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Medhi Lacen : «Ecarter 1/3 de l'équipe avant le Mondial, c'est beaucoup !»
Publié dans Le Buteur le 12 - 03 - 2011

«Ce que j'ai connu avec les Verts, c'est vraiment le top !»
«Mon grand regret restera de ne pas avoir joué la CAN 2010»
Si vous recherchez la sincérité et la franchise, allez à Santander et demandez à discuter un moment avec Medhi Lacen. Discret et très peu bavard avec la presse espagnole, l'international algérien du Racing ne l'est pas du tout avec Le Buteur, au grand étonnement des journalistes locaux qui n'en revenaient pas lorsqu'on leur a appris qu'il venait de nous accorder un long entretien, aussi intéressant que plaisant. «C'est le seul joueur du Racing qui n'a pas parlé aux journalistes cette saison. C'est vraiment étonnant qu'il vous ait accordé cette faveur», s'est interrogé un confrère de Radio Marca, rencontré le lendemain lors de la séance d'entraînement. Ce que ne savait pas notre ami espagnol, c'est que Medhi Lacen marche à la confiance, mais surtout aussi au respect. Car, comme il l'a si bien répété lors de cet entretien, en dehors du Barça et du Real, les autres équipes de la Liga ressemblent à de simples figurants aux yeux des journalistes ibériques. Et c'est cela que n'arrive peut-être pas à pardonner le joueur du Racing. La preuve nous a été donnée, encore une fois, par Lacen, en nous invitant à ce restaurant familial qu'il fréquente habituellement et, surtout, en nous mettant à notre aise d'emblée. «Posez toutes les questions que vous voulez», nous a-t-il dit avec un large sourire. Comment se gêner devant une telle hospitalité et devant cet homme qui, bien qu'il ne soit pas pas andalou, comprend tous les signes ! Appréciez l'échange sans aucun soupçon de langue de bois. Mais avant cela, laissez-nous vous faire partager un élément qui a retenu notre intention. Il s'agit de cette manière que Lacen a de respecter ses coachs, en n'évoquant jamais leurs noms, préférant les appeler indéfiniment par «lui», «l'autre» ou tout simplement, le «coach». C'est donc dans le seul souci de vous faire comprendre de qui il parlait que nous avons ajouté le nom de Marcelino et Portugal dans les propos de Medhi Lacen. Qu'il nous en excuse…
Vous avez changé de coach il y a plus d'un mois, Portugal est parti et Marcelino Garcia Toral est arrivé. Ça se passe mieux avec lui ?
Franchement, c'est la nuit et le jour entre les deux hommes. Avec lui (Marcelino), on sent que beaucoup de choses sont en train de changer au sein de l'équipe.
En quoi ça se matérialise sur le terrain ?
Déjà la méthode d'entraînement est complètement différente. On ne fait plus les mêmes exercices qu'avec l'autre (Portugal) qui nous avait habitués à une routine pas possible pendant toute l'année. A la fin, ça devient pénible pour tous. De plus, (Marcelino) est beaucoup plus communicatif. Je peux vous dire par exemple que (Marcelino) m'a parlé en une seule journée plus que ne l'avait fait son prédécesseur durant un an et demi. Il n'est jamais venu me voir pour me dire : «Je suis content ou pas de ton rendement. Tu dois changer ceci ou cela dans ton jeu.» La seule fois où (Portugal) est venu me parler, c'était pour me demander pourquoi je ne voulais pas prolonger mon bail avec le club. Il m'a dit que ça allait me distraire et que ce n'est pas bon pour moi de rester dans l'incertitude. En plus, c'est à cette période qu'il m'a fait sauter de l'équipe. Ça, ce sont les rapports que j'ai eus avec lui, en un an et demi.
Vous aviez donc de si mauvaises relations que ça avec Portugal ?
Non, je ne dis pas qu'elles étaient mauvaises, mais disons normales…
Compliquées ?
Même pas compliquées. Je sentais juste qu'il ne me faisait pas forcément confiance, contrairement à l'autre (Marcelino). Le premier jour de son arrivée, il est venu me parler tout de suite pour me dire qu'il me fera confiance et que j'allais jouer avec lui et d'autres choses aussi rassurantes. Forcément, on apprécie mieux quelqu'un qui vous dit qu'il a confiance en vous. Il a fait en une journée ce que l'autre (Portugal) n'a pas pu faire en un an et demi. Et puis, même après, tout le monde en avait marre de toujours s'entraîner de la même manière durant un an et demi…
Vous voulez dire que les joueurs se sont ligués contre Portugal pour le faire partir ?
