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Zerdab,un parcours atypique
Publié dans Le Buteur le 29 - 10 - 2010


«La proposition de Konyaspor m'emballe»
«Le jour où j'allais signer à Rennes, je me suis fracturé une jambe»
Une vie, chacun la vit à sa façon. La raconte aussi à sa façon. Du moins en général. Après, lorsqu'on est footeux, les histoires s'assemblent et se ressemblent toutes autour d'une passion précoce pour la baballe qui vient, très tôt, remplacer à pied levée la tétine et ainsi avait-on écouté nous narrer des histoires du genre que chaque joueur en revendiquerait presque l'apanage. Des parcours atypiques de joueurs dont le cheminement de carrière a bousculé l'ordre du cursus établi, il y en a eu quelques-uns, il est vrai. Pas beaucoup, mais quand même. Zahir Zerdab, le milieu de la JSMB, fait partie de cette catégorie qui, par choix, a décidé de mettre une carrière de footballeur, alors en balbutiements, entre parenthèses, pour suivre son cursus scolaire, puis universitaire tel le souhaitait sa maman. Il est vrai que dans sa vie, il a aménagé une place pour le foot qu'il pratiquait à l'époque chez les amateurs, mais maman Zerdab était là pour prévenir toute déflexion que cet amour solennel pour le ballon aurait tenté. Mais non ! Les règles du jeu étaient déjà définies par sa maman qui a vite fait de le convaincre que c'est d'abord les études, après…après on verra. En garçon sage qui sache écouter, il se laisse donc guider par une mère bienveillante qui lui a inculqué, jeune, l'importance des études, bien que des footeux, elle en a mis au monde trois et non pas un, avec des degrés de réussite différents ! Ainsi, après un diplôme de baccalauréat scientifique, il s'inscrit à l'université qu'il quittera avec un diplôme en tabulations. Entre temps, il est parvenu à poursuivre sa carrière de footballeur chez les amateurs. «Les entraîneurs étaient conciliants. Les profs aussi. On me permettait de suivre parfois par correspondance. Les copains me ramenaient des cours. Je parvenais quand même à gérer tout ça et tenir le bon bout», raconte t-il non sans fierté.
Maman, ton fils veut être footeux !
Les diplômes dans la poche, voilà maman comblée ! Après, il lui appartenait maintenant de vivre sa vie comme il l'entend. Le choix étant déjà fait, il accroche ses diplômes bien en évidence en guise d'esbroufes puis resserre ses crampons. Ballon, à nous deux ! C'est ainsi qu'en 2003, il part signer à l'US Camon où il est resté une saison avant de signer un bail de deux ans à Roye, alors en CFA 2, qu'il parvient à hisser en National. Le bilan est plus que reluisant. 59 matches joués, 15 buts marqués. L'année d'après, il signe à l'AS Beauvais où il cumule 45 matchs pour 3 buts marqués, Zahir Zerdab commençait à se construire une réputation dans le milieu.
Fracture tibia péroné… et patatras !
Petitement donc, l'amateur claque à la porte des grands. En quatre ans, Zerdab s'est fait faire une petite carte de visite persuasive. C'est ainsi qu'il tape dans l'oeil des recruteurs du Stade Rennais qui, comme le font tous les clubs de l'élite française, partent superviser en bas, en vue de dénicher des jeunes talents. «On avait même fixé un rendez-vous pour conclure un contrat d'engagement de trois ans le soir-même», signe d'intérêt mutuel cela s'entend. Il aura suffi d'un rien, ou plutôt d'une semelle bien ajustée à faire craquer les os et c'est tout un rêve qui s'atrophie. La faute à qui ? A une fracture du tibia péroné. Le comble des combles pour un footballeur. L'acmé si vous voulez. Et patatras ! Tout s'écroule. Plus de contrat. Plus de rêve. Plus rien. Enfin si, des vis dans le tibia pour consolider l'os et une convalescence d'un an et demi. Voilà sa carrière mise entre parenthèses.
