Les quatre jours pleins passés sous le soleil d'El-Ménéa, sa visite-éclair à Tlemcen pour se recueillir sur les tombes de quelques membres de sa proche belle-famille et la fatigue d'un épuisant séjour sur la terre de ses aïeux, bouclé par un tour à Oran, n'ont pas fait perdre à Yacine Brahimi le sens du partage. Courtois comme jamais, humble comme personne, affable, aimable et tellement agréable, Yacine Brahimi nous a ouvert son cœur, samedi soir, pour un entretien exclusif avec nos confrères de La Gazette du Fennec. Dans le luxe du Méridien Hôtel, où la perle de Grenade a séjourné brièvement à Oran, la discussion a été passionnelle et passionnante ; l'échange envoûtant, plaisant et enseignant. Son retour aux sources au Sud algérien, sa vie à Grenade, son aventure avec l'EN, ses rapports avec les gens qui l'entourent, en club comme en sélection et bien d'autres choses concernant son passé en bleu et son avenir en vert, Yacine Brahimi en parle, avec une rare sincérité et sans langue de bois, dans le long entretien qui suit. Liberté - La Gazette du Fennec - : Yacine Brahimi, on est très heureux de vous accueillir ici à Oran pour une interview conjointe entre La Gazette du Fennec et Liberté. Yacine Brahimi : Salamo alaykom, merci beaucoup, je suis également très content d'être avec vous ce soir pour faire cette interview. Pour commencer, on aimerait bien connaître les raisons de votre séjour à Oran après celui passé dans le Sud, dans la ville de votre père, Ménéa.. J'avais décidé de passer les vacances en famille et surtout de retrouver une terre où je ne suis pas allé depuis quelques années, à côté de Ghardaïa, qui s'appelle El-Ménéa. J'ai eu l'occasion de retrouver toute ma famille, de partager des moments exceptionnels avec eux, j'ai eu aussi la chance, avec l'aide de mon association "Un but d'avance" d'organiser un mini-tournoi durant deux jours qui s'est très très bien passé. Je suis très heureux de ce passage dans le Sud algérien. Racontez-nous un peu les émotions que vous avez ressenties, l'osmose avec les enfants, l'ambiance... C'était exceptionnel. Je ne pensais pas que ça allait prendre une telle ampleur.. Dès le premier pas là-bas, il y a eu un engouement extraordinaire. Que ce soit avec les enfants ou même avec les adultes. Quand je me rendais au stade, en ville ou à la mosquée, c'était quelque chose d'exceptionnel. Il y avait toujours des enfants derrière moi et franchement, j'ai passé quatre jours exceptionnels. J'ai aussi pris le temps de faire visiter ma région à ma famille qui est venue avec moi, mon petit frère, mon cousin et ma femme. C'était la première fois qu'ils y allaient. C'étaient quatre jours exceptionnels. Cela a, certainement, dû faire plaisir à votre père que vous veniez vous ressourcer sur sa terre natale... Oui, mon père attendait ce moment avec impatience. De plus, on a eu la chance de se qualifier, avec l'équipe nationale, à la Coupe du monde. L'engouement a, de fait, été plus fort, plus intense. Surtout que c'est rare qu'un jeune du Sud, de cette région plus particulièrement, d'El-Ménéa, réussisse dans le sport. Il y a d'ailleurs un projet pour aider les jeunes de cette ville à progresser dans le sport incha'Allah et je vais faire tout mon possible pour faire les choses bien, pour réussir la meilleure carrière possible et pour aider mes proches et toute cette ville qui attendent beaucoup de moi. Etiez-vous surpris par votre popularité ou, au contraire, vous en tirez une certaine fierté, notamment d'être le premier "sudiste" à vous hisser à un tel niveau ? C'est vrai que j'étais très très touché quand je voyais les enfants, les gens heureux. Cela me touchait beaucoup. Je