Non, non, pas à ce point, mais je dirai qu'il y avait un ras-le-bol généralisé au sein de l'équipe. On en avait tous marre de tout le temps faire la même chose. Tous les lundis et les mercredis, on se tapait les mêmes exerces. Qu'il fasse beau ou qu'il pleuve ou qu'il fasse moins 8 degrés et que le terrain devienne impraticable, on refaisait les mêmes mouvements, les mêmes séances… C'en était vraiment trop !
C'est quoi exactement refaire la même chose, pour que les lecteurs comprennent mieux ?
C'est-à-dire que tous les lundis, tu arrives à l'entraînement, pour ceux qui avaient joué la veille, ils couraient pendant dix minutes, ils faisaient quelques accélérations, quelques étirements et ils pouvaient aller rentrer chez eux. Ceux qui n'avaient pas joué, ils avaient un match entre eux et puis ils rentraient chez eux. Le mardi, c'était libre et le mercredi, tu avais échauffement, possession de balle, travaille tactique et match. Ce qui est pesant, c'est de refaire cette séance de mercredi pendant un an et demi ! Sans la moindre variation. A la fin, ça devient vraiment épuisant.
Et le discours de Portugal, il était aussi lourd que ses entraînements ?
Je ne saurai vous le dire, car peut-être pour certains joueurs, c'était plus ou moins bien avec Portugal. C'est comme partout. Je ne voudrais pas passer pour celui qui veut le dénigrer maintenant qu'il n'est plus là.
Et pourtant, Portugal vous faisait beaucoup jouer, non ?
Oui, je ne dis pas le contraire. La première saison, quand il est arrivé, j'ai pratiquement tout joué avec lui. Il n'y a pas eu de souci. Après cette année, j'ai repris, même si au début j'étais blessé. Mais après, il a eu du mal à me mettre et quand il me refaisait jouer et que je faisais de bons matchs, à la moindre occasion, il me faisait sauter.
C'était plus parce que vous ne vouliez pas renouveler votre contrat avec le Racing, sans revalorisation, c'est ça ?
Je n'en sais rien. Mais bon, en principe, lui, cela ne le concernait pas du tout. D'un côté, si vous voulez, je ne comprends pas qu'il vienne et qu'il me convoque dans son bureau pour me demander pourquoi je n'ai pas renouvelé mon contrat avec le club.
Qu'est-ce qu'il vous disait au juste ?
Il m'a dit : «Pourquoi tu ne signes pas le contrat, alors que le club t'a fait une bonne offre ? Je suis au courant de ce qu'on t'a proposé etc.» Mais, attendez là, il n'était pas directeur sportif, non ? Sa fonction, c'était coach, non ? Ce n'est pas donc son boulot de me dire si l'offre est bonne ou pas, si je dois accepter ou pas. Ce qu'il avait à faire, c'était d'entraîner les joueurs que le club lui avait mis à sa disposition, c'est tout.
C'est le président Pernia qui l'avait envoyé ou il s'est invité de son propre chef ?
Non, je ne pense pas qu'on l'ait envoyé pour me parler. Il a pris l'initiative tout seul. Une fois, il est venu me demander comment évoluaient les choses avec ma prolongation de contrat et je lui ai dit qu'il n'y avait rien de nouveau pour l'instant. Quatre jours plus tard, il ne me fait pas jouer, alors que j'étais titulaire depuis le début de la saison. C'était, je m'en souviens, contre l'Atletico Madrid. Après, il a sauté et aujourd'hui, il y a un nouveau coach…
Bon débarras ?
(Il réfléchit). Non, pas bon débarras, mais je pense qu'il était en fin de contrat cette année et à 99%, tout le monde était sûr qu'on n'allait pas lui prolonger. Le coach savait qu'il devait partir en fin de saison. Son départ a donc juste été anticipé, si vous voulez. Mais bon, je pense que si on avait continué la saison avec lui, on ne serait pas descendus et avec l'arrivée de (Marcelino), je ne pense pas non plus qu'on va jouer l'UEFA. Mais je dois reconnaître que ça fait du bien de changer, de voir d'autres méthodes et de casser cette routine qui s'était installée depuis un an et demi.
La routine, on l'a sent beaucoup plus lorsque le coach vous fait moins jouer ?
Ah, oui ! C'est sûr que ça devient insupportable. Mais honnêtement, ça touchait tout le monde. Même moi, les matchs que je jouais titulaire, je sentais cette lourdeur au quotidien. Mais après, si vous voulez, on en rigolait entre nous, même si c'était saoulant. Mais encore une fois, sans être méchant, je dois reconnaître que le coach a fait aussi de bonnes choses dans cette équipe.
Il n'est donc pas si nul que ça Portugal, non ?
Mais non ! Ce n'est pas ce que j'ai dit. Bien au contraire, je dirais même qu'il est bon comme coach. Il a le niveau de la Liga. Mais il a aussi ses manières de faire et ce n'est pas de cela dont notre groupe avait besoin pour changer de mentalité et repartir sur de bons rails. Je dirais que ça a fait du bien de ramener un nouveau coach.
Quelle a été la réaction des joueurs dans le vestiaire ?
Personnellement, j'ai été surpris, car je ne pensais pas qu'il allait être viré, pour la simple raison qu'on n'était pas relégables. L'objectif du club est de se maintenir. On n'a pas d'autres objectifs. Si tu n'es pas relégable, pour le moment, tu peux dire que tu es en conformité avec les objectifs tracés. Il n'y avait pas le feu dans la baraque. Je me souviens que c'était un lundi après-midi, j'étais parti à la piscine avec mes filles et il y avait un proche du club qui m'avait dit que les responsables du club étaient en réunion et qu'apparemment, ils allaient faire sauter le coach. Le soir même, ç'a été officialisé dans la presse.
Vous êtes soulagé de son départ ?
Soulagé ? Ah, on ne s'est jamais comment ça va se passer par la suite. Tu peux être soulagé sur le coup, mais si quelqu'un vient et que tu trouves que c'est moins bien avec lui ou que tu ne joues pas… Si vous voulez, moi, j'ai été soulagé d'un côté, parce que je n'allais plus vivre la même routine…
C'est quel discours que tient Marcelino ?
Avec lui, il y a surtout beaucoup de dialogue avec les joueurs. C'est cela que j'apprécie déjà. Après, c'est sûr qu'il ne va pas voir les 25 joueurs et leur parler chacun son tour. En tout cas, ce que j'ai vu depuis qu'il est venu, c'est qu'il dialogue beaucoup avec les joueurs.
Vous a-t-il dit quelque chose en particulier ?
Par exemple, la dernière fois, on était dans l'avion, on venait de faire match nul à Almeria. Il m'appelle et me dit : «Regarde, sur telle action, tu es bien placé, mais tu dois monter plus haut pour le pressing». Cela lui avait pris deux minutes, pas plus. Mais j'avais beaucoup apprécié. C'est quelque chose que le coach d'avant (Portugal) ne m'avait jamais faite. Ce n'est pas compliqué de faire cela, non ? Et ça me fait plaisir, car j'ai envie de progresser grâce au coach qui m'entraîne.
Pourquoi vous n'étiez pas allé voir Portugal pour lui dire de vous aider à progresser ?
Mais si, je l'ai bien fait ! J'ai été le voir une fois et je lui ai demandé ce que je devais faire pour progresser. Vous savez ce qu'il m'a répondu ? «Non, non, continue comme ça, tu t'entraînes bien et ça va venir». Lui (Marcelino), c'est le contraire ! Il m'a dit : «Tu as la possibilité d'aller dans un grand club pour faire de meilleurs trucs. Tout le monde parle de toi en bien, il faut donc que tu prennes conscience de cela. Il faut que tu progresses, que tu y crois plus… » Voilà le discours du nouveau coach et voilà la différence. Quelqu'un qui te met en confiance, forcément ça te donne des ailes et tu as envie de lui montrer qu'il ne parle pas dans le vide.
Tactiquement, est-ce que Marcelino vous fait bouger différemment sur le terrain ?
Si vous voulez, tactiquement, il n'a pas encore changé grand-chose. Il a plus changé le mouvement d'ensemble. Avec l'autre (Portugal), on ne participait pas beaucoup en attaque. C'était beaucoup plus les arrières latéraux qui montaient et nous les joueurs du milieu, on restait plus derrière pour assurer la couverture. Là, ç'a un peu changé. Il demande au milieu de prendre part aux actions offensives, d'aller vers le but carrément. D'ailleurs, l'action qui a ramené notre but contre le Real en est la parfaite illustration. Avec l'autre coach, je ne me retrouvais jamais aussi près du but. Ou alors, c'était vraiment rare. Aujourd'hui, le coach me demande d'aller devant. Et si je fais la passe et que je la rate, je reviens me replacer et c'est tout. Ce n'est pas un problème.