Le Stade de Reims le recrute avec des béquilles
Loin du football, sa vie se résume à peu. A presque rien à vrai dire. Pourtant, si son ego en a pris un coup, sa réputation est restée intacte. La preuve, le Stade de Reims lui fait signer un contrat, alors qu'il se tenait debout grâce à des béquilles. Pour une chance, c'en est une. Au bout d'une saison, il se remet vite sur scelle. Il enchaîne les matches et refait vite parler de lui. Pourtant, «Le» contrat qu'il attendait, il lui vient de Belgique et non de la Ligue 1. C'est ainsi qu'il signe au SV Zulte Waragem, un club flamand, pour six mois.
Alain Michel le voulait au Mouloudia, Tiab l'a ramené dans ses bagages à Béjaïa
Béjaïa, la coquette, si l'on se permet, ici, l'appellation, mais point de comparaison, Zahir Zerdab la connaissais déjà tout petit. Originaire de Ighil Ahcene, non loin de la ville, il y venait au moins une fois par an. Bien qu'étant le fruit d'un mariage mixte entre un Algérien et une Française, Zerdab a été éduqué sur des valeurs typiquement de chez nous qu'il essaye aujourd'hui, à son tour, d'inculquer à son fils, Lyes, lui aussi fruit de ce métissage classique maghrébo-européen. Passons. C'est le MCA qui s'était mis le premier sur les traces du Franco-Algérien. Un contact a été établi entre Zerdab et l'agent d'Alain Michel à l'hiver 2009. Mais Boualem Tiab, qui en avait aussi entendu parler, a pris ses devants en donnant rendez-vous au joueur à Paris pour ensuite le ramener à Béjaïa, juste pour lui faire découvrir le club de l'intérieur. Une rencontre, un entraînement et le contrat est signé, tout ça en l'espace de 24h. 18 mois après, Zahir Zerdab a littéralement explosé. Déjà deux doublés en cinq matches de championnat. Deux sélections chez les A' et beaucoup d'ânonnement autour d'une prétendue sélection chez les A. Un parcours abouti. Ou presque. Pour quelqu'un qui se souvient de par où il est passé, il y a presque de quoi en tirer un peu de fierté.
Au Konyaspor dès décembre
A Béjaïa, Zerdab était venu pour rester six mois. Il y est resté pour 18. Le club l'a adopté tout comme la ville l'a accueilli en tant qu'un des siens. Mais à un moment, l'envie de passer un cap prend de nouveau le dessus. S'il dit se plaire à Béjaïa, rien ne dit qu'il lui jure fidélité. D'ailleurs, si l'on fouine un peu dans la tribune officielle de l'Unité-Maghrébine cet après-midi, il y a des chances pour que vous tombiez sur un agent de joueurs turc et un président de club venus faire signer un contrat d'engagement à Zerdab. Et oui, l'enfant terrible de la JSMB s'apprête à s'en aller. Le Konyaspor, actuel 17e du championnat turc de D1, vient de mettre le paquet pour l'avoir. Pas moins de quatre milliards de centimes que le club et le joueur vont se partager. Les différentes parties devraient boucler tout ça dès ce soir ou au plus tard demain. Boualem Tiab préfère le laisser partir en décembre et tirer le maximum de son transfert (1 milliard cinq cent millions disent des indiscrétions) que de le laisser partir gratis en juin. Béjaïa le pleurera un jour, deux, ou qui sait, pour toujours. Elle le chantera comme chantait Edith Piaf son envie de retenir son chéri. «ô mon Dieu, ô mon Dieu, laisse-le moi encore un peu, mon amoureux».
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«La proposition de Konyaspor m'emballe»
Pour une surprise, c'en est une, la JSMB a été battue chez elle par le WAT. Que s'est-il donc bien passé ?
Le football n'est pas une science exacte. Voilà. Après, on joué une équipe qui était bien regroupée derrière. Tlemcen n'avait pas l'intention de se découvrir. Puis, sur le seul contre qu'ils ont, ils réussissent à marquer. C'est 100% de réussite pour eux ! Maintenant, on s'était, nous aussi, un petit peu précipités. On balançait des ballons n'importe comment. Avec du recul, je me dis qu'on a produit un jeu autre que le nôtre.