me suis rendu compte qu'à travers le football, par moments, je pouvais rendre heureux des jeunes, des hommes, des femmes. C'est très important pour moi et cela va me pousser encore à plus travailler, à progresser pour aller le plus haut possible et représenter dignement, au maximum, ma région et mon pays. Actualité oblige, Ghardaïa vit ces derniers jours une grave crise ethnique qui a découlé d'évènements tragiques. En tant que représentant de la région au plus haut niveau, auriez-vous un message de paix à adresser? J'ai entendu parler de quelques affrontements à caractère ethnique à Ghardaïa. Je n'en sais pas plus. (Silence puis soupir). J'espère incha'Allah que tout rentrera dans l'ordre le plus rapidement possible et que la paix s'installera. C'est la chose la plus importante. Rester soudés, ne pas être détachés l'un de l'autre et tout rentrera dans l'ordre, je l'espère. Pour revenir au football, votre retour en Espagne est prévu pour quand ? Demain incha'Allah (ndlr, entretien réalisé samedi soir), car lundi j'ai un match amical à Madrid pour l'Unicef. Après ce match-là, je rentre directement à Grenade car j'ai un match de championnat le 4 janvier. En quoi consiste exactement cette initiative de l'Unicef ? Réunir les meilleurs joueurs d'Espagne pour une cause humanitaire ? Je ne sais pas si c'est les meilleurs joueurs d'Espagne. En fait, je n'en sais pas trop, si ce n'est qu'ils ont pris les joueurs ... ...les plus techniques de la Liga ? (Un peu gêné) Plutôt de chaque club, de chaque région. Ça va être l'Est contre l'Ouest. Je suis tout de même très content de faire partie de cet évènement. C'est une sorte de reconnaissance, n'est-ce pas ? Oui, bien sûr, parce que l'Unicef, humainement parlant et même médiatiquement, c'est quelques chose de grand. Je suis, donc, naturellement heureux de représenter mon club et mon pays. Je suis très fier de faire quelque chose dans l'humanitaire. C'est également une sorte de consécration pour votre très bonne première partie de saison.. Sincèrement, je ne sais pas du tout car j'ai été prévenu à la dernière minute. Moi, je le prends comme une occasion d'aider les gens. C'est une œuvre caritative, et incha'Allah, on va aider des enfants, des personnes malades ou des personnes dans le besoin, des nécessiteux. Pour moi, c'est l'action la plus importante, faire des choses pour aider les gens. Côté vie en club, comment vous sentez-vous au FC Grenada ? J'ai été très, très bien accueilli, que ce soit par les dirigeants ou par les joueurs. J'ai eu ensuite la chance de jouer très rapidement, d'avoir la confiance des coaches, même si à un moment donné de la précédente saison quand il y a eu changement d'entraîneur, je n'avais pas joué cinq, six matches. Aujourd'hui, tout se passe vraiment bien. Je suis vraiment bien dans le club, dans la Liga. Je travaille un peu plus tous les jours pour progresser et pour atteindre un meilleur niveau incha'Allah. Qu'est ce qui a changé en vous par rapport au Brahimi du Stade Rennais ? La confiance ? Le Brahimi du Stade Rennais, c'est un peu compliqué, en fait. On vous sent épanoui à Grenade.. Oui voilà, je suis vraiment épanoui.. Je pense que tout se passe bien d'autant plus que j'ai la chance d'avoir la confiance du coach, du public.. Tout est bien fait pour que je me sente bien et que je sois en confiance. Après, au Stade Rennais, j'ai eu la malchance d'être blessé. Cela m'a permis de grandir mentalement, c'est le mektoub, un mal pour un bien. Moi, je le prends comme ça, tout ce qui m'est arrivé devait m'arriver. Aujourd'hui, mentalement, je suis plus fort. C'est peut-être aussi pour ça que, sur le terrain, El-hamdoulilah, je me sens