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Pour Matmour, la fièvre de la CAN est retombée de 38 degrés
Publié dans Le Buteur le 05 - 02 - 2010

«J'ai dit aux Allemands que nous ne sommes ni des Allemands ni des Autrichiens»
De notre envoyé spécial à Mönchengladbach
Quelle a été la première impression qu'a eue Karim Matmour, une fois retourné à Mönchengladbach après avoir participé à la Coupe d'Afrique des nations ? C'est celle d'être passé d'un fourneau à un frigo, tant la différence climatique est saisissante entre les 34° laissés en Angola et les -4° retrouvés en terre germanique. C'est simple : il a neigé toute la nuit du dimanche à lundi sur toute l'Allemagne et cela faisait bizarre pour lui de retrouver lundi le Borussia Park couvert d'un manteau blanc. «J'ai l'habitude de la neige, mais m'y replonger comme ça après un mois sous une chaleur parfois suffocante me fait tout drôle», concède-t-il en arpentant l'allée enneigée menant au terrain d'entraînement.
«Le coach craint que je contracte une blessure de fatigue»
Matmour n'y va pas pour s'entraîner, mais juste pour flâner un peu. «J'ai eu une discussion avec l'entraîneur et il a été décidé que je prenne quelques jours de repos afin de bien récupérer», nous a-t-il appris. Cette attitude, très appréciée par l'attaquant algérien, démontre le professionnalisme de Michael Frontzeck et son souci de préserver le joueur. «Il m'a dit qu'il préférait que je fasse l'impasse sur le prochain match de championnat afin de bien récupérer et être en forme pour le reste de la saison. Il craint que je contracte une blessure de fatigue si je forçais un peu.» Autrement dit, il sera certainement absent de la confrontation contre Mayence, ce qui fait qu'il ne croisera pas sur le terrain son compatriote et ami Chadli Amri.
«Puisque les joueurs ont droit au repos après un Euro, j'en avais le droit aussi»
Le souci qu'a le coach du Borussia Mönchengladbach de la santé de Matmour est tel qu'il lui a même fait passer jeudi une batterie de tests physiques et médicaux afin de bien s'assurer qu'il ne souffre d'aucun problème. Cela change de ce qui s'était passé au retour du match de Khartoum contre l'Egypte où Matmour, bien que rentré la veille, avait été titularisé le 21 novembre contre l'Eintracht Frankfurt. Le contexte était différent à ce moment-là puisque Mönchengladbach était dans la zone de relégation et le besoin de points était pressent. A présent, le club occupe la 12e place, ce qui fait qu'il peut se permettre de se passer pour un match des services de l'international algérien. «Le coach est conscient que je sors d'un tournoi de haut niveau, avec des matches intenses. Il m'a dit que les joueurs qui participent à l'Euro ont droit à du repos et que moi, qui ai participé à la CAN, j'en avais donc aussi droit.»
«Pour ma première participation à un tournoi, j'ai appris beaucoup de choses»
Sommeil, relaxation, récupération et petits exercices physiques : tel est le programme journalier de Karim Matmour jusqu'à la reprise des entraînements. La Coupe d'Afrique des nations est prise comme «une formidable expérience sportive et humaine» où «j'ai appris beaucoup de choses». A froid (c'est bien le cas de le dire !), alors que la fièvre de la CAN est retombée, il résume avec lucidité son tournoi. «C'est la première fois que je participe à une CAN. C'est d'ailleurs la première fois que je participe à un grand tournoi tout court. Côté ambiance du groupe, il n'y a pas de différence avec celle prévalant lors des regroupements avant un match classique, mais l'approche des matches diffère, puisque cela se joue sur la durée et sur plusieurs rencontres à intervalles réguliers. Nous allons en tirer les leçons pour bien préparer la Coupe du monde.» C'est dans un peu plus de 120 jours. Pour Matmour, vivement juin prochain !
F. A-S.
«C'est la première fois que je vois un joueur averti sur injonction d'un adversaire»
*
Avec un peu de recul, comment pourriez-vous résumer la participation de l'Algérie à la CAN ?
