«Je me sens bien et je ne ressens aucune pression.» «Les critiques ne me dérangent pas. Je suis professionnel et je me dois de les accepter» Malgré les nombreuses critiques qui s'abattent sur lui reprochant son manque d'efficacité avec la sélection nationale, depuis plusieurs matchs maintenant, l'attaquant de Sienne, Abdelkader Ghezzal, ne semble pas pour autant affecté ni même agacé. Toujours souriant et optimiste, le numéro 9 des Verts nous dit que le plus important n'est pas de savoir qui a marqué ou qui a raté, mais que l'équipe gagne. Il explique la dernière défaite concédée face à l'Irlande en amical par les nombreuses absences de joueurs cadres. Il tient à rassurer les Algériens que lors du Mondial, les Verts montreront un tout autre visage. Celui-ci, plus séduisant et efficace. Vous êtes entré en stage ici à Nuremberg lundi passé, comment se déroule la préparation pour l'instant ? Pour le moment, tout va bien. Le stage avance bien et les joueurs travaillent le plus sereinement du monde et n'ont que pour objectif d'être prêts d'ici à l'entame du Mondial. Tout se passe bien et je peux vous dire qu'on ne manque de rien. Même les installations sportives ici sont à la hauteur, donc il n'y a rien à dire. Pouvez-vous nous décrire l'ambiance au sein du groupe ? Elle est vraiment bonne et surtout très positive. Nous, les joueurs, nous comprenons et le courant passe merveilleusement bien. Malgré la défaite face à l'Irlande, les joueurs ont su comment garder le moral et se remettre vite au travail. Comme je l'ai souvent dit, le plus important pour nous est d'être prêts au Mondial. Justement, avez-vous oublié cette sévère défaite concédée face à l'Irlande vendredi dernier ? Ecoutez, il faut que tout le monde sache que cette partie face à l'Irlande ne demeure pas très importante. On voulait, certes, faire bonne figure et gagner le match, mais beaucoup de paramètres ont joué contre nous ce soir-là. On est en période de préparation et c'est ce genre de matchs qui vont nous permettre d'avancer. Désormais, on pense beaucoup plus à la rencontre de ce samedi face aux Emirats arabes unis. Depuis quelques matchs maintenant, le maillon faible de l'équipe demeure la ligne d'attaque qui n'arrive plus à marquer. Comment expliquez-vous cela ? Je ne saurai vous répondre avec exactitude. Nous faisons le maximum sur le terrain et on se donne à fond, reste que la réussite nous fait défaut depuis quelques matchs. Me concernant, je fais tout pour marquer, c'est clair, mais ça ne rentre pas. Vous espérez marquer ce samedi pour retrouver un peu vos sensations, non ? (Rires…) Il est clair que j'aimerais marquer, mais le plus important n'est pas de savoir qui a marqué ou qui a raté. Non, la victoire de l'équipe est ce qui importe le plus. Le match face aux EAU nous servira pour peaufiner encore plus notre système de jeu et régler les automatismes, avant notre déplacement en Afrique du Sud. J'espère qu'on fera un bon match en tout cas. Vous restez sur une série de 10 matchs joués sans inscrire le moindre but. Ne ressentez-vous pas la pression monter sur vos épaules ? Non, pas spécialement. Je sais que beaucoup de choses ont été dites sur moi, mais cela ne m'a pas affecté pour autant. Je dois être professionnel et accepter les critiques. Ça fait partie du football. Je sais en revanche que si l'équipe joue comme elle a l'habitude de faire, les buts viendront tout simplement. Il ne faut pas trop dramatiser. Les supporters algériens misent beaucoup sur vous, mais attendent toujours de voir Ghezzal marquer… Vous savez, moi aussi j'attends que Ghezzal marque, il n'y pas que les supporters qui manifestent ce souhait (rires…). Non, sérieusement, je sais qu'on compte beaucoup sur moi et, croyez-moi, ça me fait vraiment plaisir, mais il faut que les gens sachent aussi que le plus important, c'est que l'équipe gagne. Je serai tout aussi fier et satisfait si on gagne et que c'est Bougherra ou Halliche qui marquent. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter alors ? Voilà, il n'y a rien d'alarmant. Sachez aussi qu'il n'y a pas que l'Algérie qui a perdu assez lourdement. Le Cameroun qui s'est fait battre sur le score de 3 à 1 et le Ghana s'est fait littéralement étrillé en concédant une défaite de quatre buts à un. Il faut rester sereins et surtout positifs. Lors de la dernière CAN, on disait que Ghezzal jouait trop esseulé en attaque et qu'il manquait de soutien et que c'est ce qui expliquait son manque d'efficacité. Face à la Serbie et l'Irlande, vous avez joué pourtant en pointe avec Djebbour, mais les choses ne se sont pas améliorées pour autant… Je pense que c'est normal, du moment qu'on n'a pas vraiment eu les deux Rafik (NDLR : Djebbour et Saïfi) et moi assez de temps pour peaufiner nos combinaisons et améliorer notre cohésion. Actuellement, on essaye de profiter de ce stage ici en Allemagne justement pour travailler notre jeu collectif et créer des solutions devant. Ça viendra tout doucement. On profitera de ce dernier match amical qu'il nous reste à disputer pour élever notre niveau de jeu et créer les automatismes. Vous concernant, vous préférez jouer en 3-5-2 ou en 4-4-2 ? Je n'ai pas de préférence particulière. Moi, je joue comme l'équipe doit jouer. Après, il y a un entraîneur et il faut respecter ses choix. C'est à nous les joueurs de nous mettre à la disposition du coach, pour espérer réaliser de bonnes performances. Le retour de Matmour fera certainement beaucoup de bien à l'attaque… Il est clair que le retour de Karim apportera du tonus à l'attaque. Le retour des éléments actuellement blessés sera aussi bénéfique à l'équipe. On a souvent évolué amoindris et cela n'a pas tout le temps joué en notre faveur. C'est important d'aller en Coupe du monde au complet, pour avoir toutes nos chances de notre côté. Il n'y a pas que la ligne offensive qui peine, puisque même la défense semble avoir perdu sa force, comme ce fut le cas lors des derniers matchs disputés. Cela ne vous inquiète-t-il pas ? Non, je ne suis pas inquiet. L'équipe récupère peu à peu des éléments importants dans ce secteur qui étaient blessés. Ça rentrera dans l'ordre très prochainement. Les nouveaux éléments qui ont intégré récemment le groupe ont-ils, selon vous, apporté le plus qu'on attendait d'eux ? Je sais qu'ils se sont très bien intégrés parmi nous. Ils n'ont pas vraiment eu du temps, certes, mais ils semblent à l'aise au sein du groupe et ne manquent de rien. Ils sont aussi sérieux dans leur travail et s'entraînent dur, c'est l'essentiel. Si on vous demandait d'en choisir un parmi les sept nouveaux joueurs appelés dernièrement en sélection, qui vous a le plus séduit. ? Je ne saurai vous le dire. Je sais qu'ils ont tous du talent et évoluent à des postes différents. Mais choisir un seul parmi eux, c'est difficile. Vous le voyez comment ce match face à la Slovénie qui, faut-il le rappeler, approche à grands pas à présent ? Il est évident que cette rencontre face à la Slovénie s'annonce très difficile et surtout déterminante. Si on réussit à remporter cette rencontre, on aura devant nous un maximum de chances pour passer au 2e tour. Ce sera une partie capitale qu'on doit absolument bien négocier. Il faut à tout prix qu'on soit prêts. Le plus important pour vous sera de marquer face à la Slovénie ? Non, ce n'est pas ça l'essentiel. Le plus important est qu'on gagne ce match. Pour conclure, on aimerait savoir si vous avez tranché la question de votre avenir en club... Pour l'instant, j'ai la tête à la Coupe du monde et à l'Algérie. Mon avenir en club, ça viendra après.