bien. L'Espagne, c'est finalement un bon choix ? Footballistiquement parlant, c'est un des championnats qui me correspond le plus, qui correspond le plus à mon jeu, à mes critères. Je m'y sens vraiment bien et j'espère continuer à aller de l'avant. Qu'aimez-vous le plus en Liga ? Le côté technique, le côté jeu qui est toujours tiré vers l'avant. Rares sont les équipes qui défendent, qui restent derrière, qui ne veulent pas jouer et qui se disent qu'il ne faut pas prendre de buts. Le jeu porté vers l'avant, la créativité ajoutent de l'exception à ce championnat. Le fait que vous montiez en puissance laisse à penser que Grenade devient trop petit pour vos ambitions... (Silence)... C'est sûr qu'un jour, j'espère faire partie d'un grand club, d'une grande équipe incha'Allah. Aujourd'hui, je pense que Grenade est un club qui monte en puissance et, el-hamdoulilah, j'ai la chance de progresser avec. Moi, je suis très reconnaissant envers l'équipe, les gens de Grenade car, si aujourd'hui je suis là, c'est eux qui sont allés me chercher, qui m'ont fait confiance. Je vais tout faire pour réaliser la meilleure saison possible et à la fin de l'année on fera les comptes, incha'Allah. Contractuellement, il vous reste trois ans de contrat, mais avez-vous un bon de sortie pour la fin de la saison ? J'ai encore trois ans de contrat, jusqu'en 2017, mais pour l'instant, il n'y a pas de bon de sortie. Aujourd'hui je ne peux pas en parler, je suis à Grenade, on est au mois de décembre, je vais tout donner pour mon club. L'objectif du club ? Le maintien en Liga ? Le premier objectif c'est le maintien. Après, sincèrement, je pense qu'on a les qualités pour viser un peu plus haut et finir, incha'Allah, 10e, 9e ou à la 8e place. Ce serait vraiment une belle saison pour Grenade. À Grenade, le jeu de l'équipe passe par vous, on sent que vous avez été plus responsabilisé... C'est vrai que j'ai de plus en plus de responsabilités. J'aime bien aussi en avoir car dans le foot il faut avoir du caractère, de la personnalité pour arriver à un niveau élevé. Tous les jours à l'entraînement, je travaille dur, car je suis passé par des moments très compliqués où j'étais blessé et que cela se passait mal. Tout cela m'a permis d'évoluer. Ma vie privée m'a, aussi, permis d'évoluer et d'être plus fort mentalement. C'est pour cela qu'aujourd'hui je prends plus de responsabilités sur le terrain. On vous reprochait souvent de ne pas aligner des statistiques à la hauteur de votre volume de jeu mais, les derniers temps, avec un but et quatre passes décisives, cela semble aller mieux... Lors des derniers mois, ça s'est amélioré. C'est ce qui me manquait, mais ce sont des choses que je travaille tous les jours à l'entraînement parce que je sais que dans le foot, aujourd'hui, ce sont des paramètres très importants pour passer un cap, voire plusieurs. C'est ce qui fait la différence entre un joueur moyen et un grand joueur. Les statistiques sont très importantes, mais j'essaye de ne pas trop y penser, vu que j'y pensais tellement que cela ne venait pas. Maintenant, je joue comme je sais le faire. J'essaye de le faire au mieux et de donner tout ce que j'ai et j'espère que cela va continuer et que le nombre va augmenter. À ce sujet, vous êtes-vous fixé un objectif personnel de buts / passes décisives ? Non, justement, j'essaye de ne pas le faire. Avant, oui, plus maintenant. Avec votre coéquipier marocain El-Arabi, on sent qu'il y a une bonne entente dans le jeu.. Oui, on a pris certains automatismes, cela me facilite le jeu car c'est toujours bien d'évoluer avec un attaquant de qualité avec lequel on s'entend. J'espère que ça marchera encore mieux lors de la