«C'est ma dernière saison à Sétif» «7, 9 ou 12 gardiens, c'est pas mon affaire» L'homme à la houppette n'est plus ! Mort et enterré ? Sans doute, autant qu'elle l'est cette défunte Coupe de la CAN, source de tous ses malheurs depuis qu'il a osé lever la main sur un officiel, fusse-t-il Coffi Codjia que chaque Algérien aura voulu cogner à satiété ! C'est un Chaouchi au look à part, un peu différent, que nous avons rencontré jeudi soir au Hilton. Extravagant, il le sera toujours. Ça fait partie de sa personnalité de forcer sur l'esbroufe. Il a toujours été comme ça et il faudra peut-être attendre que le poids des années se fasse ressentir chez lui pour percevoir, qui sait, un signe de changement dans le sens le plus simple du terme. Le garçon a tronqué sa houppette qui faisait sa «légende» pour une coupe so british, à la Paul Gascoigne, personnage aussi controversé du foot à une époque. Cheveux teints en blond, Faouzi Chaouchi a épousé un nouveau look qui laisse entrevoir un nouveau départ. C'est ce qu'il s'efforce à faire croire, mais il va falloir attendre pour voir, pour qu'on soit sûrs que le naturel ne reviendra pas au galop rattraper le Menaili, à chaque fois que celui-ci fait mine de le chasser. Il ne faut pas croire à tout ce qu'on voit, dit-on. Les apparences sont souvent trompeuses. Nul ne sait ce qui se cache derrière les masques. C'est pour ce principe justement qu'on omettra ici de juger à tort ou à raison par crainte de ne pas dire vrai. Il n'y a que lui qui peut le dire et encore, mieux vaut le faire, car finalement, les paroles s'en vont et les faits restent. Jusqu'ici, l'on retiendra qu'il a bousculé un arbitre en demi-finale de la Coupe de la CAN, ayant entraîné son expulsion, une suspension de trois matchs et des racontars peu flatteurs sur une vie privée chaotique. Ce qu'il réfute bien sûr, ironisant que tous les chemins mènent chez lui, à Bordj Ménaïel. A ce propos, le garçon a offert une luxueuse villa à ses parents dont il n'en est pas peu fier. Il s'investit dans les œuvres sociales. Hier, il était au Centre Pierre et Marie Curie pour les enfants cancéreux à qu'il a rendu visite, les mains pleines de cadeaux. Si l'initiative ne lui appartient pas, il reste que le pas est empreint de conviction et de sincérité. Il ne le fait pas pour la pub. Loin s'en faut ! Nouveau look, nouveau départ et…hop ça repart ! «Je quitterai Sétif en fin de saison» * Faouzi, cela fait un bail … En effet ! Ça fait bien un an, non ? Un peu plus peut-être. * A peu près ; alors qu'elles sont les nouvelles ? Ça va. Ça roule mollo comme on dit. En ce moment, les matchs s'enchaînent à une vitesse telle qu'on n'a pas vraiment le temps de réfléchir. La saison tire à sa fin. On joue sur trois tableaux, ce qui fait qu'on n'a pas vraiment le temps pour souffler. * On sent que l'Entente est de retour. Qu'est-ce qui a retardé son envol ? Je ne sais pas trop. Tout était fait pour qu'on démarre bien. Mais le fait de jouer la CAF et la Coupe nord-africaine a fait que les matchs en retard s'accumulent. Je pense qu'on n'a pas su gérer tout ça. On a tout mis dans une compétition au point de s'emmêler les pinceaux par la suite. Mais là, ça va ! On a un groupe aguerri. On arrive à gérer, quoi. * Le club a-t-il défini des priorités pour cette saison ? Pas spécialement. On joue sur trois fronts, et si on arrive à terminer avec un ou deux titres, c'est déjà pas mal. Après, il va falloir mettre tous les moyens pour y parvenir. L'envie y est en tout cas. * Pensez-vous vraiment que cet USMA- ESS est décisif pour le titre ? Ça se pourrait. Il ne faut pas qu'on rate notre sortie, c'est certain. Déjà que l'écart est quand même signifiant, du coup si on perd ça fera une bonne marge de manœuvre pour le MCA. Il y a de quoi être motivé. * Cela fait bientôt un an que vous êtes à Sétif, comment s'est faite votre adaptation ? Naturellement. Je n'ai pas eu de souci de ce côté-ci. Le fait de connaître pratiquement tout le monde m'a facilité la tâche. Je ne me suis jamais senti dépaysé. Loin de là. * Vous avez adopté un nouveau look à ce que je vois, aviez-vous marre de celui d'avant ? (Rires). Non, pas du tout. En fait, c'est un ami d'Oran qui m'avait donné cette idée. Je l'ai essayé un peu pour lui faire plaisir, et depuis je l'ai adopté. En tout cas, ça vous va très bien … Merci ! * A l'opposé, vous vous faite discret dans la presse, qu'est-ce qui a motivé ce retrait ? C'était un choix. J'avais éprouvé le besoin