Riyad Mahrez a fêté, hier, ses 28 ans. Un anniversaire qu'il aurait sans doute aimé fêter avec une titularisation, la veille, en Ligue des champions face à Schalke 04, voire avec un but. Il n'en fut rien malheureusement, puisqu'une nouvelle fois, il a été cantonné sur le banc des remplaçants. Une situation qui perdure pour l'international algérien qui, depuis plusieurs semaines maintenant, est utilisé uniquement lors des matchs de coupes nationales. La derniere fois qu'il a débuté un match de titulaire en Premier League remonte pratiquement à deux mois, soit le 30 décembre dernier face à Southampton. Depuis, il n'a joué au total que 24' en championnat pour deux apparitions seulement. Et en Ligue des champions, cela ne semble pas mieux. Pourtant, Riyad occupe actuellement la tête du classement des meilleurs passeurs (4) de l'épreuve européenne, mais cela ne lui a pas pour autant permis de jouer avant-hier face au club allemand. En dépit du fait que les Citizens étaient menés au score (2-1) à la pause, cela n'a changé en rien dans la stratégie du coach Pep Guardiola qui a continué à marginaliser l'ancien Havrais de manière assez surprenante. L'on se demande ce qui cloche réellement avec Mahrez, lui qui cumule pourtant jusque-là des statistiques assez satisfaisantes (10 buts et 10 passes décisives, toutes compétitions confondues). Le coup de bluff de Guardiola Vendredi dernier, en conférence de presse d'avant-match face à Newport County, pour le compte des huitièmes de finale de la FA Cup, le coach de Manchester City, Pep Guardiola, répondant à une question d'un journaliste britannique qui lui demandait pourquoi il ne faisait plus jouer l'international algérien depuis plusieurs matchs, avait dit ceci : «C'est ma faute. Il n'a absolument rien à voir avec ça. Cela m'attriste car il s'entraîne formidablement bien. C'est un joueur incroyablement talentueux, mais en ce moment, on a cinq attaquants. On est contents de lui mais malheureusement, je ne suis pas gentil avec lui. En fait, je ne peux pas lui donner les minutes qu'il mérite, et j'en suis désolé. C'est tout ce que je peux dire.» A entendre le discours du technicien catalan, on pourrait bien le croire, sauf qu'évidemment, tout cela n'est qu'un coup de bluff ou du moins, une forme de communication bien étudiée, afin d'éviter la polémique et d'alimenter davantage les débats Outre-manche. Le lendemain, Mahrez avait beau marquer face à Newport County, mais cela n'a aucunement arrangé sa situation, puisque quatre jours plus tard, voilà qu'il est de nouveau mis de côté dans une compétition où il s'était bien distingué. Il y a anguille sous roche Il est important de souligner que jusqu'au 4 novembre dernier, Riyad Mahrez était le joueur ayant le plus été utilisé par Pep Guardiola et était l'unique joueur de l'effectif à avoir pris part à l'ensemble des matchs disputés par le club cette saison toutes compétitions confondues (16). Lors de ce 4 novembre 2018, l'Algérien avait été mis au repos et n'avait pas joué face à Southampton (une première !) Par la suite, il a repris sa place au sein de l'équipe, enchaînant 9 rencontres de Premier League de suite dont 5 en tant que titulaire jusqu'à ce fameux match face à Liverpool disputé à l'Ettihad Stadium le 3 janvier. A partir de ce match remporté par les Citizens (2-1), la situation de Mahrez a complètement changé. S'en suivra la confrontation face à Wolverhampton et là aussi, le joueur a été mis de côté, avant d'être carrément écarté de la liste des joueurs convoqués au match d'après face à Huddersfield Town. Selon certains médias anglais, il s'est passé quelque chose à ce moment-là. On assurait que l'ancien joueur de Leicester avait montré son agacement de se retrouver sur le banc et cela a donc fait réagir Guardiola, qui l'a de suite refroidi en ne comptant plus sur lui comme avant. Une manière sans doute de lui signifier que l'intérêt de l'équipe passe avant les individualités. Riyad obligé de prendre son mal en patience Depuis son éclosion au Havre, jamais Riyad Mahrez n'avait vécu pareille situation. Rester sur le banc, ça, il n'aime pas. Déjà sous l'ère Claudio Ranieri à Leicester, quand il le faisait sortir en cours de match, le joueur montrait son mécontentement. Pareil en sélection, avec l'ancien sélectionneur national, Rabah Madjer, lorsqu'il l'avait remplacé en match amical face à l'Iran, en mars 2018. Mahrez est un compétiteur et veut jouer tous les matchs, y compris en amical. Se voir autant marginalisé l'affecte assurément, mais il n'a d'autres choix que d'accepter son sort et prendre son mal en patience. Jouer dans un grand club et sous les ordres d'un coach comme Guardiola, c'est le prix à payer. Avant lui, d'autres stars avaient vécu pareille situation : Aguero, Yaya Touré, Sané ou encore Bernardo Silva qui, cette saison, est devenu un titulaire indiscutable alors que la saison passée, il était constamment sur le banc. Guardiola n'avait d'ailleurs pas manqué de rassurer, du moins quelque peu, son attaquant algérien : «Je n'ai aucun doute sur ses qualités. Tout ce qu'il a à faire, c'est de continuer, de ne pas trop se plaindre, d'avancer et de se battre, encore et encore. Donnez-lui cinq ou six matchs d'affilée et il sera au niveau des Sterling, Bernardo Silva.» Voilà qui est dit !