En toute sincérité et en toute objectivité, elle a été positive. Il faut être réaliste : mis à part le Malawi, nous n'avons pas eu d'adversaire facile. Celui qui dirait le contraire est de mauvaise foi. Nous avons eu le Mali, avec des joueurs évoluant qui au Real Madrid, qui au FC Barcelone, qui au FC Séville, qui à la Juventus… Il y a eu l'Angola, pays organisateur, fort de l'appui de son public et de l'adaptation naturelle de ses joueurs aux conditions climatiques ayant prévalu durant le match. La Côte d'Ivoire, avec sa constellation de vedettes évoluant dans les plus grands clubs européens, n'était également pas un client quelconque. Pour finir, nous avons eu droit à l'Egypte, tenant du titre. Résister à tout ça, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus facile.
*
Vous y voyez donc du positif ?
Oui, beaucoup de positif. Il y a quelque temps seulement, se qualifier pour une CAN était problématique. Je suis en sélection depuis plusieurs années, mais c'est la première fois que je participais à une phase finale de Coupe d'Afrique des nations. C'est dire que nous revenons de loin. Nous terminons en plus dans le dernier carré, ce qui est méritoire compte tenu des circonstances. Certes, nous aurions aimé remporter le trophée. Qui ne veut pas d'un titre de champion d'Afrique à son palmarès ? Malheureusement, cela n'a pas pu se faire. A la prochaine CAN, nous serons certainement plus aguerris.
*
Revenons aux matches disputés. Pour commencer, la fameuse déconvenue face au Malawi…
Beaucoup de gens ne nous avaient pas crus quand on a parlé de la chaleur, mais il fallait être sur le terrain pour comprendre ce que nous endurions. Déjà qu'il fait chaud à cette époque à Luanda, il se trouve que la chaleur avait été en plus particulièrement excessive ce jour-là. Pour corser le tout, on nous a fait jouer à 14h45 ! A un certain moment, on se disait que ce n'était plus du foot.
*
Pouvez-vous expliquer ce que ressent un footballeur lorsqu'il joue dans de pareilles conditions ?
Je demande aux lecteurs de faire la petite expérience suivante : faites un footing un jour d'été au petit matin et faites-en un autre en début d'après-midi, par une forte chaleur, et vous verrez la différence.
*
Dans le cas d'un footballeur, c'est l'humidité qui constitue un réel handicap…
Absolument. A la limite, quand il y a seulement le soleil qui tape, on peut supporter, surtout s'il y a de l'ombre sur des parties du terrain, mais l'humidité est difficile à supporter, car elle fait énormément transpirer, ce qui fait que le corps se déshydrate rapidement et les pores de la peau se bouchent. Peut-être que ce n'est rien lorsqu'on est assis chez soi ou même au stade, dans les gradins, mais c'est une souffrance sur le terrain. C'est certainement moins dur pour les Africains de l'Afrique australe qui sont habitués à ces conditions climatiques, mais ce n'était pas évident pour nous.
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La chaleur était-elle l'unique cause de la défaite ?
Elle a été beaucoup dans la défaite, mais il faut dire que nous avons également mal joué. Cela dit, je considère cette défaite face au Malawi comme une très bonne leçon. Nous en avons appris beaucoup.
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Etiez-vous confiants de bien réagir face au Mali ?
Oui, car nous étions convaincus, nous les joueurs, que nous valions beaucoup plus que ce que nous avions montré face au Malawi. De plus, les critiques de la presse nous ont secoués. On savait que le peuple attendait beaucoup de nous et nous étions déterminés à réagir positivement face aux Maliens. Déjà, les conditions climatiques étaient meilleures car nous avions l'habitude de nous entraîner à 17h00, soit à l'heure du match, et nous avions bien senti que la chaleur était supportable. Nous nous sommes montrés concentrés et solidaires et nous nous sommes remis sur rails avec cette victoire.
*
Pourtant, il y avait une grande équipe en face…
Oui, et cela se voyait lorsqu'ils jouaient que les Maliens avaient du métier. Pour leur malheur, nous étions cette fois-ci dans notre jour.
