Lacen : «Je suis déjà impatient d'y être, j'imagine ce que cela va être à Alger» Lorsque je suis arrivé à l'hôtel Porta Fira à l'Hospitalet de Lobregat dans la banlieue de Barcelone où la délégation du Racing de Santander a pris ses quartiers avant d'affronter le Barça de Guardiola, tous les joueurs cantabres étaient dans leur chambre. Enfin, presque tous, car un seul joueur traînait encore dans le hall pour accueillir comme il se doit des supporters algériens résidant à Barcelone venus spécialement lui souhaiter la bienvenue en équipe d'Algérie. Ce joueur, vous l'avez deviné, c'est Medhi Lacen qui signait des autographes et prenait des photos à tout va, mais toujours avec le sourire avec les supporters des Verts. «Je suis déjà impatient d'y être, j'imagine ce que cela va être à Alger», dit-il avec le sourire. Un sourire qu'il perdra le lendemain au Camp Nou, après avoir reçu une véritable leçon de football de la part de Messi, Iniesta et compagnie. Mais ça, c'est une autre histoire. Cette fois-ci, Lacen, qui a tout dit à l'envoyé spécial du Buteur il y a quelques jours seulement, ne nous a pas accordé d'entretien, mais les sensations qu'il nous a laissées après une discussion amicale, montrent qu'il est impatient de jouer pour l'Algérie, même s'il reste encore des appréhensions quant à l'accueil qui lui sera réservé par ses futurs coéquipiers et les supporters de l'équipe d'Algérie. Le souhait de Lacen est d'être traité comme un joueur de plus en sélection et de passer inaperçu. Ni plus, ni moins. La sensation que j'ai eue en voyant Lacen au milieu des supporters algériens est que ce garçon aime l'Algérie, mais il considère cet amour tellement noble qu'il préfère le garder pour lui. Vous voulez une preuve ? Eh bien, la voici ! Après avoir répondu favorablement et toujours avec le sourire aux sollicitations des supporters, il n'a pas hésité à entonner en même temps qu'un groupuscule de supporters l'indémodable hymne des Verts : «One, two, three, viva l'Algérie.» Même en tant qu'Espagnol, j'ai eu une sensation bizarre en voyant un garçon qui n'a jamais mis les pieds en Algérie communier aussi naturellement et avec autant de complicité avec les supporters algériens. Vous savez, je ne suis pas un ami de Medhi et je n'ai aucun intérêt à donner une image positive ou négative de lui, mais ce sont là les sensations naturelles d'un être humain qui me sont restées, après notre rencontre vendredi. L'accueil qu'il a réservé à ces supporters,juste parce qu'ils sont Algériens, l'épisode «One, two, three, viva l'Algérie» et son comportement avec moi l'éloignent à des années lumière de l'image de joueur hautain, opportuniste et froid que certains ont voulu véhiculer de lui.Medhi est un bon gars, «très normal» comme il aime à le répéter sans cesse. Un gars qui gérait calmement une carrière tranquille dans une ville tranquille et qui s'est retrouvé subitement sous les feux de la rampe depuis que Saâdane en a fait sa priorité. Il est donc un peu stressé à l'idée de savoir qu'il va enfin effectuer ce premier voyage en Algérie qui lui tenait à coeur. Medhi s'informe sur ce qu'il va découvrir en Algérie et s'imagine parfois des sénarii : «Je ne sais pas si on va bien m'accueillir, si on me tournera le dos, si je jouerai ou pas…» N'importe quel joueur à sa place se serait posé ces questions, même si nous sommes convaincus que Lacen retournera le 4 mars à Santander avec des souvenirs indélébiles et beaucoup d'émotions. Il aura sans doute des choses à raconter à sa première fille Shana sur le pays de ses ancêtres et l'hospitalité légendaire du pays de Papi. Gonçal Pérez Lacen récite la Fatiha Pour ceux qui doutent de lʼalgérianité de Medhi Lacen, voici la preuve en image du milieu de Santander récitant la Fatiha avant le coup dʼenvoi du match FC Barcelone-Racing Santander (4-0).