Tout d'abord, quel est votre sentiment, suite aux deux matchs ratés par nos capés lors de cette CAN ? Je ne comprends pas pourquoi on emploie un ton alarmiste et on crie au désastre. C'est comme si c'était la première fois de notre histoire que nous quittions la CAN prématurément. Cela nous est arrivé à plusieurs reprises, pas si loin que ça en 2013, quand Halilhodzic était le sélectionneur national. Nous n'avions récolté qu'un seul point. Lors de la toute dernière édition, nous sommes arrivés en quarts de finale, avant de faire nos valises. Êtes-vous d'accord avec ceux qui disent que les joueurs sont quelque part indifférents aux couleurs nationales ? Ecoutez, nous avons perdu des matchs et cela est arrivé aux plus grandes nations du football. Il ne faut pas avoir la mémoire courte et descendre en flammes des joueurs qui nous ont quand même donné des satisfactions. Et pour ce qui est des erreurs défensives qui ont été commises ? Le jeu ne demande que faute. Il est injuste de tout mettre sur le dos des défenseurs. La victoire et la défaite sont collectives. S'il y a eu échec, c'est que c'est tout le groupe, sans exception, qui a failli. La meilleure illustration, ce sont les buts que nous avons inscrits au Gabon. Un seul est le résultat d'un travail collectif. C'est celui de Hani. Les deux autres sont des exploits personnels de Mahrez. Cela signifie que les attaquants, tout comme les hommes du milieu, sont autant à blâmer que les défenseurs. D'aucuns pensent qu'il y a des dissensions au sein du groupe. Partagez-vous cet avis ? Honnêtement, seuls ceux qui vivent au quotidien avec les joueurs peuvent avancer des vérités à ce sujet. Je dirais à ce sujet que les scissions existent depuis le départ de Halilhodzic. Les trois entraîneurs qui se sont succédé à la tête de la sélection n'ont pas réussi à solutionner cet épineux problème qui mine la vie du groupe. Est-ce que Leekens endosse la responsabilité de l'échec concédé lors de cette CAN ? Cela fait seulement deux mois que ce technicien est à la tête de la sélection nationale. Celle-ci n'a disputé en tout et pour tout que deux matchs amicaux, et face à la Mauritanie. C'est nettement insuffisant pour préparer une CAN et aussi pour juger le travail d'un entraîneur. Pour que le jugement soit objectif, il doit porter sur une longue période. Et pour ce qui est du match contre le Sénégal ? C'est le match des joueurs et de personne d'autre. Ils doivent tout faire pour le gagner, ne serait-ce que pour quitter cette CAN par la grande porte, en cas d'élimination, Le peuple algérien attend d'eux qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes.