Il a été témoin de graves incidents à Bamako L'agent de joueurs Hamid Guedjali, qui a travaillé avec plusieurs clubs du championnat, particulièrement l'USMA, la JSK et l'ESS, a tenu à apporter son témoignage sur les pratiques de l'arbitre Coffi Codjia qu'il dit connaître parfaitement. A son retour au bled pour une visite familiale, Guedjali nous a appelés en personne pour nous faire part de quelques vérités dont il a été le témoin et qui accablent davantage le Béninois. «Il y a cinq ou six ans, j'étais à Bamako pour assister au match des demi-finales de la Champion's League entre Joliba et l'Espérance de Tunis, un match au cours duquel il a failli y avoir mort d'hommes, à cause de l'arbitrage scandaleux de cet arbitre. Tout a commencé lorsque Coffi Codjia a accordé un penalty litigieux à l'EST. Un penalty qui a été tiré trois fois, avant d'être transformé par le joueur tunisien. Ce qui a provoqué la colère des supporters maliens. D'ailleurs, de graves incidents se sont produits pendant et après cette rencontre, au point où l'équipe de l'Espérance de Tunis n'a pu quitter le stade que le lendemain à 4h du matin sous haute sécurité.» «Un supporter malien l'avait mordu à la jambe» Guedjali poursuit son récit sur les incidents qui ont eu lieu dans ce match en ajoutant : «Je me rappelle aussi qu'un supporter malien, furieux contre Coffi Codjia, avait pénétré sur le terrain pour aller le mordre à la jambe, c'était une image inoubliable et inédite. Cela démontre à quel point cet arbitre avait provoqué les supporters de Djoliba à travers ses décisions plus que douteuses.». «Il a touché 50 millions de dinars tunisiens de l'EST et 2 millions CFA de Djoliba» «Ce qui est plus grave encore, indique-t-il, c'est que Coffi Codjia, connu pour être un arbitre corrompu, avait touché de l'argent des deux côtés, avant de choisir le camp tunisien. L'Espérance de Tunis lui avait versé la coquette somme, d'après ce que j'ai pu savoir, de 50 millions de dinars tunisiens (environ 300 millions de centimes) pour la qualifier en finale, après le match nul concédé au match aller (2-2). Les Maliens de Djoliba avaient fait de même en lui versant 2 millions CFA (environ 35 millions de centimes). Et je me rappelle aussi que les responsables maliens n'ont pas attendu que la situation se calme pour se diriger directement au poste de police pour porter plainte contre Coffi Codjia en prenant le soin d'emmener avec eux la personne qui lui avait apporté l'argent. Cette histoire avait, à l'époque, surpris plus d'un, non parce que Coffi Codjia est un corrompu, cela est de notoriété publique, mais parce qu'il avait touché de l'argent des deux parties.» «Le président de Djoliba était décidé à l'envoyer en prison» «La police malienne s'est déplacée alors au stade et a interpellé énergiquement Coffi Codjia, d'autant qu'elle l'a rendu responsable des incidents qui y ont eu lieu. Surtout que les stades maliens n'avaient jamais connu de tels dérapages auparavant. Le président de Djoliba de l'époque était décidé à l'envoyer en prison, surtout que toutes les preuves étaient réunies pour l'inculper, avec des témoins en plus. La police malienne a même interpellé l'intermédiaire, originaire du Nigeria, en allant le choper de l'hôtel de l'Amitié à Bamako. J'étais présent au poste de police et après avoir trop insisté auprès du président de Djoliba, qui est un bon ami à moi, j'ai réussi à le convaincre de laisser Coffi Codjia partir, d'autant qu'il venait de récupérer son argent. Je l'ai fait pour des raisons humanitaires, c'est tout. Et c'est ce qui a été fait après 14 heures de détention que cet arbitre corrompu a passées au poste. Si j'avais su qu'il allait se comporter de la sorte avec l'Equipe nationale, je l'aurais laissé pourrir en prison. Je regrette aujourd'hui d'être intervenu pour le sauver.» «Slim Chiboub m'a appelé pour étouffer l'affaire» «Pendant que nous étions au poste de police, le président de l'EST, Slim Chiboub, n'a pas cessé de m'appeler depuis l'ambassade de Tunisie à Bamako me suppliant de faire tout ce qui était en mon possible pour que cette affaire soit étouffée.» «Antoine Bell m'avait affirmé que le Cameroun et l'Algérie allaient être éliminés par l'Egypte» Hamid Guedjali a, par ailleurs, tenu à nous raconter ce que Antoine Bell, l'ancien gardien de but du Cameroun, lui avait dit juste après la qualification des Verts face à la Côte d'Ivoire. «J'étais à Dubaï où j'étais en train de dîner avec Rabah Madjer et Antoine Bell. Et vous savez ce que m'a déclaré Antoine ? Eh bien, il nous a dit que le Cameroun va être éliminé contre l'Egypte et que l'Algérie subira le même sort par la suite. Il nous a même fait savoir que l'arbitre de la rencontre allait jouer un grand rôle lors de ces deux rencontres. Antoine Bell nous a même dit des choses dont je ne peux pas parler. Mais il a laissé entendre qu'à la CAF, on est en train de tout faire pour que Raouraoua ne prenne pas de l'envergure dans cette structure aux côtés de Hayatou», a-t-il affirmé. N. S.