Yahia «Il faut à présent ouvrir une nouvelle page» Bougherra «Les souvenirs du bus et l'entrée au stade d'Oum Dourmane resteront gravés dans ma tête» Une année déjà s'est écoulée depuis le fameux match historique qui a mis aux prises la sélection nationale avec son homologue égyptienne. Une rencontre qui restera à jamais gravée dans la mémoire des Algériens, notamment les plus jeunes, puisque le résultat final annonçait le grand retour du football algérien sur la scène internationale. Un match au suspense insoutenable et à la pression terrible, mais au bout, la qualification au Mondial y était et elle fut féerique. Jamais le pays n'a connu une telle ferveur autour de sa sélection. Des milliers de personnes défilaient dans les rues, des jours même avant la rencontre. Tous ou presque étaient persuadés que les coéquipiers du héros Anthar Yahia pouvaient le faire et mettre à genou cette arrogante équipe égyptienne, qui promettait l'enfer aux Verts pour ce match. Les Pharaons, qui considéraient que le Soudan, vu sa position géographique proche de l'Egypte, allait leur porter chance et leur permettre d'arracher le dernier billet pour l'Afrique du Sud, se sont littéralement gourés. Face à eux, il y avait des guerriers et non pas des joueurs, emmenés par de vaillants supporters, qui ont fait le long déplacement pour les soutenir et les encourager. Le 18 novembre 2009 demeurera comme l'une des dates qui auront marqué l'histoire de la sélection algérienne. Les joueurs ne l'effaceront jamais de leur mémoire, tant l'ivresse de la joie était à son comble. Un an plus tard, certains héros de cette mémorable soirée considèrent déjà cet évènement comme le plus beau dans leur carrière. Ne pas s'arrêter là néanmoins Depuis ce fameux match au Soudan, beaucoup de choses se sont produites au sein de la sélection ; des départs, des démissions et des changements ont été ainsi enregistrés. L'équipe a connu, par la suite, une régression inexpliquée au niveau des résultats, et au fil des matchs on sentait que l'équipe perdait de sa hargne et de sa complémentarité qui faisaient tant sa force avant. L'esprit d'Oum Dourmane était parti et on a tenté en vain de le retrouver. Une chute de niveau qui a laissé perplexes les fans qui ne comprenaient pas pourquoi l'équipe algérienne retombait toujours dans ses travers après chaque belle performance. Les raisons sont nombreuses pour expliquer cette marche en arrière, mais les résultats sont là et ils sont malheureusement décevants. A cet effet, les joueurs qu'on a interrogés ont été unanimes à dire qu'il faut maintenant passer à autre chose et ouvrir une nouvelle page. Enterrer le passé pour mieux envisager l'avenir. Un avenir qui s'annonce difficile au vu des circonstances actuelles, mais on ne le dira jamais assez, puisque c'est au moment où on l'attend le moins que l'Algérie sait se surpasser et relever les défis. ------------------------------------ Yahia «Il faut à présent ouvrir une nouvelle page» Alors, bien arrivé ? Oui, très bien, El Hamdoulilah. Je suis arrivé tout à l'heure (entretien réalisé mardi soir, ndlr). Et là, je m'apprête à m'entraîner avec mes coéquipiers. Je profite au passage pour vous souhaiter un joyeux Aïd, ainsi qu'à tout le peuple algérien. Comme vous le savez, ce jeudi, ça fera une année depuis le fameux match d'Oum Dourmane. Quels souvenirs en gardez-vous ? Ça reste un très bon souvenir, c'est clair. Mais maintenant, ça fait partie du passé et on doit à présent faire notre possible pour rééditer de telles performances. Il ne faut pas que ça reste un simple souvenir qui tiendra 10 ans ou plus. Il faut recommencer à reproduire de bonnes performances et se remettre sérieusement au travail pour espérer, Inch'Allah, revivre de tels évènements très bientôt. C'est ça le plus important. Mais avouez que ça reste un souvenir marquant dans une carrière, d'autant plus que c'est votre but qui a propulsé l'Algérie dans le bonheur, ce soir-là… Ça reste bien évidemment un souvenir impérissable, mais comme je viens de vous le dire, il ne faut pas s'arrêter là. On doit mettre tout cela de côté et penser à autre chose. Il y aura certainement d'autres bonnes choses