On dit que vous aviez plus la tête au derby ; l'avez-vous vraiment pris pour une simple formalité ?
Non, pas du tout. On était concentrés sur Tlemcen. Inconsciemment peut-être, mais ce n'est pas du tout une excuse pour justifier cet échec. On a été mauvais, c'est tout.
On a l'impression que la JSMB choisit ses matches. Lorsqu'il s'agit de gros matchs, vous sortez les crocs…
Non, c'est juste qu'on est meilleurs face à des équipes qui ouvrent le jeu. C'est-à-dire des équipes qui viennent pour faire un résultat chez nous. Ça nous crée des espaces et notre jeu est meilleur. C'est tout. Tandis que là, lorsqu'on est obligés de faire le jeu dans les dix-huit mètres où tout est fermé, ce n'est pas évident.
Vous avez peut-être ce besoin d'avoir un gros calibre en face pour être motivés ?
Non, la motivation y est de fait. C'est vrai qu'on gagne plus aisément contre les grandes équipes, mais on joue moins bien face à des équipes dites moyennes. C'est ça qui nous a déjà coûté la troisième place l'année dernière. Les points qu'ils ramènent facilement de chez les petites équipes, nous on a du mal à les gagner, c'est à peu près ça qui crée ce décalage justement.
Est-ce que la JSMB est plus parée cette saison pour offrir le premier titre de championnat à la ville ?
Je ne sais pas si elle est prête, wait and see ! En tous les cas, tous les ingrédients sont réunis cette saison pour pouvoir le faire. Après, le foot, ce n'est pas de la magie. Tu peux avoir tous les meilleurs joueurs du monde et au bout, tu ne gagnes rien. C'est comme ça. C'est le foot, quoi.
Quel a été le discours des dirigeants en début de saison, le titre a-t-il été abordé ?
Non, il n'y a jamais eu de pression de leur part. J'avoue que tout a été mis en place pour qu'on réussisse quelque chose de grand cette année. Après, c'est à nous de jouer.
Sentez-vous que les supporters attendent plus de vous que la troisième ou la quatrième place que vous avez l'habitude de disputer jusqu'ici ?
C'est vrai que tout le monde est conscient des moyens qu'on a. Quand t'as un effectif comme ça, je trouve naturel que les gens s'attendent à ce qu'on rafle tout.
Pensez-vous que vous avez une équipe parfaite ?
Je n'en sais rien. Disons que je ne suis pas là pour mettre en avant mes coéquipiers et dénigrer les autres. L'essentiel, c'est que les joueurs que le coach voulait sont là cette année. Encore une fois, à nous de confirmer.
Si l'on revenait un peu à vous, votre début de saison annonce un parcours prometteur, est-ce l'année de l'aboutissement ?
Cela fait qu'un an et demi que je suis là. C'est vrai que ça s'est très bien passé dès les six premiers mois, mais j'avais tout à prouver. L'année dernière aussi, ça s'est super bien passé. C'était, disons, celle de la confirmation. Maintenant, je dois démontrer plus pour espérer plus justement.
Qu'est-ce qui a changé pour vous cette année ?
Rien en gros. C'est juste que la JSMB est mise un peu plus en avant. Ça a permis aux joueurs de sortir de l'anonymat. Même l'année dernière, si l'on jette un coup d'œil, on s'apercevra que j'avais sorti de gros matchs. Je suis peut-être plus mis en avant cette année. Mais ce n'est pas comme si hier c'était la nuit et aujourd'hui le jour.
Déjà deux convocations chez les A'…
En fait, je m'y attendais depuis un an et demi ! Après, c'est venu au bon moment. On ne pouvait quand même pas me prendre au bout de six mois. 18 mois, ce n'est pas aussi long. Les Messaoud, Metref, Hadj Aïssa et Soudani m'ont accueilli à bras ouverts à mon arrivée. Ils ont tout fait pour faciliter mon intégration, car ils me connaissaient avant. Ils savent ce que je vaux.
L'équipe A fait-elle partie de vos projets ?
Oui, comme tout joueur ambitieux, je souhaite défendre les couleurs de mon pays. C'est ce qu'il y a de plus beau. Les joueurs qui sont là ont tous du talent. Mais ils ont deux jambes et deux mains comme nous tous. Pour moi, il n'y a pas cette notion de local et de professionnel. C'est un terme qui sort souvent dans la presse et dans la rue, mais on est tous des Algériens au bout du compte. C'est tout ce qui importe.
Vous vous définissez comment, vous ?
Comme un joueur algérien professionnel !
C'est comme ça que se définit Lemmouchia aussi ?
Bah voilà. Khaled est un très bon ami. Il y a trois-quatre jours, on a mangé ensemble. Il m'a assuré qu'il y a rien à envier à ceux qui sont déjà là. Il suffit juste de continuer à travailler et d'y croire, voilà tout.
Comment avez-vous accueilli votre première sélection chez les A' ?
Ça faisait un moment qu'on en parlait déjà. J'étais content, voilà. Ça n'a pas été un étonnement.
Quel a été votre sentiment à l'écoute de l'hymne national qui retentissait au-dessus de vous ?
C'était vraiment chaud. De très belles sensations. Il y avait le fil de ma carrière qui défilait. Je me suis rappelé que quatre ans auparavant, j'étais sur un lit d'hôpital à cause d'une fracture du tibia-péroné. Je devais être convoqué en sélection le 22 septembre 2006. Qu'on me disait qu'il fallait presque oublier le football, je me disais que finalement, je m'en suis bien sorti.
Ça a pris du temps pour guérir ?
Un an et demi. J'avais un gros déplacement au tibia. C'est un p'tit peu ce qui m'a ramené ici. Le jour où je me suis fracturé la jambe, je devais signer un protocole d'accord de trois ans à Rennes, après mon match à Vannes . C'était le 22 septembre. Mon entraîneur à Beauvais était un ancien joueur de Rennes. Tout été fait pour que je signe là-bas, mais voilà que le mektoub me trace un tout autre chemin.
Qu'est-ce qu'on ressent dans ces moments ?
Toute la peine du monde. Je me disais que ce n'était pas de bol. Tout était fait pour que j'aille à Rennes, mais voilà qu'on me dit que ma carrière était menacée. Ça m'a pris du temps pour me remettre dans le bain, mais l'essentiel est que je sois là aujourd'hui.
Finalement, c'est un an et demi de perdu ?
Non, plutôt trois, ça m'a pris un an et demi pour guérir et un an et demi pour retrouver mon niveau.
Qu'est-ce qui vous emmené à accepter la proposition d'un club algérien ?
D'abord, professionnellement parlant, ça n'a jamais été envisagé. J'étais en D1 belge à SV Zulte Waragem. L'année d'avant ma venue, ils avaient fait les seizièmes de finale de l'UEFA. Ils avaient sorti le Milan. J'avais tout à prouver. L'année d'avant, j'étais à Reims où j'ai passé mon temps à me soigner. J'avais fait une vingtaine de feuilles de matchs, mais j'ai joué très peu.
C'est là que la JSMB entre en jeu …
Pas tout à fait. C'est en fait le manager d'Alain Michel qui m'appelle une fois, car il avait remarqué que je ne jouais pas beaucoup en Belgique. J'étais souvent mis avec la réserve. Il savait que j'étais revenu dans la course. Il m'a donc proposé de jouer avec Alain Michel qui me connaissait bien. Il voulait d'ailleurs me prendre à Rouen. Ma venue a été rendue publique. Du coup, Boaulem Tiab m'a appelé pour me dire de patienter le temps de visiter le club et tout. On est venus ensemble de Paris. C'était le 25 décembre. J'avais assisté à la demi-finale face aux Egyptiens, puis j'ai pris part à un entraînement et c'est bon. Menad m'avait pris directement. Il ne restait qu'à s'entendre financièrement avec les dirigeants. Au bout de 24h, c'était OK !
Pensiez-vous rester tout ce temps ?
Franchement non. J'avais d'abord signé pour six mois, mais j'ai dû renouveler après. Pourtant, j'avais la possibilité de retourner dans un club de Ligue 2 en France. Mais comme ça s'est super bien passé pour moi ici, je n'avais pas hésité à prolonger.
