Ne cherchez pas la clé dans le Sahara… Comment rester insensible à cette manifestation qui a réuni entre 2 et 3 millions de citoyens dans les rues de Casablanca hier ? Les Marocains pestaient contre le Parti Populaire Espagnol, mais aussi contre la politique du pouvoir algérien. Et bien que cela ne soit pas l'endroit pour décortiquer cet épineux problème qui gangrène les relations entre l'Algérie et le Maroc depuis des années, nul ne peut feindre ignorer les répercussions de telles tensions sur la fameuse confrontation entre les «Guerriers du Désert» et les «Lions de l'Atlas» au mois de mars prochain. On avait pensé pareil avant le match du 14 novembre 2009 au Caire… L'adage dit qu'il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Et cela s'applique fortement à ceux qui pensent que ce match sera différent de celui qui opposa les Verts aux Pharaons d'Egypte, l'an dernier. Car, en revisitant les écrits qui avaient précédé la rencontre de Blida, on se rend compte que nul n'envisageait la tournure qu'allait prendre le dernier match au Caire. Tout était paisible et fraternel et l'on se croyait de part et d'autre loin des querelles qui avaient semé la haine entre les deux peuples par le passé. Il a fallu que le match du 14 novembre devienne décisif entre les deux équipes pour que tout s'embrase. Ne pas laisser les revanchards s'emparer du match Aujourd'hui, l'Algérie pourrait bien revivre le même scénario face au Maroc, si les bonnes consciences ne prennent pas les mesures idoines pour apaiser les esprits à temps. La haine déversée hier par les manifestants de Casablanca à l'égard de l'Algérie politique risque de faire l'affaire des revanchards des deux bords et enflammer la situation, à moins de quatre mois du match aller. Ceci est une réalité et il n'y a que ceux qui ne veulent pas l'affronter qui nous contrediront. Les hostilités sont déjà lancées sur Internet Les Verts qui ont accusé un sérieux retard dans les éliminatoires tenteront le tout pour le tout afin de retrouver cette légendaire grinta qui leur a donné des ailes à Oum Dourmane. Et qui sait, certains pourraient bien avoir l'idée diabolique d'intégrer le problème du Sahara afin de provoquer la rage de Yahia et ses camarades, prétextant que tous les moyens sont bons pour gagner les trois points. Comme il suffira d'une vidéo sur Youtube d'un drapeau brûlé de part et d'autre pour que la «guerre» médiatique soit déclarée entre les deux camps, comme ça s'est passé avec l'Egypte. Et ne nous dites pas que ça n'arrivera pas à coup sûr ! Car les hostilités entre internautes marocains et algériens sont déjà lancées et le risque zéro n'existe pas, messieurs ! La qualification sera plus belle aux dépens des mondialistes Sportivement maintenant, les Marocains qui ont brillé par leur absence lors du Mondial et la CAN 2010 pensent que la réhabilitation des Lions de l'Atlas se fera aux dépens des Algériens. Les supporteurs ont été tellement déçus par leur équipe que les décideurs marocains ont voulu répondre à l'attente du peuple en engageant à coup de millions d'euros deux entraîneurs étrangers (Pim Verbeek pour les Olympiques et Eric Gerets pour les A) afin de redorer le blason de la sélection nationale. La qualification à la prochaine CAN redonnera le sourire à tous les Marocains. Surtout si cela se faisait aux dépens de ceux qu'ils avaient enviés et encouragés lors de la récente Coupe du monde. Ces Guerriers du Désert qui s'enlisent dans le sable mouvant De leur côté, les Algériens qui pensaient qu'ils avaient enfin réussi à remettre le pied à l'étriller vivent actuellement une grande désillusion, notamment après le nul à domicile contre la Tanzanie et la défaite de Bangui face au Centrafrique. Les Guerriers du Désert n'ont plus la même allure et semblent éprouver de grandes difficultés à remonter sur leurs chevaux. Malgré tout, le sable mouvant dans lequel ils s'enlisent depuis le début de ces éliminatoires n'a pas encore happé les joueurs dans leur totalité et l'espoir reste permis. Ne cherchez pas la clé dans le Sahara… Bien qu'il soit infime. Beaucoup de supporteurs reprochent aux Verts d'avoir perdu cette rage de vaincre qui les rendaient si vaillants et invincibles. Saâdane a tout tenté pour gonfler le moral des troupes, en vain. Le «Général» Benchikha non plus ne trouve pas encore la formule magique pour transformer ses joueurs en Guerriers du Désert. Que faire pour retrouver cette force mentale qui nous a menés au paradis il y a tout juste un an à Oum Dourmane ? Surtout, ne pas commettre l'erreur fatale d'aller puiser nos ressources dans le désert du Sahara… Occidental. Ça énerverait beaucoup nos frères marocains !