«J'aime bien le style de jeu des footballeurs algériens.» Teófilo Juan Cubillas Arizaga (né le 8 mars 1949 à Lima) est un ancien footballeur péruvien. Il évoluait au poste de milieu offensif. Surnommé El Nene, il est considéré comme un des meilleurs joueurs sud-américains de tous les temps. En 2004, la FIFA l'a inclus dans la liste des cinquante meilleurs joueurs du XXe siècle. Cette même année, Pelé l'a nommé dans sa liste des 125 meilleurs joueurs. Cubillas fut un milieu de terrain offensif, d'une excellente technique, rapide, vif, très bon dribbleur et excellent buteur. Doté d'une bonne vision du jeu, il a été le meneur de jeu des équipes dans lequel il joua aux côtés de Chumpitaz, avec lequel il formait le duo le plus redouté de la sélection péruvienne, notamment lors de la Coupe du monde de 1974, qui a eu lieu en Allemagne. Le Buteur l'a rencontré, jeudi dernier, en marge de la conférence de presse organisée par Adidas et animée par Gerd Müller et Eusebio. Il fallait être son frère ou l'un de ses proches pour reconnaître qu'il s'agissait du grand footballeur péruvien des années 70. Mais le mouvement inhabituel qu'on remarqua autour de cet homme nous poussa vers lui pour demander de qu'il s'agissait en fait. «C'est monsieur Cubillas, l'ancien joueur du Pérou», nous dit un confrère sud-américain. C'est là que les souvenirs d'enfance revinrent nous titiller la mémoire et nous dérouler toute l'épopée de cette Coupe du monde 1974 durant laquelle on avait apprécié pour toujours. Un moment de pur bonheur qu'on n'a pas laisser filer sans vous le partager. Appréciez. Que devient le célèbre Cubillas aujourd'hui et en quelle qualité êtes-vous dans ce Mondial ? C'est la FIFA qui m'a invité à vivre ce moment, tout en travaillant en tant que consultant analyste au sein d'une équipe chargée d'analyser le jeu des équipes dans cette Coupe du monde. J'espère assister à mieux dans ce qui reste de ce Mondial. Quelle analyse faites-vous de cette Coupe du monde ? Je crois que l'Argentine est un peu au-dessus du lot depuis le début de la compétition. Les équipes de l'Amérique latine me semblent plus en forme que le reste du monde, bien que les Allemands se soient positionnés comme de sérieux prétendants au titre. A part le Brésil et l'Argentine, les Sud-Américains n'affichaient pas de prétentions sérieuses pour passer au second tour. Cette fois, c'est différent, avec cinq équipes qualifiées. C'est vraiment extraordinaire pour ne pas le souligner. En puis, ce qu'il y avait de beau dans cette qualification exceptionnelle, c'est que les cinq équipes sud-américaines sont passées en terminant à la tête de leurs groupes respectifs. C'est un fait tellement rare qu'on ne peut pas oublier de souligner. Espérons qu'ils vont aller encore plus loin et pourquoi pas décrocher le titre suprême ! Vous rappelez-vous du match livré par la sélection du Pérou à Alger, peu avant le Mondial de 1982 en Espagne ? Oui, c'est une rencontre inoubliable. La partie s'est terminée sur un score de parité, je crois. Le seul souvenir qu'on a en football entre le Pérou et l'Algérie c'est… Le match amical de 1982 à Alger ! Et le score avait été de 1-1 si mes souvenirs sont bons. Vous aviez une très belle équipe qui avait séduit le monde entier en Espagne. Battre l'Allemagne et le Chili, c'était vraiment sensationnel ! Personne ne s'attendait à une défaite des Allemands. Mais lorsqu'on a des joueurs comme Madjer, Dahleb, Belloumi et Assad, on peut espérer battre les plus grands comme ils l'avaient fait. Dommage que ce match honteux entre l'Allemagne et l'Autriche avait éliminé l'Algérie ! Vous parlez des anciens avec beaucoup de plaisir, mais qu'en est-il de l'équipe d'Algérie de 2010 ? C'est une bonne équipe assez séduisante, mais elle n'égale pas le niveau de celle de 1982. L'ancienne était plus équilibrée avec plus de folie devant. L'Algérie d'aujourd'hui se contente plutôt d'assurer une bonne défense, mais devant, il n'y pas grand-monde pour marquer. Mais si en plus, on vient la perturber de l'intérieur, en virant le sélectionneur, les choses vont sans doute se détériorer. Il faut savoir dès maintenant si vous voulez casser l'élan de cette équipe en chamboulant l'encadrement technique ou alors corriger les défauts et rester dans la continuité. Mais le sélectionneur n'est pas encore viré comme vous dites. D'où détenez-vous ce scoop ? C'est en tout cas ce que j'ai cru entendre hier. Ce n'est pas bien de changer de coach à chaque fois. Ce n'est pas bon ni pour l'image de l'équipe d'Algérie ni pour l'équilibre des joueurs. Mais si vous me dites que ce n'est pas vrai, je vous crois sur parole, parce que c'est vous qui êtes mieux informés que moi. Avez-vous suivi les rencontres des Algériens ? Oui, j'ai vu les matchs à la télévision, mais pas toujours en entier, parce que j'avais du travail avec d'autres groupes et je pense que l'Algérie n'a pas été mauvaise dans les trois matchs. Vous pouvez être satisfaits de la prestation de vos joueurs, même si ce n'est jamais facile d'accepter l'élimination de son équipe en Coupe du monde. Franchement, même moi j'ai été un peu déçu d'apprendre que l'Algérie était éliminée. J'aime bien le style de jeu des footballeurs algériens.