à l'avenir et le plus important sera de rester bien concentré et garder la même motivation. Qu'est-ce qui a changé depuis dans cette équipe et est-ce que vous vous attendiez à une telle régression des performances de l'EN ? Vous savez, le football est imprévisible. Comme vous pouvez monter vite et connaître des moments sensationnels comme vous pouvez descendre de votre nuage sans même vous en rendre compte. On doit maintenir la stabilité et continuer à travailler. Il n'y a pas de miracle dans le football. On doit tourner la page de ce match au Soudan et en ouvrir une autre. Il faut se préparer pour l'avenir. Il ne faut pas oublier aussi que le groupe qui a joué cette rencontre n'est pas le même qui a été à Bangui face à la Centrafrique, c'est tout. Désormais, on est dans une phase de reconstruction et, pour cela, on doit bénéficier de plus de temps. L'avenir, justement, c'est ce match capital face au Maroc, en mars prochain… C'est une page à écrire pour ce groupe et j'espère que tous ensemble on arrivera à surmonter les obstacles et retrouver la joie de la victoire. Depuis plusieurs matchs maintenant, l'EN peine à convaincre. Comment expliquez-vous cela ? Certes, on vit une période difficile, mais il faut la traverser pour s'en sortir encore plus fort. Le groupe s'est rajeuni et beaucoup de nouveaux éléments nous ont rejoints. Il faut se serrer les coudes et retrouver cette confiance et cette force qui nous menaient aux succès. ------------------------------------ Ziani «Pas la peine de trop se focaliser sur le passé» Le maître à jouer de la sélection, Karim Ziani, n'a pas voulu, quant à lui, trop s'attarder sur ce premier anniversaire, en affirmant que le plus important est que l'équipe se ressaisisse et qu'elle arrive à rééditer ce genre de performance à l'avenir. «Il est clair que ce jour du 18 novembre me rappelle de bons souvenirs, je ne vais pas vous le cacher, mais il ne faut pas cependant s'arrêter là. On doit à présent se focaliser sur l'avenir et faire en sorte de retrouver cette hargne et cette volonté qui faisaient notre grande force, il y a un an de cela. Ce n'est pas facile, mais on ne doit pas s'appuyer uniquement sur le passé. Les prochaines rencontres demeurent tout aussi importantes que celle qu'on a joué face à l'Egypte l'année dernière.» «L'EN a beaucoup changé depuis» A l'instar de son coéquipier Anthar Yahia, Ziani pense que l'une des raisons qui font que l'équipe peine à enchaîner les bons résultats et à retrouver son beau jeu, ce sont les nombreux changements qu'à connus le groupe depuis ce fameux match du 18 novembre. Il appelle les supporters à se montrer patients et indulgents avec l'équipe. «Beaucoup se demandent quelles sont les raisons qui ont poussé l'EN à régresser ces derniers mois. Eh bien, selon moi, la réponse est claire. Le manque de stabilité nous a joué un mauvais tour. Plusieurs joueurs sont partis et d'autres nouveaux nous ont rejoints. Il y a eu aussi ce changement radical au niveau de la barre technique et tout cela a, bien entendu, affecté l'équipe. Celle-ci est actuellement en reconstruction et il est normal qu'elle dispose de plus de temps pour s'affirmer. Les gens doivent se montrer patients et ne pas exercer de pression inutile sur l'équipe.» «Il faut aider les nouveaux et ne pas leur mettre la pression» Le sociétaire de Wolfsburg a invité les inconditionnels des Verts ainsi que la presse nationale à se montrer cléments envers les nouveaux joueurs et surtout à les aider à bien s'intégrer. «Comme vous le savez, beaucoup de nouveaux joueurs ont intégré l'équipe dernièrement. Ce sont de bons éléments et si le coach les a appelés, c'est qu'ils peuvent apporter un plus à l'équipe. Il faudra y aller doucement avec eux et ne pas leur mettre la pression. On veillera tous ensemble à ce qu'ils s'intègrent le plus rapidement possible pour qu'ils puissent s'illustrer lors des matchs», a conclu l'ancien Marseillais. ------------------------------------ Bougherra «Les souvenirs du bus et l'entrée au stade d'Oum Dourmane resteront gravés dans ma tête» N'étant pas concerné par ce duel amical disputé hier contre le Luxembourg, Madjid Bougherra, l'international