«Avec lui, on n'évoluera jamais» Mahmoud Guendouz n'a pas sa langue dans la poche. A chaque fois qu'on le sollicite, l'ex-défenseur central international nous répond avec sa franchise habituelle. Très pragmatique, il affiche son opposition au maintien de l'actuel staff de l'EN dont le contrat a expiré il y a quelques jours seulement. «En toute franchise, je ne sais pas si on va encore parler pour provoquer un changement ou pour que les choses restent stagnées dans leur état. J'ai déjà donné mon avis sur l'actuel sélectionneur, Rabah Saâdane. Je l'ai critiqué et mes critiques n'étaient pas une attaque personnelle envers sa personne mais juste des analyses techniques et tactiques que j'ai pu relever à travers les différentes sorties de l'Equipe nationale. Moi, je crois que Saâdane ne possède pas les qualités requises pour être sélectionneur national ou continuer sa mission à la tête de la sélection algérienne. Comme je l'ai toujours dit, on n'a pas une équipe nationale digne de ce nom», dira Guendouz. «Avec lui, on n'évoluera jamais» Fidèle à sa ligne de conduite, Guendouz a tenu à tirer la sonnette d'alarme. Il pense que la reconduction du contrat de Saâdane serait une grave erreur que les responsables de la FAF vont commettre : «ça serait vraiment une erreur de redonner une seconde chance à Rabah Saâdane. Maintenant, il faut tourner la page et se pencher vers l'avenir. Les responsables du football algérien vont commettre une grosse erreur s'ils décident de renouveler le contrat de Saâdane. Cet entraîneur est resté comme je l'ai connu, il y a quelques années. Il n'a pas changé. Il n'a pas progressé d'un iota. Je dois préciser qu'avec Saâdane, on n'évoluera jamais. Il ne faut surtout pas rêver d'une bonne Equipe nationale avec ce sélectionneur. Je ne suis pas hypocrite, je ne suis pas du genre à changer d'avis du jour au lendemain, pour moi, Saâdane est un entraîneur limité.» «Il n'a aucun mérite dans la qualification au Mondial» «La qualification de l'Algérie lors des précédentes phases finales de Coupe du monde a été le fruit des grands joueurs qui représentaient l'Equipe nationale à cette époque. Ce Mondial sud-africain a été aussi arraché par les joueurs qui se sont vengés du mauvais traitement qui leur a été réservé au Caire. C'est ce sentiment d'injustice qui les habitait avant le match de Khartoum qui les a menés à la qualification. Si on a pu noter une certaine amélioration dans le jeu de l'Algérie, c'est parce que la plupart des joueurs algériens évoluent en Europe. C'est pour vous dire que Saâdane n'a aucun mérite dans ces exploits réalisés. C'est pour ça que je vous ai dit que son maintien à la barre technique serait une catastrophe.» «Mes critiques restent purement techniques» Sans langue de bois, l'ex-robuste défenseur central du NAHD est allé au bout de ses pensées pour rafraîchir la mémoire de certaines personnes qui ont voulu ternir son image et effacer d'un revers de la main son patriotisme et ses services rendus à la sélection algérienne. «Je me suis toujours battu cœur et âme pour l'Algérie. Donc, ce que je ressens est un sentiment qui anime chaque patriote qui aime profondément son pays. Je dis des vérités qui dérangent parfois mais qui touchent des aspects purement techniques sans jamais toucher à l'amour propre de quiconque, ni encore moins à l'image de mon cher pays, l'Algérie.» ------------------------------------------------------ Reconduction du contrat de Saâdane Entre indignation et stupéfaction L'annonce de la reconduction de Rabah Saâdane et son staff à la tête de la barre technique de l'Equipe nationale algérienne n'a pas été sans susciter la stupéfaction de certains anciens joueurs de l'EN, unanimes à qualifier le bilan de la dernière participation de l'Algérie au Mondial sud-africain de négatif en tous points de vue. Si certains ont préféré aborder le sujet avec diplomatie, histoire de ne pas trop se mouiller dans cette décision qui relève, et il est important de le dire, de l'avenir de la sélection algérienne de football, d'autres par contre n'ont pas caché leur désarroi et leur désespoir d'apprendre cette nouvelle, annoncée par le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, hier, à travers un entretien téléphonique accordé à l'un de nos confrères. Convaincus qu'avec un staff technique aussi limité, pour reprendre leurs dires, l'Algérie aura du mal à prendre son envol. Ils étaient unanimes à appeler au changement. C'est pour dire que même si elle n'a jamais été confirmée par voie officielle, cette information est, le moins que l'on puisse dire, loin de faire l'unanimité.