Si, par malheur, l'Algérie ferait pâle figure lors de la Coupe d'Afrique des nations qui commencera le 10 janvier en Angola, le sélectionneur Rabah Saâdane et le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, Si, par malheur, l'Algérie ferait pâle figure lors de la Coupe d'Afrique des nations qui commencera le 10 janvier en Angola, le sélectionneur Rabah Saâdane et le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, se verront inévitablement reprocher la mauvaise préparation de ce tournoi. Nous parlons bien de mauvaise préparation et non pas de manque de préparation car il est clair que la période entre la fin des qualifications et le coup d'envoi de la compétition est en elle-même trop courte pour une préparation digne de ce nom. Les responsables algériens n'en sont nullement responsables. En revanche, ils le sont pour ce qui est de la manière utilisée pour exploiter la courte période précédant le début du tournoi. Les clubs qui retiennent leurs joueurs, un handicap A la décharge du sélectionneur national, il faut reconnaître que le fait que l'ossature de la sélection soit composée de joueurs évoluant en Europe constitue un handicap par rapport à d'autres nations participantes. Le tenant du titre, l'Egypte, dont les joueurs sont majoritairement des locaux, est déjà en préparation et disputera même deux rencontres amicales avant d'entamer la compétition parce que la Fédération égyptienne de football a arrêté le championnat local pour que la sélection puisse se préparer. L'Angola, qui se trouve dans la même poule que l'Algérie, est en préparation permanente depuis plusieurs mois (c'est plus facile pour lui puisqu'il a été éliminé de la Coupe du monde dès le premier tour éliminatoire) et a multiplié les rencontres amicales avec ses joueurs locaux, en attendant l'arrivée ce week-end de ses pros. L'Algérie ne peut se permettre ce genre de préparation car les clubs européens refusent de libérer les joueurs en dehors des périodes prévues par la réglementation FIFA et les joueurs locaux qui la composent constituent moins de la moitié de l'effectif retenu pour la CAN. Pas de matches amicaux, autre inconvénient Autre inconvénient : Rabah Saâdane a décidé qu'il n'y aurait aucun match amical durant la période de préparation. Mohamed Raouraoua a justifié ce choix par la crainte que les joueurs se blessent, surtout que les blessures successives de trois joueurs, à quelques jours du match Egypte-Algérie, avaient provoqué un traumatisme chez le staff technique. Il faut dire que les blessures en question (Bougherra, Ziani, Yahia, Yebda) étaient toutes survenues en entraînement et non au cours de matches, ce qui fait qu'elles pourraient survenir à n'importe quel moment, mais le staff technique préfère la prudence et avoir un effectif valide au début de la compétition, même avec aucun match de joué ensemble depuis le 18 novembre dernier à Khartoum. La pause "réveillon", une trêve dans la trêve A défaut d'avoir beaucoup de temps, l'intelligence commande d'utiliser à bon escient le laps de temps. Ce laps de temps, c'est 15 jours, soit ce qui nous sépare aujourd'hui du coup d'envoi de la CAN. Or, on constate que, de cette période déjà courte pour préparer un tournoi d'envergure où l'Algérie est censée, de par son statut de Mondialiste, à être l'un des favoris, il faut déjà en défalquer 4 jours que Saâdane a offert aux joueurs pros pour passer le réveillon avec leurs familles. C'est déjà surprenant que ce soit 4 jours qui sont donnés alors que, d'une part, les joueurs ont leurs familles majoritairement en France, donc dans le même pays où a lieu le stage, et que, d'autre part, le transport est très développé en France, que ce soit par voie aérienne ou par voie ferrée, et une journée pour partir et une autre pour revenir, soit, 2 jours, auraient amplement suffi. Il semble que Saadane soit revenu à la raison puisqu'il aurait décidé de ne libérer les joueurs que le 30 décembre, soit pour 3 jours seulement. 7 jours pour préparer un tournoi ! Ainsi, on se retrouve avec 12 jours de préparation. Cependant, il faut enlever 5 jours, ceux où des joueurs (titulaires de surcroît) seront encore en lice dans les championnats anglais et écossais, ce qui fait qu'il restera en tout et pour tout 7 jours où l'ensemble de l'effectif sera réuni. 7 jours pour préparer un match, avec une ossature connue, c'est déjà limite. Alors, pour régler les automatismes dans la perspective d'un tournoi où il y aura à disputer au moins 3 matches, et donc où il risque d'y avoir des changements de joueurs, c'est très, très court. Donc, la trêve hivernale, qui aurait dû constituer un atout pour la sélection algérienne pour bien préparer la CAN, est réduite à sa plus simple expression. Au risque de passer pour des rabat-joie ou des empêcheurs d'entraîner en rond, nous le disons à l'avance car ce serait trop facile de critiquer après-coup en tirant sur les ambulances. F. A-S.