*
Venons-en à la rencontre face à l'Angola. L'objectif, avant le coup d'envoi, était-il d'assurer la qualification ou bien de terminer en tête du groupe ?
En toute franchise, nous sommes entrés sur le terrain pour gagner et terminer premiers pour rester à Luanda et éviter la Côte d'Ivoire. Nous en avions largement les moyens. D'ailleurs, il était clair que nous avions eu les meilleures occasions dans le match. Moi-même, j'ai eu une occasion de marquer. Dans le dernier quart d'heure, et vu que nous n'avions pas réussi à ouvrir la marque, nous avons préféré la prudence afin d'assurer la deuxième place qualificative pour les quarts de finale, après avoir su que le Mali menait au score face au Malawi. Cela aurait été malheureux que nous perdions tout sur un but encaissé durant les dernières minutes. De plus, il y avait les blessures à éviter. Voilà ce qui explique que nous ayons préféré gérer durant les dernières minutes.
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Avez-vous mal pris les critiques qui ont fait assimiler votre attitude à celle des Allemands et des Autrichiens lors de leur match du Mondial-82 ?
Oui, car c'est faux d'affirmer que nous avons arrangé le résultat du match face à l'Angola. En 1982, avant même le début du match RFA-Autriche, tout le monde savait qu'un 1-0 en faveur des Allemands suffirait à qualifier les deux équipes. Or, dans notre cas, le 0-0 face à l'Angola ne nous assurait rien, car si le Malawi avait pu égaliser contre le Mali, nous aurions été éliminés malgré le nul. Donc, ce sont deux situations tout à fait différentes. Et puis, les deux matches se sont déroulés en même temps. Comment peut-on nous accuser de tricherie alors que nous n'avions fait que nous adapter au résultat de l'autre match qui se jouait en même temps. Je le répète : rien n'a été arrangé puisque le nul aurait pu nous être fatal si le Malawi avait égalisé. Et puis, même en Allemagne, lorsque des matches se déroulent en même temps, on est à l'écoute de ce qui se fait dans les autres stades. Je me rappelle que la saison passée, alors que le Borussia Mönchengladbach jouait le maintien, nous avons joué notre match de la dernière journée tout en ayant l'oreille sur les autres stades. A quelques minutes de la fin de la rencontre, en voyant que nos concurrents directs étaient tous tenus en échec et qu'un nul nous suffisait, nous avions géré le nul par prudence et personne n'avait trouvé cela scandaleux.
*
Les journalistes allemands vous ont-ils rappelé l'épisode de RFA-Autriche en évoquant le match contre l'Angola ?
Oui. C'était comme pour me dire que nous aussi, Algériens, avons fait des calculs quand il a fallu le faire. Cependant, au risque de me répéter encore une fois, ce n'est pas la même situation. En 1982, le 1-0 qualifiait la RFA et l'Autriche dans tous les cas de figure, alors qu'à cette CAN 2010, le 0-0 n'était pas une garantie de qualification pour l'Algérie puisque le Malawi aurait pu égaliser contre le Mali.
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Vous auriez préféré éviter la Côte d'Ivoire, mais vous l'avez eue au menu en quart de finale. Sincèrement, aviez-vous peur de cette équipe ?
Nous aurions préféré l'affronter à un tour plus avancé, mais nous n'en avions pas peur. Nous connaissons notre valeur et nous savons que, sur un match, nous pouvons battre n'importe quel adversaire. De plus, nous n'étions pas les favoris et cela nous convenait parfaitement. Je dirai même plus : aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est parce que les joueurs ivoiriens jouent en Europe que notre mission s'en était trouvée facilitée.
*
Comment cela ?
Déjà, la Côte d'Ivoire joue au ballon et c'est déjà mieux d'affronter une équipe joueuse plutôt qu'une équipe qui ne cherche qu'à casser le jeu. Ensuite, nous savons comment évoluent la majorité de ses joueurs vu que nous les affrontons en Europe dans les différents championnats et que nous les suivons à la télévision. Cela nous a énormément aidés et c'est pour cela que nous avons réalisé notre meilleur match en ayant su trouver des solutions technique et tactique sur le terrain.
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Vous aviez eu le deuxième but au bout du pied lors d'un face-à-face avec le gardien de but ivoirien, mais ce dernier, comme dans un penalty, a choisi le bon côté…
C'est exactement ça. L'action s'est déroulée très vite et j'ai pris la décision que j'ai crue être la meilleure. J'avais choisi un côté pour placer le ballon et le gardien avait choisi le même côté et c'est ce qui fait qu'il a pu capter le ballon. Cela m'a mis en rogne d'avoir raté cette occasion, mais je n'en étais pas abattu pour autant. Je savais qu'il y en aurait d'autres.
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Sincèrement, avez-vous désespéré lorsque Keita avait inscrit le deuxième but pour la Côte d'Ivoire ?
Je dois avouer que durant un dixième de seconde, j'étais totalement abattu. Je me disais que Kader Keita a marqué un but venu d'une autre planète et qu'il ne marquera plus durant toute sa vie et il a fallu que ça tombe sur nous ! C'était injuste, compte tenu du cours du jeu car nous ne méritions pas de perdre ce match-là. Mais je m'étais ressaisi et, après un regard jeté au tableau d'affichage, je me suis dit : «Il reste 3 minutes, un laps de temps suffisant pour faire beaucoup de choses.» Puis, Madjid (Bougherra, ndlr) est monté en sonnant la charge et c'est là que nous nous sommes remis à y croire. Son but lors du temps additionnel nous a fait passer du dépit à un bonheur incommensurable.
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Après le troisième but de Bouazza, avez-vous eu conscience que c'était dans la poche ?
Pas tout à fait, car il y avait de grands joueurs expérimentés en face. Nous étions conscients que les Ivoiriens avaient pris un grand coup sur la tête, mais il fallait les assommer avec un quatrième but. Nous avons raté des occasions, mais nous avons tenu le coup quand même. Vraiment, c'était une victoire méritée.
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Les joueurs ivoiriens vous ont-ils félicités à la fin du match ?
Franchement, nous ne les avons pas croisés dans les vestiaires. Nous fêtions la qualification avec les supporters qui étaient venus nous voir et nous étions aussi inquiets pour Chaouchi qui s'était évanoui au coup de sifflet final. Heureusement qu'il s'en était bien sorti. Nous n'avons été complètement rassurés qu'une fois qu'il était revenu au camp de base avec le médecin.
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Etiez-vous, personnellement, de ceux qui voulaient affronter l'Egypte ?
Je n'étais ni particulièrement pour, ni particulièrement contre. C'était un adversaire comme les autres. Pour moi, l'Egypte, le Kosovo ou toute autre sélection, c'est la même chose, c'est-à-dire un adversaire à battre. Donc, je n'avais pas d'appréhensions particulières.
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N'était-il pas à craindre que les Egyptiens soient, cette fois-ci, plus motivés que les Algériens ?
Je n'avais pas cette crainte-là. Moi, j'étais motivé. Je suppose que mes coéquipiers l'étaient aussi. Maintenant que les Egyptiens l'aient été plus que nous, je ne le sais pas. Ce que je sais, c'est que nous avions abordé ce match avec l'intention de la gagner. Malheureusement, il y a eu l'arbitre qui a fait ce que tout le monde sait. Je ne veux pas trop revenir là-dessus car tout le monde a vu. Que l'Egypte nous batte en étant plus forte que nous sur le terrain, pas de problème, je l'accepterais, mais que cela se fasse en usant de procédés extra-sportifs, c'est déplorable. Je n'ai vu sur aucun terrain un arbitre donner un carton jaune à un joueur sur injonction d'un joueur adverse ! C'est ce qui s'est passé pour le deuxième carton dont a écopé Halliche.
*
Vous parlez de Ahmed Hassan qui est allé parler à l'arbitre avant que ce dernier n'avertisse Halliche ?
Exactement. Alors que l'arbitre allait faire tirer le penalty, il est allé le voir et lui a dit de donner un carton jaune à Halliche et c'est ce qui a été fait. Je n'ai jamais vu ça ! C'est un précédent grave. Puis, d'autres choses se sont passées sur le terrain. Ce n'était plus du football. Moi, avant le penalty, Wael Gomaâ m'a asséné un coup de coude qui m'a fait saigner. D'ailleurs, j'en garde encore la cicatrice sur la lèvre (il nous la montre, ndlr). Gomaâ n'a pas été averti. Cela veut tout dire.
