"La chose la plus importante dans un premier temps est de sélectionner un groupe parmi ces joueurs basés en Afrique du Sud" Il vous reste moins de deux mois pour mettre au point votre équipe pour la Coupe du monde de la FIFA 2010. Êtes-vous satisfait de votre préparation jusqu'ici ? Satisfait, non, je ne peux pas dire ça. Il y a toujours une marge de progression et nous sommes constamment à la recherche de secteurs à améliorer. Ce que je peux dire en revanche, c'est que tout se passe comme prévu. Pour nos stages, j'ai réuni un groupe de joueurs basés en Afrique du Sud. Les résultats ont été positifs. Evidemment, j'aurais préféré pouvoir disposer des internationaux évoluant à l'étranger. Malheureusement, ils n'ont pas été libérés par leur club et ça, je ne peux rien y faire. Je dois travailler avec les moyens dont je dispose. Avez-vous déjà une idée précise de votre groupe pour le tournoi ? La chose la plus importante dans un premier temps est de sélectionner un groupe parmi ces joueurs basés en Afrique du Sud. Ensuite, j'intégrerai ce groupe à celui des internationaux de l'étranger, tout du moins ceux qui sont disponibles. Vous voyez, c'est un peu comme quand vous construisez une maison. Vous n'allez pas commencer à penser aux meubles alors que le toit n'est pas encore posé. Il faut procéder étape par étape. C'est un processus qui nécessite patience et intelligence. A propos de vos joueurs basés à l'étranger, êtes-vous préoccupé par le fait que certains ne jouent pas régulièrement avec leur club ? Oui, c'est toujours embêtant. Ma tâche serait beaucoup plus aisée si tout le monde jouait régulièrement. Mais là encore, que voulez-vous que j'y fasse ? Nous devons travailler avec les outils qu'on nous donne. Pour une Coupe du Monde, il est crucial d'avoir des joueurs en condition. Par exemple, un garçon comme Steven Pienaar ne posera aucun problème. Il a été formidable en championnat d'Angleterre. Il joue régulièrement. Je n'ai même pas à m'occuper de sa forme physique. Je peux dire la même chose de Tsepo Masilela. Il joue régulièrement lui aussi. Ce serait bien si nous pouvions avoir un peu plus de joueurs comme Pienaar dans notre équipe. Le buteur vedette de l'Afrique du Sud, Benni McCarthy, a souvent été blessé cette saison en Angleterre. Sera-t-il prêt pour la Coupe du monde ? Benni est très important pour l'Afrique du Sud. C'est un attaquant de qualité, un buteur-né. Sa carrière parle pour lui. J'ai pas mal discuté avec Benni. Il sait ce que j'attends de lui. Pour cette Coupe du monde, nous avons besoin d'un Benni en pleine possession de ses moyens. C'est un monument dans le football sud-africain. Nous ne pouvons pas l'ignorer. Mais il a besoin de temps de jeu pour être affûté au mois de juin. J'ai toujours dit tout le bien que je pensais de lui et je le répète : il est le meilleur avant-centre en Afrique du Sud. L'année dernière, on a beaucoup parlé de Teko Modise avant la Coupe des Confédérations. Finalement, il n'a pas été à la hauteur des espoirs placés en lui. Comment expliquez-vous cela ? Teko a besoin de s'affirmer au plus haut niveau. Il n'a pas disputé énormément de matches internationaux de haut niveau. C'est moi qui l'ai fait débuter en équipe nationale. J'aime beaucoup Teko, c'est un très bon joueur et j'espère qu'il sera en forme pour la Coupe du monde. Il a énormément travaillé ces derniers temps. On a avancé le nom du jeune attaquant Kermit Erasmus comme remplacement possible pour Benni McCarthy. Que pensez-vous de lui ? Kermit est jeune. Vous ne pouvez pas faire d'un joueur aussi jeune, qui n'a jamais disputé de grands matches internationaux, une solution pour l'équipe nationale. Ou alors, ce serait injuste. Combien de fois a-t-il joué pour l'Afrique du Sud ? Les gens parlent sans réfléchir, sans prendre en compte la situation d'ensemble. C'est un garçon adorable et je pense qu'il a un gros potentiel, mais cela ne change rien : il est jeune, trop jeune pour avoir ce genre de pression sur les épaules. Il faut le laisser mûrir. Il doit d'abord acquérir de l'expérience. L'Afrique du Sud jouera chez elle, ce qui veut dire qu'elle aura 46 millions de supporters derrière elle. Vous parliez de pression : comment allez-vous gérer cela ? Les garçons savent ce qu'ils ont à faire. Il est suffisamment compliqué comme ça de disputer une Coupe du monde de la FIFA à domicile. Pas besoin de leur rappeler tous les jours l'importance de l'enjeu. Ils savent ce qu'on attend d'eux. Je l'ai dit et je le répète : ça ne va pas être facile. Maintenant, il faut y croire, un point c'est tout. Beaucoup de gens disent que nous n'y arriverons pas. Soit. Chacun son opinion, mais nous ne sommes pas obligés pour autant d'en tenir compte. La chose la plus importante est de rester concentrés sur notre priorité, qui est d'aller au-delà de la phase des groupes. Ça, nous sommes persuadés que nous pouvons le faire. Cette Coupe du monde sera-t-elle votre dernière ? (Rires) Cet entretien sera-t-il votre dernier ? Posez-moi la question en juillet !