deuxième partie de saison. Et votre complicité avec Hassan Yebda ? Hassan est comme mon frère. Franchement, cela fait peu de temps qu'on se connaît mais c'est vraiment quelqu'un que j'apprécie beaucoup. Parfois, on rencontre des gens qu'on n'a pas besoin de connaître depuis huit ans pour avoir certaines affinités. Avec Hassan, je m'entends très bien. Il m'a permis de m'adapter plus vite, d'être en confiance, que ce soit sur ou en dehors du terrain. C'est quelqu'un de vraiment bien. On imagine que vous l'avez soutenu dans l'épreuve difficile qu'il a vécue avec sa blessure ... Oui, bien sûr. Cela a été dur pour lui d'être blessé un certain temps, mais c'est un travailleur, un bosseur. Aujourd'hui il est redevenu titulaire dans l'équipe. Il le mérite amplement car c'est quelqu'un de fort dans sa tête. Tirez-vous profit de ses expériences dans les grands championnats européens où il est passé, anglais et italien notamment ? Oui, on en parle de temps en temps et lui-même me donne des conseils, surtout qu'il est beaucoup plus âgé que moi. À mes questions, par son expérience, ses réponsescsont précieuses, parfois cela me facilite bien des choses. Et vos rapports avec les autres Algériens de la Liga, Feghouli, Lacen, Cadamuro ? Feghouli, surtout. En plus, on vient de la même ville dans la région parisienne. C'est d'ailleurs l'un des rares que j'ai souvent au téléphone. Sinon, pour les autres, c'est plus en sélection qu'on se retrouve et on s'entend tous bien. On a entendu parler tout récemment d'un éventuel intérêt du FC Séville. Info, intox ? Franchement, je ne saurais vous dire. Aujourd'hui, je ne m'occupe pas de cela. J'ai des agents qui s'en chargent et qui travaillent sur ça. Mon but principal, c'est le terrain. J'ai six mois encore à faire avant la Coupe du monde, il faut que je fasse du mieux possible pour aider mon équipe, Grenade, du mieux que je peux. Aujourd'hui, j'appartiens à Grenade et on ne fera les comptes qu'en fin d'année pour voir comment cela se passera avec les dirigeants. 2013 pour vous, c'est l'arrivée en équipe nationale... Exactement, j'y suis arrivé en mars 2013 et ça m'a donné beaucoup de bonheur, d'autant plus qu'on a eu la chance de se qualifier en Coupe du monde, au Brésil encore plus. C'est un rêve d'enfant, une chose exceptionnelle. Tout joueur aimerait jouer la Coupe du monde, encore plus au Brésil. On a fourni de gros efforts pour y arriver, cela a été très très dur mais on est heureux et fiers de pouvoir participer à cette Coupe du monde. Vous étiez l'un des éléments de base de la politique à moyen terme de la Fédération française de football, mais vous avez fini par choisir la sélection algérienne. Comment s'est opéré ce choix ? Eh bien, c'est un choix que j'avais fait, dans mon cœur et dans ma tête, il y a de cela déjà, deux trois ans. Après c'est vrai que durant ces années j'étais blessé, ça ne se passait pas bien dans mon club à Rennes. Ensuite, j'ai pris la décision d'attendre d'être bien, de ne pas aller en sélection comme ça juste pour y aller. Je voulais être stable dans mon club, ce qui est arrivé, el-hamdoulilah, mais j'avais pris la décision de jouer pour l'Algérie. Sur le double plan footballistique et humain, que vous a apporté, concrètement, ce statut d'international algérien ? Footballistiquement, cela m'a permis de progresser. En sélection, on progresse parce qu'il y a de très bons joueurs. Le coach aussi m'a permis de progresser sur certains points. Après, humainement parlant, quand vous faites des voyages en Afrique, dans des pays pauvres, quand vous voyez que le peuple algérien est derrière vous, ça vous fait réfléchir et parfois ça vous met même une claque