*
De plus, on vous a collé un «garde-du-corps», le défenseur central Hani Saïd…
Ah, oui, celui qui a les cheveux longs et qui ressemble à un Italien ? Il ne m'a pas lâché durant tout le match. Où que j'étais, je l'ai trouvé à mes basques. Quand il avait le ballon, il s'en débarrassait, puis venait systématiquement me marquer. Cela dit, après ce qu'a fait l'arbitre, il n'avait plus besoin de ça.
*
Déçu que cela se termine ainsi ?
Oui, très déçu car ce n'était pas la réalité sportive du terrain qui a parlé. Cependant, le peuple nous a réconfortés en nous réservant un accueil royal. Nous lui en sommes très reconnaissants. Ne serait-ce que pour cela, il mérite que nous nous surpassions pour lui lors de la Coupe du monde. Il le mérite vraiment.
Entretien réalisé à Mönchengladbach par
Farid Aït Saâda
Bilan de la CAN : 2 kilos de perdus !
La première chose que Matmour a faite en regagnant l'Allemagne a été de… vérifier son poids. «Je me doutais que j'avais perdu du poids et j'ai voulu le vérifier. Effectivement, j'ai perdu 2 kilos !», confie-t-il avec regret. Pourtant, les sportifs aiment perdre du poids, non ? «Oui, mais je n'avais pas de surpoids à perdre, moi. J'ai juste le minimum de graisse qui me permet de vivre», répond-il en riant.
Cabinda, le cauchemar de l'escorte
La sélection nationale ne redoutait pas d'affronter la Côte d'Ivoire autant qu'elle redoutait d'affronter… les rebelles du FLAC. L'attentat dont a été victime la délégation du Togo était dans tous les esprits au moment d'embarquer pour Cabinda. «C'est vrai que nous nous sommes posés des questions sur la sécurité là-bas», avoue Matmour. La vision du dispositif exceptionnel de sécurité à l'aéroport de Cabinda n'a pas été pour rassurer les joueurs. «Etre escortés par des militaires armes au poing, ce n'était pas très compétition sportive.»
«La Cité olympique ? Une prison à ciel ouvert»
A la Cité olympique de Cabinda, la forteresse qui abritait les sélections qui ont joué dans cette province menacée par les rebelles, les Algériens se sont senti tout drôles. «Le mot est peut-être excessif, mais c'était comme une prison à ciel ouvert. Quand on a vu des barbelés sur le mur d'enceinte, des militaires à chaque coin et l'interdiction de sortir ou d'entrer, on a eu peur. Vraiment, c'était un sentiment étrange.»
«Nous n'avons pas croisé les Ivoiriens»
Karim Matmour a été surpris d'apprendre que la sélection de la Côte d'Ivoire, tout comme celle d'Algérie, était également logée dans la Cité olympique. «Ah, bon ? Pourtant, nous n'avons croisé aucun joueur ivoirien. Nous étions dans un secteur du village d'où nous ne sommes pas sortis», avoue-t-il. Quand il dit que c'était une prison à ciel ouvert, il n'avait pas trop tort…
La presse allemande plus compréhensive que la presse algérienne
S'il y a une chose que Karim Matmour n'a pas comprise après la défaite face au Malawi, c'était les critiques qu'il a jugées «excessives» d'une partie de la presse. «Je suis un professionnel et je sais qu'après une défaite, il y a toujours des critiques et je les accepte. Ce qu'il est difficile d'accepter, c'est la descente en flammes que certains titres nous ont réservés après seulement une défaite. Savez-vous la meilleure ? Des journalistes allemands m'ont appelé et m'ont dit : «Pourquoi la presse de ton pays est-elle si impitoyable ? Elle ne comprend pas les causes de la défaite ? Pourtant, nous les comprenons, nous.» «Qu'y a-t-il à répondre dans des cas pareils ?», nous a-t-il affirmé.


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