Pourquoi avoir choisi la JSMB plutôt que le MCA ?
Les dirigeants de la JSMB se sont montrés plus pressants, plus intéressés, on va dire. De plus, Béjaïa, c'est ma ville natale. Tout ça a fait que j'accepte la proposition de la JSMB. C'était plus facile pour moi de m'installer à Béjaïa où j'ai mes repères qu'à Alger.
Vous y veniez souvent ?
Oui, chaque année. En fait, j'avais un passeport algérien depuis toujours. Notre père, il nous amenait ici chaque année.
Vous êtes le fruit d'un mariage mixte, non ?
Oui, c'est ça.
Avez-vous évolué chez les sélections de jeunes français ?
Je n'ai pas fait de sélections nationales, mais j'ai été sélectionné dans la région de Picardie, dans le nord. J'ai fait les -13, les -15 et les -17 ans.
Avez-vous rêvé d'une sélection nationale ?
Bah oui. Comme tout jeune ambitieux. Ceux qui vous diront qu'ils n'ont pas voulu jouer pour les sélections de France sont, je dirai, hypocrites.
Vous avez effectué un parcours un peu atypique ; vous n'avez pas suivi le cursus d'un joueur de football normal, pourquoi ?
A cause des études tout simplement. J'ai la chance d'avoir des parents qui prônaient d'abord les études. Pourtant, ça marchait super bien pour moi en football. Chez les 13, 15 ou les 17, il y avait à chaque fois des clubs qui venaient me proposer d'intégrer leur centre de formation. Mes parents n'ont pas voulu me laisser partir. Ils avaient peur que j'échoue dans mes études. J'ai donc passé mon BAC scientifique, puis un DEUG, puis une Licence en Tabs, (tabulations, ndlr).
On n'y croyait pas beaucoup en le métier de footballeur chez vous, peut-être ?
Non, on a tellement vu des exemples d'échecs autour de nous qu'on a vite fait de choisir pour moi les études. J'ai des copains qui étaient en Centre de formation mais qui ont fini par jouer en CFA 2 et travailler par alternance dans des magasins de sport ou dans des grandes surfaces. Pourtant, ils ont consenti beaucoup de sacrifices. Ce n'est jamais facile de partir de chez soi à 13 ans.
Vous êtes le seul footballeur de la maison ?
Non, on est trois, en fait. Mon grand frère a fini par raccrocher. Il est aujourd'hui coach sportif. Le plus jeune était plus doué que nous tous, mais il a dû arrêter à cause d'une grosse pubalgie.
Il jouait où ?
A Amiens.
Etait-ce difficile de quitter votre famille pour venir ici ?
Non, du moment que tout le monde était partant. Ma femme et mon garçon sont venus s'installer ici avec moi. Et puis, j'ai mon père qui vient presque tous les mois. Aujourd'hui, mon épouse est repartie en France, car elle s'était mise en indisponibilité. Du coup, on a réinscrit Lili (son fils Lyes, ndlr) dans une école là-bas. Je le vois pendant les vacances. Je ne me sens pas seul, on va dire.
On vous annonce sur le départ ?
Ah bon ! Rien n'est encore sûr pour le moment.
Qu'en est-il des contacts avec le club turc de Konyaspor ?
Ils sont venus. Ils m'ont vu. Après, j'attends de voir avec eux. De parler de tout ça autour d'une table, pour tout dire. Après, vous êtes, vous par exemple, journaliste au Buteur, L'Equipe vient vous proposer un meilleur poste et un salaire cinq fois meilleur que le vôtre, vous direz quoi. C'est pareil pour moi.
L'envie d'aller voir ailleurs est-elle là ?
Cela dépend de ce qu'on me propose. S'il y a mieux sportivement et financièrement parlant, c'est vrai que c'est emballant. D'autant qu'il faut le dire, le niveau du championnat turc est meilleur. Financièrement aussi.
Y a-t-il des chances pour que vous partiez en décembre ?
C'est à la JSMB de voir. Il y a dans la vie des opportunités qu'il faut saisir. On verra bien.


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