algérien des Rangers, revient sur ce magnifique exploit réalisé il y a une année par l'équipe d'Algérie contre l'Egypte, faut-il le rappeler, archi favorite dans ces éliminatoires CAN-CM 2010. Il affirme que ses meilleurs souvenirs restent celui du bus et l'entrée au stade d'Oum Dourmane où a été arrachée cette qualification historique obtenue par les Fennecs un certain 18 novembre 2009 face aux Pharaons. Tout d'abord Madjid, cette date du 18 novembre vous rappelle quoi ? Ah oui, c'est vrai, cela coïncide aussi avec une belle journée de fête de l'Aid. Pour revenir à votre question, c'est un souvenir inoubliable. En fait, c'est une journée qui restera à jamais gravée dans les esprits de tous les Algériens. Cette qualification nous a rappelé un peu l'exploit réalisé par la génération 82. Les joueurs de cette époque étaient nos exemples, et à présent on espère que notre œuvre restera aussi un modèle de réussite pour les générations futures. Quelle image gardez-vous de cet exploit de Khartoum ? Franchement, chaque moment passé ce jour-là défile dans ma tête, mais l'image qui m'a le plus marqué, c'est l'entrée au stade d'Oum Dourmane. C'est le nombre des supporteurs algériens présents au Soudan et qui étaient venus nous encourager dans ce duel décisif avec l'Egypte. Et quel est le meilleur souvenir alors ? C'est ce moment formidable de communion avec le public lorsque nous étions dans le bus, à Alger. Ce défilé était vraiment quelque chose d'extraordinaire. Durant ce parcours des qualifications pour la CAN-CM 2012, quel est le match qui vous a procuré le plus de joie et de bonheur ? C'est incontestablement cette belle victoire arrachée à Alger, trois buts à un contre l'Egypte. Il y avait ce jour-là beaucoup de joie et ça nous a fait plaisir à tous. Pensez-vous pouvoir revivre d'autres moments similaires à celui que vous avez vécu au Soudan et à Alger, après cette qualification arrachée contre l'ogre égyptien ? Oui, sincèrement je suis optimiste. Je crois beaucoup en notre groupe et Inch'Allah avec le temps et un peu plus de confiance, ça va revenir. Une petite anecdote ? Il y a eu plusieurs, mais croyez bien que je ne suis pas en mesure de vous raconter ne serait-ce qu'un e seule, tellement elles sont nombreuses. Depuis cet exploit historique, qu'est-ce qui a changé dans votre groupe ? Pour tout vous dire, il n'y a pas eu grand-chose de changé, sauf qu'on se sent à chaque sortie obligés de «reprouver» sur le terrain. Les matchs défilent l'un après l'autre et parfois, on n'a pas le temps de savourer, vous voyez un peu... Pour votre blessure, y a-t-il du nouveau ? Non, je ne suis pas encore fixé. Je dois rentrer d'abord à Glasgow pour refaire l'échographie et après je saurai de quoi il retourne exactement. ------------------------------------ Il est resté proche du groupe Même s'il n'était pas concerné par ce match amical face au Luxembourg, Madjid Bougherra, qui a contracté une légère blessure à la cuisse (ischio jambier) lors de la dernière rencontre amicale jouée en championnat d'Ecosse de Premier League, s'est déplacé à chaque séance d'entraînement des Verts pour rester proche de ses camarades. ------------------------------------ Le groupe au complet Après l'arrivée de Rais M'bolhi, Medhi Lacen et Carl Medjani hier soir, le groupe des Verts s'est complété aujourd'hui avec la venue du défenseur du VFL Bochum, Anthar Yahia. Ce dernier a rejoint par route l'hôtel Sofitel vers midi. ------------------------------------ Lemmouchia «C'est et ça restera un moment historique» N'ayant pas pris part, certes, au match décisif contre l'Egypte, le milieu de terrain de l'Entente de Sétif, Khaled Lemmouchia, se souvient toujours de ces formidables instants passés avec l'équipe d'Algérie à Oum Dourmane. Voulant savoir quelle a été l'image qu'il garde comme souvenir, il répond : «Vous savez, c'est des moments formidables qu'on n'oublie pas de sitôt. Je pense que c'est une fierté d'avoir participé à cette aventure avec l'EN, même si je n'avais pas pris part au match joué contre l'Egypte au Soudan. Ce que nous avons réalisé est historique.» «Le but de Yahia et l'image de la délivrance resteront gravés dans