de rester dans ma bulle. Beaucoup de choses ont été dites à mon sujet, mais je me suis tu. J'ai laissé valser les rumeurs. * Ça vous a porté préjudice ? Bien sûr. Moralement, ça m'a affecté d'entendre autant de conneries à mon sujet. Je me dis que c'est injuste. Mais bon, que pouvais-je faire. * Vous pouviez y mettre fin ? Comment ? * En apportant un démenti, par exemple… Et ça va servir à quoi. J'ai préféré laisser dire puisque de toutes façons ça n'allait pas s'arrêter. Chez nous, c'est quand on se fait discret que les rumeurs enflent. Je ne peux rien y changer. * Justement, beaucoup a été dit sur votre vie privée, ne craignez-vous pas que cela vous porte préjudice ? Je suis un homme, je peux me tromper comme tout le monde. Je connais mes limites. J'ai les mêmes tentations et les mêmes envies que tout un chacun. Ce que je ne comprends pas, c'est cette tendance à exagérer les choses lorsqu'il s'agit de ma personne. * Entre notre dernier entretien chez vous à Bordj Menaïel, il y a un peu plus d'un an, et aujourd'hui, qu'est-ce qui a changé en vous ? Dans le fond, rien. Je suis resté le même. Du moins, j'ai essayé. Après, il y a eu des hauts et des bas. Avec du recul, je suis content de ce que j'ai fait. Je joue dans un grand club, j'ai pris part à une Coupe d'Afrique, j'ai acheté une villa à ma famille. Moi, je suis tranquille. Je sais où je mets les pieds. Et je laisse les gens dirent ce qu'ils veulent. * N'avez-vous pas le sentiment que l'intérêt manifesté à votre égard par des recruteurs étrangers s'étiole depuis la dernière CAN, et votre expulsion face à l'Egypte ? Pffff ! Je ne sais pas trop. En tous les cas, je n'ai pas ce sentiment. Là, on est en pleine compétition, ce qui fait que le moment n'est pas opportun pour parler des ces choses-là. C'est tout. Je sais que je plais encore à des clubs. Mais on verra tout ça en fin de saison. * L'OM ne vient plus aux nouvelles … Les contacts se sont arrêtés ces derniers temps, mais cela ne veut pas dire que l'OM n'est plus intéressé. * Mais Didier Deschamps a dit ne pas avoir pensé à vous ? C'est ce qu'il dit. Je n'ai pas tous les éléments, mais je sais qu'il y a un intérêt. Je n'ai jamais rien inventé. On m'a dit que Mandanda allait être transféré à Milan et qu'on me voulait pour le remplacer. * Y-a-t-il d'autres clubs qui se sont manifestés ? Pas beaucoup. Il y en a un seul à l'heure où je vous parle. * Lequel ? Le Mans. * Y a-t-il eu des pourparlers ? Y a eu un intérêt, en fait. Ils en ont parlé à un recruteur qui m'a appelé pour me faire part de la situation. Il voulait connaître mon point de vue. On en a parlé. Il m'a expliqué les choses clairement et on s'est quittés en se donnant rendez-vous en fin de saison. * Quelles sont les chances pour que ces contacts aboutissent à un transfert ? Je ne peux rien avancer. Je préfère attendre un peu pour me fixer. Il se pourrait qu'il y ait d'autres clubs. * Avez-vous au moins une idée sur Le Mans ? Vaguement. Je n'ai pas tous les éléments… * Savez-vous au moins qu'il est relégable ? Oui ! * Est-ce à dire que vous êtes prêt à jouer en Ligue 2, si une offre vous serait faite ? Sincèrement, tout dépendra de ce que je vais recevoir comme offre. Mon ambition m'envoie naturellement vers un grand club. J'ai envie de passer un cap. Mais je ne m'enflamme pas pour autant. J'attends mon heure. * Votre ambition, comme vous dites, de jouer en Europe, vous amènera donc à quitter l'Entente en fin de saison ? Oui. Tout plaide pour que je parte. C'est une certitude. Ce n'est pas que je ne me plais pas à Sétif, mais j'ai envie de passer à autre chose, de connaître de nouvelles sensations. * Comment la direction du club le prend-elle ? Je ne sais pas. On n'en a pas encore parlé. On devrait le faire plus tard, lorsque le moment sera opportun. Là, je suis concentré sur la compétition. * Y a-t-il des risques pour que Serrar vous bloque ? Non, je ne le pense pas. Il sera consulté dans tout ce que je vais entreprendre. Je le mettrai au courant de tout. Il s'est comporté en homme avec moi. C'est la moindre des choses que je puisse faire. * Récemment, on a évoqué votre retour à la JSK ; sincèrement, y a-t-il ne serait-ce qu'une chance de vous jouer de nouveau au 1er -Novembre ? Tout est possible. Il s'agit quand même de la JSK. Un club que j'affectionne particulièrement. Je n'oublie pas que c'est grâce à ce club que je me suis fait un nom. Donc, s'il y a une possibilité pour que je revienne et que toutes