Fini l'image du bad boy qui lui colle à la peau. Abdelmalek Cherad dit avoir complètement changé. Fini l'image du bad boy qui lui colle à la peau. Abdelmalek Cherad dit avoir complètement changé. C'est l'image d'un homme assagi qui nous a été miroitée au cours de ce tête-à-tête que nous avions eu avec l'actuel attaquant du Maritimo Funchal (D1, Portugal) que nous avons rencontré un peu par hasard sur une cafete à Madeira. Appréciez ! * Malek, comment trouvez-vous l'île de Madeira ? Elle est super ! J'en suis charmé. Sincèrement, ça me plaît d'être ici. C'est calme et beau à la fois. Comme je suis un amoureux de la mer, je ne pouvais espérer mieux. * Vous vous y plaisez apparemment... Oui, beaucoup. Sincèrement, je ne manque de rien ici. Le club a mis à ma disposition une maison, une voiture. On m'a accueilli très chaleureusement. Non, sincèrement, de ce côté-ci, je suis gâté, El Hamdoulah. * Sportivement, ça se passe comment ? Pour le moment, tout va bien. Les infrastructures sont bien meilleures qu'en France. Non, franchement, comparé au dernier club lequel j'ai joué, il n'y a pas photo. Et la comparaison ne s'arrête pas seulement au cadre sportif. Ici, même le lavage de mon linge est pris en charge par le club. C'est vous dire que je suis très bien considéré ici. * Est-ce la première fois que vous rencontrez Halliche ? Oui. Et le hasard a voulu que ce soit en votre présence. Il est de mes habitudes de venir m'attabler sur cette terrasse avec Diakiti, mais c'est la première fois, en effet, qu'on se croise ici. * Allez-vous prendre part au match face au Nacional ? Non, je ne le pense pas. Là, je suis encore aux soins. Je pense qu'il en est de même pour Halliche. C'est vrai que ma blessure n'est pas trop grave, mais le staff technique refuse de prendre des risques. * Vous paraissez impatient... C'est vrai. C'est dû au fait que j'ai envie de m'imposer. J'ai envie surtout de revenir en sélection et prendre part au Mondial. Cela passe, je le sais, par une bonne deuxième partie de saison. J'ai besoin de jouer le maximum de matchs et marquer beaucoup de buts. Mais là, le temps passe et j'ai le sentiment que je rate quelque chose. * Vous pensez que vous êtes capable de revenir un jour en sélection ? Oui, je pense que j'en suis capable. Je ne suis pas encore foutu ! Je n'ai que 29 ans, quand même ! J'espère sincèrement revenir un jour. * Vous n'êtes pas parti de la sélection en de bons termes ; ne pensez-vous pas que vos antécédents pourraient bloquer votre retour ? J'ai changé. Je ne suis plus le même. Si je reviens, ce n'est pas pour faire les syndics, ni parler d'argent ou autre chose. Ça, c'est fini ! Si je reviens, c'est pour honorer les couleurs nationales, sans plus. J'avais déjà consenti des sacrifices pour ce maillot. Ça, on ne pourra pas me l'enlever. * Comment ça ? En 2004, on m'avait proposé une prime de 200 000 euros à Toulouse et un contrat de trois ans en janvier. On m'avait demandé de ne pas aller à la CAN en contrepartie, mais j'ai dit non ! Pour moi, l'EN passe avant tout. Je n'ai jamais tourné le dos à la sélection. Je venais même dans les moments où personne ne voulait de cette sélection. Je pense que c'est de mon droit qu'on me donne une seconde chance. * Mais ce serait difficile d'enlever quelqu'un à quelques mois du Mondial... On a déjà fait venir de nouveaux joueurs ! Je dis chapeau bas au groupe qui a qualifié l'Algérie ! Seulement, il ne faut pas croire que cette sélection est l'apanage d'un groupe. Les portes doivent rester ouvertes devant tout joueur capable d'apporter un plus. Je veux renouer le contact. Je demanderai qu'on me donne une chance lorsque je saurai que je suis à la hauteur d'apporter un plus. * Vous dites que vous avez changé, à quel point ? Complètement ! Je suis passé par une période très difficile. J'étais en accro avec mes frères, après qu'on a essayé de me dérober mon argent. J'ai fait pas mal de conneries ces dernières années. Mais là, c'est bon. J'ai dit stop ! Fini les fêtes jusqu'au matin, le jeu, les meufs, l'alcool ! Tout ça, c'est du passé. Maritimo m'a donné une seconde chance pour me relancer et je veux bien la saisir. Où sont mes frères, hein ? L'un d'eux ne peut même pas voir ses enfants, alors que l'autre s'est fait couper un doigt à cause du jeu. Avec mon épouse, on s'est quittés à l'amiable. Elle s'occupe d'élever mon fils. Là, j'ai envie de me concentrer sur ma carrière, sans plus. * Vous êtes donc prêt à tout pour revenir en sélection ? Vous ne pouvez pas l'imaginez… Je y veux revenir. J'ai commencé quelque chose avec cette sélection que j'ai envie de terminer aujourd'hui. S'il y a une petite chance pour que je revienne, j'ai envie de la saisir. Non, mais franchement, je suis prêt à tout pour y revenir. Je n'ai que deux mois devant moi pour briller, mais cette Coupe du monde, je veux la jouer avec l'Algérie. Entretien réalisé par Mourad H.