pour vous dire : voilà, redescendez sur terre, regardez comment vous êtes privilégiés, en gros, vous n'avez pas le droit de vous plaindre.. Et là, vous vous donnez à mille pour cent pour ces personnes-là. Sur le plan humain, l'Afrique, c'est quelque chose d'exceptionnel. Ce n'est pas partout qu'il y a des pays pauvres.. Ça nous sur-motive et ça nous donne encore plus la rage pour réussir et pour faire évoluer notre continent et notre pays l'Algérie. Cette aventure sous le maillot a été riche en émotions... Oui bien sûr, cela a été exceptionnel. Ce furent des moments, pour l'instant dans ma carrière, que je ne pourrais jamais oublier. Une qualification pour la coupe du monde, en Algérie, pour le Brésil, c'est exceptionnel ! Quelles sont, justement, les images que vous retiendrez de cette année 2013, entre mars, vos débuts en EN et novembre, la qualification au Mondial ? L'image que j'ai, c'est le coup de sifflet final contre le Burkina. C'était... pfff.. indescriptible ! C'était un truc de fou ! Déjà l'engouement qu'il y avait avant, c'était extraordinaire.. Le soulagement quand l'arbitre a sifflé, quand on sut qu'on été qualifiés.. Exceptionnel.. Indescriptible... Sur le plan du jeu, en quatre titularisations sous le maillot vert, pensez-vous avoir déjà montré le meilleur de vous-mêmes ou, au contraire, vous vous dites, au contraire, que le meilleur est à encore à venir ? Le meilleur de moi-même, non. Loin de là, je pense. C'est vrai que les matches en Afrique, ce n'est pas non plus pareil qu'en Europe. C'est différent. Il y a des rencontres qui se sont bien passées, d'autres un peu moins bien. Il faut aussi compter le temps d'adaptation au jeu, à l'équipe. Moi, cela ne fait pas longtemps que j'y suis, pour d'autres joueurs, ils sont ensemble depuis deux trois ans. Mais aujourd'hui, je pense que ça y est, je suis bien entré dans le groupe. Tout se passe bien. Je pense d'ailleurs que le meilleur est à venir incha'Allah. Tactiquement parlant, la sélection évolue d'une manière assez défensive à l'extérieure avec notamment Medjani en sentinelle dans l'entrejeu. À votre avis, la sélection devrait jouer de quelle manière, surtout qu'elle dispose d'énormément de talents offensifs ? C'est vrai qu'on a du talent offensif mais après, il faut rester modérés, on ne va pas tous attaquer. On peut, par contre, tous défendre. Chacun a son rôle et cela dépend de beaucoup de choses. C'est du domaine tactique, celui du staff technique. En sélection, pour mon pays, mon peuple, ce qu'on demande de faire, je le fais. Vous sentez-vous plus à l'aise en dix axial ou sur le côté ? Mon poste de prédilection est celui de meneur de jeu, dans l'axe. C'est celui où je me sens le mieux. En club, j'évolue aussi à gauche même si je bascule beaucoup vers l'axe. Ce sont deux postes où je peux jouer. Et votre entente avec vos coéquipiers, Sofiane Feghouli notamment qui préfère plutôt le couloir droit ? Ça se passe très bien avec lui, on s'entend bien, surtout en dehors du terrain. On n'a pas eu la chance de jouer beaucoup ensemble, on l'a fait deux ou trois fois, ça s'est toujours bien passé. Après, même à l'entraînement, ça se passe bien. Quand on s'entend bien en dehors du terrain, on a un peu plus d'automatismes une fois sur le terrain. Avec le temps, la préparation, cela ira encore mieux et j'espère qu'on aura vraiment de très bons automatismes à même de faire en profiter la sélection algérienne et de la faire avancer. Un autre joueur technique avec lequel vous avez évolué sous le maillot de l'équipe de France mais avec lequel vous n'avez encore jamais joué en sélection algérienne, Ryad Boudebouz... On a fait le championnat d'Europe des U19 ensemble, on s'entendait très bien sur le terrain et même en dehors. Mais je n'ai pas eu la chance de jouer avec lui pour l'Algérie. J'espère qu'on le fera un jour. Un trio Feghouli-Brahimi-Boudebouz serait pas mal, non ? Oui, pourquoi pas. Mais, au final, c'est le coach qui décide. Justement, quels sont vos rapports avec Vahid Halilhodzic ? Tout le monde connaît notre coach. C'est un très très bon coach, avec beaucoup de caractère, beaucoup de personnalité. Il nous les a transmis. Il a instauré beaucoup de règles, une discipline très forte. Je pense que c'est ce qu'il fallait pour l'Algérie. Malgré son côté très dur, c'est un coach qui a beaucoup d'affinités avec les joueurs. Quand il aime, il donne tout. Il n'aime pas qu'on le trahisse. C'est un homme de parole et un bon entraîneur. En tant que joueur, comment percevez-vous, cependant, son discours défaitiste, le fait qu'il cite l'Algérie comme la plus faible équipe de son groupe en Coupe du monde ? Nous, on connaît notre coach. On sait que toutes ces choses-là, c'est pour nous remonter, pour nous donner la rage. Ce sont des choses qui nous font réagir, qui vont nous pousser à nous révolter, à donner le meilleur de nous-mêmes. Je pense que c'est comme cela que le coach fait les choses, car il sait que nous sommes des joueurs avec beaucoup d'orgueil, des joueurs très fiers et qu'en écoutant des choses comme celles-là, cela nous pousse à nous donner à fond. Personnellement, êtes-vous d'accord avec lui lorsqu'il dit que l'Algérie c'est le petit poucet du groupe ? Oui, je pense que c'est vrai. Il ne faut pas se mentir. Il faut dire les choses telles qu'elles sont. La Belgique, c'est une grande nation de football, la Russie aussi. La Corée du Sud participe à la Coupe du monde tous les quatre ans et a même été demi-finaliste en 2002. Vous tempérez, donc, les ardeurs des supporters ? Nous, on fera le maximum. On fera tout ce qu'on pourra pour réussir une belle coupe du monde, si j'y vais incha'Allah. En tous les cas, chaque joueur se donnera à fond. Mais aujourd'hui, on ne peut pas dire : on ira en 1/8 ou en 1/4 de finale, non. On essayera de faire notre maximum et incha'Allah, on fera une très belle Coupe du monde. Avant, il y aura ce match amical en mars face à la Slovénie. On attendait les Portugais, les Anglais.. On se contente finalement des Slovènes. Un commentaire ? Là, franchement, je ne pourrais rien vous dire. Je l'ai su en même temps que vous. La Slovénie, c'est une bonne équipe... Mais sincèrement, vous n'auriez pas aimé jouer contre une grande nation du foot comme le Portugal, l'Angleterre, pour plus de prestige et pour avoir un meilleur sparring-partner à même de vous jauger avant le Mondial ? C'est vrai que c'est toujours plaisant de jouer contre les grandes nations, mais on prépare une coupe du monde, pas un match amical pour l'euphorie ou pour la gloire, non. La France par exemple, à propos de laquelle on vous prête une déclaration selon laquelle vous préféreriez l'éviter... Non, non, ce n'est pas moi, mais c'est sûr qu'un France-Algérie.. c'est... exceptionnel.. même si le fait de préparer un match comme celui-ci demande beaucoup de temps.. On prendra, cela dit, le match de la Slovénie comme étant très important par ce qu'il l'est vraiment dans la mesure où il nous permettra de nous préparer, même si le plus important ce n'est pas tant la Slovénie, mais plutôt la Coupe du monde. Il faudra toujours garder cet objectif en tête. Pour conclure, que pourrait-on vous souhaiter pour 2014 ? La santé déjà, incha'Allah, beaucoup de réussite avec Grenade, beaucoup de réussite aussi avec l'Algérie et beaucoup de buts incha'Allah. Nom Adresse email