salles de soins du complexe le Castellet sont équipées de matériels hauts de gamme. Elles sont même dotées d'un écran télé qui permet aux patients de regarder des programmes au moment où ils se font masser ou tout simplement soigner. De quoi les distraire. Ziani attend Yebda ! Karim Ziani occupe sa chambre seul. Et pour cause, il attend son «concubin» Hassan Yebda avec qui il a une grande complicité. L'attaquant de Wolfsburg ne veut pas partager sa chambre avec quelqu'un d'autre que Yebda. Amitié quand tu nous tiens. On l'appelle Rym K. ! Karim Ziani a un nouveau surnom. Ses amis en sélection l'appellent Rym K., allusion faite au rappeur français du même nom. Ce pseudo veut dire tout simplement Karim en verlan. Les chaînes de télévision quittent les lieux La plupart des chaînes de télévision satellitaires qui suivaient au pas les Verts au début du stage ont toutes déserté les lieux, y compris Al Jazzera qui a réalisé un long reportage sur Rafik Saïfi. Il ne reste plus que les «gars» de la presse écrite, toujours sur le qui-vive. Sauvés par Skype ! Les joueurs de la sélection restent en contact permanent avec leurs proches grâce à Internet. Ils sont en effet nombreux à passer des heures à papoter avec leurs familles via Skype. Les coéquipiers de Ziani se réjouissent de la disponibilité d'Internet dans leurs chambres où ils passent le plus clair de leur temps. Temps ensoleillé, presque printanier Les temps sont de plus en plus cléments du côté du Castellet. Fini le blizzard. Il fait en effet un temps ensoleillé, presque printanier, ces deux derniers jours. Les joueurs s'en réjouissent. En premier lieu Matmour qui a du mal avec le froid. Mansouri met Gaouaoui KO Les trois gardiens de but, Gaouaoui, Chaouchi et Zemmamouche participent souvent aux sixtes organisés à chaque fin de séance comme… joueurs de champ. Tous ou presque ont fait montre de qualités techniques appréciables, notamment Chaouchi. Gaouaoui a excellé comme défenseur central, bien qu'il ait eu un malheureux choc vers la fin de la séance lorsqu'il s'est retrouvé carrément au tapis suite à un tir de Mansouri qui l'a complètement assommé. Il aura fallu l'intervention du médecin de l'équipe pour le remettre sur pied. Plus de peur que de mal ! Les joueurs se voient bien en Puma ! La plupart des joueurs de la sélection nous ont confié qu'ils sont très satisfaits des nouveaux équipements de marque Puma qu'ils vont recevoir tout prochainement. A rappeler que le contrat entre la firme allemande et la FAF qui a été signé récemment prendra effet à partir du 1er janvier. Les locaux ont eu leurs puces téléphoniques Les locaux ont finalement pu obtenir leurs puces téléphoniques qu'ils attendaient depuis leur arrivée au Castellet. Ils ont du coup appelé leurs proches hier. Belhadj, Yebda et Bougherra aux nouvelles Bien que retenus en clubs, les «British» Belhadj, Yebda et Bougherra gardent toujours une oreille tendue au Castellet. Ils appellent, en effet, régulièrement leurs coéquipiers au téléphone pour avoir de leurs nouvelles. Les trois joueurs cités sont attendus pour la semaine prochaine. Gardien numéro 1 Saâdane a décidé de ne rien décider Alors qu'il nous affirmait en conférence de presse qu'il comptait communiquer l'ordre hiérarchique à ses trois gardiens dès son arrivée au Castellet, Rabah Saâdane a, semble-t-il, préféré remettre ça à plus tard. Il a décidé en effet de ne rien décider pour l'instant. Il devra néanmoins désigner avant le départ pour l'Angola le gardien numéro 1