ma mémoire» Le sociétaire de l'ESS, Lemmouchia, parle toujours avec la même émotion et avec beaucoup de précision sur cet événement qui a marqué l'histoire du football algérien : «On était tous debout pendant les vingt dernières minutes en train d'attendre follement le coup de sifflet final de l'arbitre. Après, il y a aussi ce but de Yahia et l'image de la délivrance restera gravée dans ma mémoire.» «Mon meilleur souvenir, le 19 novembre et l'accueil du public algérien» Interrogé pour savoir quel a été son meilleur souvenir de cette belle péripétie, Khaled déclare : «C'est le 19 novembre. Je n'oublierai jamais cet engouement extraordinaire des supporters algériens venus de partout à notre rencontre. Franchement des moments comme ça, on a envie de les vivre et les revivre.» ------------------------------------ Il ralliera Sétif demain Contrairement à certains de ses camarades résidant en France et en Europe, Khaled Lemmouchia ralliera Alger demain vendredi avec l'ensemble de la délégation algérienne, avant de se rendre le jour même à Sétif. Lemmouchia, qui aurait souhaité passer quelques jours de repos avec sa famille à Lyon, est obligé de rentrer au pays pour préparer la prochaine confrontation importante en Coupe de l'UNAF face à l'Olympique Beja. ------------------------------------ Yebda «Je n'oublierai jamais notre arrivée à l'aéroport d'Alger» Il avait ce jour-là remplacé Khaled Lemmouchia, suspendu en raison d'un carton jaune écopé au Caire quelques jours auparavant face à l'Egypte. Hassan Yebda, qui est devenu un titulaire indiscutable au sein de l'effectif des Verts, se dit, à l'instar de l'ensemble des joueurs qui ont participé à cet exploit réalisé par la sélection algérienne un certain 18 novembre 2009 au Soudan, heureux et fier d'avoir participé à cette aventure avec les Verts. Voulant connaître ses impressions, en marge de la zone mixte, le milieu de terrain international algérien de Naples nous dira qu'il garde toujours en mémoire les magnifiques moments de joie vécus avec l'EN à Oum Dourmane. Le 18 novembre, une date qui vous rappelle certainement pas mal de belles choses … Oui, c'est clair, c'est le jour de notre qualification contre l'Egypte. Ce sont des souvenirs inoubliables. Ça restera ancré dans les mémoires de tout le monde. Seulement, là on est sur une série de mauvais matchs enregistrés contre le Gabon, la Tanzanie et la République centrafricaine. Il faut tout faire pour reprendre du poil de la bête. C'est quand même une grande fierté d'avoir participé à cette qualification avec l'Algérie, que ressentez-vous aujourd'hui (entretien réalisé mardi) ? C'est exact, ça fait déjà une année jour pour jour depuis cet exploit magnifique et je peux vous dire qu'on est tous fiers d'avoir procuré tant de joie au peuple algérien. Il y a tout, l'Aïd et tout ce qui va avec, c'est-à-dire cet esprit familial qui entoure la sélection. Franchement, c'est des moments agréables à vivre. Que gardez-vous de ce jour que vous avez qualifié de magnifique ? Je dirai qu'il y en a eu plusieurs choses, mais ce qui m'a vraiment marqué, c'est le retour en Algérie et voir tous ces Algériens fiers de leur équipe et de leurs joueurs qui étaient à notre accueil. Je veux parler de ce défilé du bus de l'aéroport jusqu'au lieu où nous avons été reçus par le président de la République. C'était franchement fantastique, mais maintenant il faut regarder devant et bien préparer les éliminatoires qui nous attendent avec un match contre le Maroc qu'il faudra absolument gagner. Ce duel contre le Maroc s'annonce décisif… Oui, c'est le match de la qualification. Tout redeviendra possible, si nous parvenons à nous relancer contre les Marocains. C'est un gros morceau, ils reviennent fort avec des joueurs de qualité ? C'est vrai, le Maroc est un adversaire redoutable, c'est une grande équipe avec pas mal de bons joueurs connus ; mais nous aussi on a des atouts à faire valoir. La qualification, vous y croyez ? Bien sûr, et je peux vous dire qu'on a 100% de chances de passer. Pour terminer, un exploit comme celui réalisé au Soudan reste-t-il possible pour l'EN ? Oui, et j'y crois bien. Ne vous inquiétez pas pour ça.
