Tarek Bettadj, l'une des figures emblématiques du WAT et de l'Equipe nationale des années 90 . Tarek Bettadj, l'une des figures emblématiques du WAT et de l'Equipe nationale des années 90, qui souffre de l'oubli depuis sa grave maladie contractée lors d'un déplacement avec les Verts en Afrique, a été honoré avant-hier à la salle Bouali par l'Association des anciens internationaux de football (AAIF). Un vibrant hommage a été rendu à ce grand monsieur et vrai artiste qui a été malheureusement lésé par les responsables d'un monde du football impitoyable et sans la moindre reconnaissance envers un enfant du WAT qui a tant donné pour son club de toujours. Le monde du football peu présent A l'exception de quelques anciens coéquipiers, à l'instar de Benyahia, Djalti, Boushaba ou Kendoussi, peu de joueurs locaux étaient présents au rendez-vous pour partager ce moment de fierté avec l'ex-patron widadi en milieu de terrain, mais plutôt des amis hors le monde du football, qui l'ont toujours soutenu dans ses moments les plus pénibles après la fin prématurée de sa carrière. Malgré tout, il y avait bel et bien quelques anciennes gloires du football algérien, avec les Ferghani, Belloumi, Tasfaout, Bachi, Souker, Kamel Berroudji, ainsi que Nava, l'ex-buteur vedette du WAT. Benchenâa, l'invité surprise Alors que Bettadj aurait sûrement été dans un monde meilleur, un vrai modèle pour la nouvelle génération tlemcénienne, on était très surpris et déçus à la fois de l'absence totale du groupe widadi, à l'exception du jeune émigré Benchenâa, venu sûrement plus pour voir de près les Belloumi et Tasfaout que de partager ce moment avec Bettadj. Une simple visite de courtoisie qui aurait sûrement fait plaisir à Tarek en voyant l'ensemble de l'effectif widadi présent pour ce rendez-vous, même si le retour tardif du stage bloqué d'Alger, ou le fait de ne pas recevoir la moindre invitation étaient derrière cette absence. Le monde à l'envers Très habile balle au pied et doté d'une force de frappe capable de faire mouche à n'importe quel endroit sur le rectangle vert, Tarek Bettadj, qui a été contraint de lutter face à la maladie et combattre au quotidien pour assurer les charges de sa petite famille, peut regretter le fait d'avoir tout donné au football sans rien recevoir en contrepartie dans les moments les plus difficiles de sa vie. Très ému par l'intervention de sa petite fille En plus de la présence de son père, Tarek Bettadj était accompagné par ses deux petites filles Selma et Rihab. La première n'a pas hésité à prendre la parole pour remercier tous les présents d'être venus pour son papa, ce qui a énormément ému l'ex-international qui a difficilement retenu ses larmes. Il sera bientôt entraîneur Malgré l'ingratitude du football, Bettadj espère revenir au-devant de la scène dans la peau d'un entraîneur du fait qu'il songe passer des examens pour décrocher un diplôme lui permettant de prendre les reines techniques d'un club. D'ailleurs, il ne devra pas trop chômer, puisqu'un de ses proches lui a même proposé sur-le-champ la possibilité de driver une école de formation qui devrait très bientôt voir le jour à Tlemcen. Pour quand un vrai hommage de son club ? Si tous les présents étaient très heureux par le geste de l'AAIf , il faut reconnaître que Bettadj mérite avant tout un hommage de la part des dirigeants widadis qui ont ignoré carrément l'homme avant le joueur, dans ces moments les plus pénibles. Certes, certains ont tenu malgré tout à venir assister à cette cérémonie, mais cela reste très peu, vu son besoin éminent d'un geste fort et concret pour retrouver le sourire et sa seconde famille widadie. Bettadj : «Heureusement que j'ai été international, sinon...» Pas vraiment trop bavard, mais ayant sûrement gros sur le cœur, Tarek Bettadj a tenu à remercier tous les présents et plus particulièrement les responsables de l'AAIF. Ainsi s'est-il contenté de dire en privé qu'il remercie jour et nuit le Bon Dieu qui lui a permis de jouer un jour en Equipe nationale et d'être ainsi toujours présent dans les pensées des vrais connaisseurs du ballon rond, avec l'espoir que ce message serait suffisant et assez clair pour que les choses bougent enfin du côté du WAT. --------------------------------------------------- Bouali «Nous avons reçu une petite leçon aujourd'hui» Présent à cette occasion, l'entraîneur Fouad Bouali était lui aussi très ému par le geste de l'AAIF qui a pensé à honorer l'un des principaux acteurs du premier sacre du WAT sur la scène arabe. Il n'a pas hésité à avouer que c'était une petite leçon reçue pour ne pas abandonner les enfants du club à l'avenir. Tasfaout « C'était mon frère en sélection et adversaire durant le grand derby de l'Ouest» Très actif dans les coulisses, le nouveau manager des Verts et membre de l'AAIF, Abdelhafid Tasfaout, qui connaît à merveille Bettadj, était très heureux de voir son équipier en sélection retrouver peu à peu une seconde jeunesse après une grave maladie, en n'oubliant pas au passage de lui rappeler avec le sourire la rivalité entre les deux joueurs durant chaque derby WAT-MCO. Fergani «Bettadj était mon digne successeur» Président bénévole de cette Association d'anciens joueurs internationaux, l'ex-sélectionneur des Verts, Ali Fergani, était très content de retrouver son ancien protégé, Tarek Bettadj. Ainsi n'a-t-il pas hésité lors de son discours devant les présents d'avouer les qualités immenses de ce dernier qui avait le potentiel suffisant pour faire une carrière de rêve, semblable ou même mieux à celle de l'ex-Nahdiste, si seulement la maladie n'avait pas stoppé brusquement son élan. Nasro Soulimane «Bettadj est l'un des symboles du WAT» L'homme fort de la direction tlemcéniènne de tous les temps et représentant de la Ligue durant cette occasion, Nasro Soulimane, s'est contenté juste d'une petite intervention en affirmant haut et fort que Bettadj était, est et restera pour toujours l'un des symboles du WAT et qu'il sera pour l'éternité une fierté pour tous les Widadis. Belloumi «Je m'excuse, mais je ne trouve plus les mots» Pourtant connu pour son fort caractère, Lakhder Belloumi, qui était censé reprendre la parole après Fergani, s'est contenté juste de s'excuser de ne pas pouvoir avouer ses sentiments en passant le micro à Tasfaout sous les applaudissements de tous les présents qui ont rarement vu l'enfant terrible de Mascara touché à ce point par la situation de Tarek Bettadj.