Le réveil de l'Algérie est patent, et on pourrait bien le vérifier cet été. A-t-elle pour autant les armes pour viser le sacre, celui qui échappe depuis 1990 ? Saphir Taider, un des cadres de cette équipe (46 sélections) est convaincu que oui. Dans un entretien accordé à Goal, le natif de Castres a livré les raisons de cet optimisme, évoquant justement le rôle important du nouveau sélectionneur. Le milieu défensif a hâte de partir à la conquête du Graal continental avec ses compatriotes. Mais avant cela, il tient aussi à bien terminer son parcours au Montréal Impact, le club qu'il a rejoint en prêt il y a 18 mois et où il vit une très belle aventure. Comment ça se passe pour vous avec l'Impact de Montréal cette saison ? Ça va plutôt bien en ce moment. On est dans la bonne partie du classement (4e de la Conférence Est). On fait plutôt un bon début de saison avec l'équipe. On va essayer de continuer sur cette lancée. Et vous, sur le plan personnel, on sent que vous commencez à bien prendre vos marques au sein de cette formation. Un an et demi après votre arrivée… C'est vrai que je me sens super bien ici. Que ça soit sur le terrain ou en dehors. Donc oui, je suis plutôt satisfait de mon rendement. Après, on peut toujours mieux faire et aussi progresser. C'est ce qu'on essaye de faire tous les jours à l'entrainement, afin d'être le plus performants possible le week-end durant les matchs. A Montréal, vous avec un staff français, avec Rémi Garde et Joël Bats… Leurs débuts ont été compliqués, mais on sent qu'ils ont aussi pris leurs marques petit à petit et que leur message est en train de passer enfin… C'est vrai que le staff est de qualité. Et c'est un staff qui est vraiment apprécié par l'ensemble des joueurs. Il essaye de mettre en place sa philosophie du jeu depuis un an et demi. Et ça prend progressivement. On est contents de travailleur à leurs côtés. Parlons de la sélection algérienne. Dans environ un mois, il y a la CAN en Egypte. L'Algérie y participe et logiquement vous devriez faire partie de la liste. Quel est le sentiment qui prédomine chez vous actuellement ? De l'excitation, de l'enthousiasme, de l'appréhension par rapport à la liste ? Non, pas d'appréhension du tout. Là, je suis encore en club. La saison n'est pas encore finie. Nous sommes toujours plein dedans. Je me focalise surtout sur ce que je dois faire ici, pour l'équipe. Et après, quand ça sera le moment de passer à la Coupe d'Afrique, j'y penserai. Mais pour le moment, je reste concentré sur mon club de Montréal. «On ira à la CAN avec l'envie de gagner le trophée» On sent qu'il y a un nouveau départ qui a été pris avec Djamel Belmadi. Vous sentez aussi ce vent nouveau, une ère plus positive que la précédente avec des résultats qui sont en amélioration ? C'est vrai qu'il a apporté quelque chose de nouveau. Il est proche des joueurs. Et il se rapproche de nous au niveau de sa façon de voir le football. Il a apporté aussi une certaine discipline, une certaine rigueur. Et le plus important, c'est qu'il a ramené beaucoup de fraicheur au sein du groupe. La CAN est une compétition qui arrive vite. Il n'a pas forcément eu le temps de travailler avec nous. J'espère qu'on ira là-bas et qu'on fera le maximum pour remporter le trophée. Même si peu de gens peuvent le croire. En tout cas, on est contents de travailler avec lui. Vous êtes donc comme votre coach qui a dit qu'il ne s'interdisait rien. Vous êtes dans le même état d'esprit… C'est complètement ça. On veut gagner bien sûr et remporter le trophée. Après, il faudra le montrer sur le terrain. En tous les cas, personne ne peut nous interdire d'y croire. Le premier tour, il parait assez abordable car à l'exception du Sénégal, les adversaires de l'Algérie ne sont pas d'un très gros calibre (la Tanzanie et le Kenya). C'est une bonne chose, non ? Ou vous restez quand même méfiants… Tous les adversaires peuvent être compliqués en Afrique. Tout peut se passer, à nous de bien entamer cette compétition et surtout rester très sérieux. Car on sait très bien qu'en Afrique, l'impossible est possible. Sur le plan personnel, vous êtes confiant à l'idée d'y être ? Vous restez serein ou il y a un peu de stress quand même ? Non, pas du tout. Je suis en club et je donne le maximum. Et c'est toujours une fierté de pouvoir représenter mon pays. On sait qu'il va falloir être prêts car il y a beaucoup d'attente de la part des gens aussi. Cela fait un moment que vous êtes en sélection. Vous sentez-vous comme un élément important au sein du vestiaire ? Un cadre peut-être ? Ou ce sont des rôles que vous laissez pour les autres ? J'ai une cinquantaine de sélections quand même. Important ? Oui et non. Car c'est un grand mot. Mais je sais que j'ai de l'expérience au sein de cette équipe, dans ce groupe et aussi sur la scène internationale. Mais à nous de nous remettre en question constamment. Rien n'est jamais acquis. En tout cas, je donnerai toujours le maximum