les conditions sont réunies, je dirai OK ! * Question un peu directe, la JSK vous a-t-elle relancé ? Non ! Je n'ai pas été contacté. * Ouvrons si vous voulez le chapitre de l'Equipe Nationale, comment avez-vous vécu votre mise à l'écart lors du match face à la Serbie ? Je m'y attendais. On en avait parlé dans les journaux, bien avant que le sélectionneur ne rende sa liste. Je savais que je n'allais pas être convoqué. Du coup, le moment venu j'avais déjà digéré. J'ai vu le match à la télé, chez moi. * La possibilité de regarder le Mondial à la télé vous effleure-t-elle l'esprit ? Pas une seconde. C'est un défi que je relève. Ça me tient à cœur d'y aller. De vivre ça avec la sélection. * Vous a-t-on au moins fait comprendre que vous alliez être rappelé ? Non. Personne ne m'en a parlé. * Le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, vous a pourtant appelé au téléphone il y a deux jours pour vous annoncer la fin de votre suspension, après le match des A' face à la Libye ? En effet. Mais il ne m'a pas dit plus. Il m'a juste fait savoir que j'ai déjà purgé deux matchs (Nigeria et Libye, ndlr) et qu'il me restait encore le match retour face à la Libye chez elle. * C'est un signe, non ? Je ne sais pas. Je n'ai pas envie de me donner des faux espoirs. Je préfère attendre pour voir. * Et le sélectionneur, vous êtes-vous parlés depuis la CAN ? Oui. Je l'ai revu il y a trois jours au bureau de la FAF. On a parlé brièvement. * Que vous a t-il dit au juste ? Rien de spécial. Il m'a juste fait savoir qu'il était au courant de mes bonnes prestations. Il m'a fait comprendre qu'il en a été informé. Il m'a demandé de continuer à travailler. Sans plus. * Rabah Saâdane a déclaré avoir en tête une liste de sept gardiens susceptibles d'être convoqués, ça ne vous effraie pas de voir autant de monde postuler ce poste ? Jamais ! Il peut penser à douze s'il le souhaite. Ce n'est pas mes affaires. Je sais ce que je vaux. Je travaille pour être encore plus performant. Le reste, ce n'est pas dans mes prérogatives. * Deux gardiens binationaux ont tapé aux portes de la sélection, Mbolhi et Fabre en l'occurrence, que savez-vous d'eux ? Pas grand-chose. A part ce qui se dit dans la presse, je ne les connais pas. * Peuvent-ils constituer une concurrence pour vous ? Je ne sais pas trop. C'est le sélectionneur qui voit. S'ils ont retenu son attention, c'est qu'ils sont forcément bons. Après, chacun va faire de son mieux pour optimiser ses chances d'y aller. Moi, je veux être dans ce groupe. * Vous avez dernièrement signé un contrat de sponsoring avec Hamoud Boualem, y a-t-il d'autres projets du genre ? On est en train de travailler dessus. J'ai reçu quelques propositions. On verra bien. * Pardonnez l'indiscrétion, d'où émanent-elles ces proposition ? Nike et les chip's Mahboul. On m'a fait des propositions. Je suis en train de les étudier. Nike m'a envoyé quatre paires de chaussures et de gants que je vais essayer face à l'USMA. On devrait finaliser un peu plus tard. * Dernière question, que changerez-vous si on vous donnait l'occasion de revenir en arrière ? Rien ! Si c'était à refaire, je ferai la même chose. * Vous cognerez sur Coffi Codjia ? Je n'ai jamais cogné sur cet arbitre. Je me suis enflammé, je le regrette. C'est l'avenir qui compte. J'ai retenu les leçons. ---------------------- Nike veut en faire son égérie en Algérie Ceux qui étaient au stade Omar-Hamadi hier l'on sûrement remarqué, Faouzi Chaouchi avait de nouvelles paires de chaussures et des gants de marque Nike. L'équipementier américain souhaite faire signer le gardien de but de l'Entente de Sétif et faire de lui son égérie en Algérie. L'ascension fulgurante du Menaïli attire les sponsors. Son look à part est une marque déposée. Nike, qui lui a fait une proposition pour un partenariat, lui a envoyé quatre paires de chaussures et de gants pour essai. Si le joueur est satisfait de la qualité des produits, il signera avec Nike et sera donc habillé par la firme américaine lors de ses sorties officielles, en plus bien évidemment des chaussures et des gants qu'il portera lors des matchs officiels. ------------------- Mahboul ça lui colle ! Autre sponsor, la marque algérienne de chip's Mahboul. Celle-ci a proposé aussi un contrat de partenariat au gardien de la sélection nationale. Chaouchi, déjà signataire avec la firme des boissons gazeuses Hamoud Boualem, s'engagera avec cette marque prochainement. Un spot publicitaire serait prévu.