Moins d'un mois nous sépare du match face à la République centrafricaine Le match nul concédé à domicile le 3 septembre dernier à Tchaker face à la Tanzanie était de trop pour le désormais ex-sélectionneur national, Rabah Saâdane. Ce dernier, qui paraissait pourtant assez calme et surtout très serein au cours de la conférence de presse qui a suivi le match, n'a, semble-t-il, pas pu résister à l'énorme pression exercée sur lui par le public algérien, devenu encore plus exigent que jamais. Cependant, il faut dire que même si la démission de Saâdane a ravi sans doute des milliers d'Algériens, après la série noire de mauvais résultats accumulés par la sélection depuis un peu plus de huit mois maintenant, il va de soi que le retrait de l'ancien driver de l'ESS n'est pas du tout tombé au bon moment. En effet, la démission de Saâdane à cette période précise de la saison peut se révéler une mauvaise chose, lorsqu'on sait que peu de temps seulement nous sépare du match tout aussi important que jouera l'EN en déplacement face à la République centrafricaine. Un match qui s'annonce d'ores et déjà crucial pour l'avenir des Verts durant ces éliminatoires de la CAN-2012. A cet effet, les nombreux spécialistes de la balle ronde algérienne, qu'on a interrogés, s'accordaient tous à dire que cette démission devait survenir bien avant, après le Mondial plus justement, et non à cette période précise, où l'équipe est en pleine campagne d'éliminatoires. A moins d'un mois de ce déplacement périlleux qu'effectueront les coéquipiers de Karim Ziani, en plein cœur de l'Afrique noire, il est évident que l'optimisme ne sera pas totalement au rendez-vous. A moins que… Et l'intérêt de l'EN dans tout ça ? Après le match de la Tanzanie, Saâdane, assez sûr de lui, lançait ceci aux journalistes présents à la conférence de presse : «Je vous l'ai dit que l'équipe n'était pas totalement prête pour cette première rencontre. On est en début de saison et je reste persuadé que d'ici un mois, les joueurs auront retrouvé la plénitude de leurs moyens, aussi bien physiques que techniques. Un autre entraîneur à ma place aurait certainement perdu ce soir. Si j'ai accepté de poursuivre ma mission à la tête de cette équipe, c'est uniquement pour l'intérêt de l'EN, pas la mienne. Je pouvais me retirer directement après le Mondial, la tête haute, mais je ne l'ai pas fait, car l'appel du pays demeure plus important.» On comprend par là que si le cheikh n'a pas souhaité se retirer après la Coupe du monde, c'était uniquement pour l'intérêt de la sélection, vu le manque de temps dont elle disposait après son aventure sud-africaine. On voudrait bien le croire, mais pourquoi donc avoir jeté l'éponge à présent au moment où l'EN a vraiment besoin de stabilité et surtout d'un coach qui connaît parfaitement l'équipe ? Il est évident que c'est à cet instant précis que la sélection a plus besoin de Saâdane que jamais. L'on se demande dès lors où est donc passé cet intérêt de la nation dont parlait à longueur de journée le coach. Il aurait certainement été plus judicieux et rationnel qu'il poursuive son travail jusqu'à ce match face à la République centrafricaine et s'en aille après. Encore une fois pour l'intérêt de l'équipe. Mais apparemment, cela ne représentait que de simples discours de patriotisme, sans plus. Raouraoua l'a invité à poursuivre jusqu'au match de la Centrafrique, mais… Selon une source digne de foi, on a appris que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, et même s'il avait accepté sans aucun souci la démission de son entraîneur, a néanmoins, après mûre réflexion, demandé à Saâdane de continuer son travail à la tête de l'équipe au moins jusqu'à ce match face à la République centrafricaine et se retirer à sa guise après, surtout que cette rencontre va se jouer en déplacement et donc loin de la pression des supporters. Ce dernier, sans doute affecté par le manque de soutien et de confiance de son président, a de suite refusé cette proposition. Il n'était plus question pour lui de continuer à être ce pompier de service, sur lequel pouvait compter à chaque fois la FAF. On est tenté de dire à présent que pour l'intérêt de l'EN, il aurait certainement été plus judicieux que Saâdane ne soit pas reconduit dans ses fonctions après le Mondial, comme ça, le nouveau coach aurait eu assez de temps nécessaire pour prendre ses marques et surtout débuter son travail sur de bonnes bases.