La passe décisive que vous avez donnée à Kennedy face au Real, c'est une action travaillée à l'entraînement ?
Non, pas à ce point. Mais si vous voulez, c'est cette liberté nouvelle qui m'a poussé à me retrouver si près du but et que je donne cette balle décisive. Avec l'autre, mon rôle était très restreint, presque exclusivement défensif. Aujourd'hui, je ne suis pas bridé. C'est très encourageant pour un joueur d'entendre son coach l'inciter à tenter sa chance jusqu'au bout. Autre exemple. Il me dit aussi : «Tu as un bon pied gauche, tu peux marquer des buts à ton tour, mais pour pouvoir marquer, il faudra que tu sois près du but pour frapper.» Ce sont des petits détails peut-être, mais qui nous ont permis de montrer un autre visage de l'équipe.
Même les résultats plaident en sa faveur…
C'est sûr ! Depuis qu'il est arrivé, on a gagné contre Séville, Getafe, on se fait égaliser à la dernière minute contre Villareal, alors qu'on pouvait bien gagner ce match, on fait match nul (1-1) à Almeria, alors qu'on a joué 75' à dix (expulsion de Henrique). On a perdu juste contre le Real. Les résultats sont là effectivement et ça se voit.
Ce n'est pas parce que les joueurs veulent tous se donner plus avec le nouveau coach ?
Et pourtant, il a les mêmes joueurs, mais c'est vrai que le mental est différent et chacun sait désormais qu'il a des chances de jouer. Avant, certains joueurs savaient que même s'ils se donnaient dix fois plus à l'entraînement, ils n'allaient jamais jouer. Tout a donc changé pour tout le monde. Les rôles sont redistribués et chacun espère saisir sa chance. C'est une question de confiance et d'envie.
On ne va pas vous mettre dans la gêne en faisant le parallèle avec le départ de Saâdane et l'arrivée de Benchikha. On vous soulage de cette question. Parlez-nous plutôt de votre état de forme aujourd'hui ?
(Il sourit). Franchement, je me sens vraiment bien physiquement. Je crois avoir été le seul joueur de mon équipe à avoir joué les trois matchs d'affilée de cette semaine. Cela s'est fait ressentir contre le Real, mais c'est normal, car ce n'est jamais évident de jouer trois matchs en une seule semaine. Mais j'ai pu gérer cela dans l'ensemble. Rien à voir avec ce que je ressentais avant la Coupe du monde. J'avais mal au pubis et même après le Mondial, j'allais me faire opérer. C'est le club qui a refusé que je me fasse opérer.
Par quel miracle vous êtes-vous rétabli de ce problème au pubis ?
Franchement, après la Coupe du monde, quand je suis parti en vacances, je n'arrivais même pas à aller nager, tellement j'avais mal au pubis. C'était une douleur insupportable. A tel point que je ne pensais qu'à aller me faire opérer. Mais on me l'a déconseillé. J'ai donc suivi le programme en reprenant petit à petit jusqu'à ce que les douleurs disparaissent.
Mais qu'avez-vous fait de particulier ?
Juste un travail spécifique que m'ont concocté les médecins, avec des abdos et des étirements.
Vous ne ressentez plus de douleurs ?
Pratiquement plus rien. La dernière fois que j'ai ressenti des douleurs, c'était lors du match contre Almeria. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas eu mal. Aujourd'hui, ça devient très rare. Peut-être une fois dans la semaine, ça revient comme ça vite fait, après l'entraînement, mais de manière très supportable.
Ça ne vous empêche pas de jouer vos matchs à fond ?
Non, non, pas du tout. Il y a quatre mois en arrière, je devais un peu gérer mes mouvements, mais aujourd'hui, plus rien.
Aujourd'hui que le Mondial est derrière nous, que retenez-vous de toute cette polémique qui avait précédé votre arrivée chez les Verts ?
Franchement, j'avais vécu cela de loin… Je ne stressais pas autant qu'on peut bien le croire, surtout face à tout ce qui se disait à mon sujet. Mais je me dis surtout aujourd'hui que j'aurais dû venir bien plus tôt, car ce que j'ai connu dans cette sélection, c'est vraiment le top. Tout le monde m'avait dit du bien de l'Equipe nationale, avant même d'y mettre les pieds. Mais le destin a voulu que je vienne plus tard. Mon plus grand regret est de ne pas être allé à la CAN 2010. Avec ce que j'ai connu et avec du recul, je me dis que ça va me rester longtemps dans la mémoire.
Allez, lâchez-vous cette fois complètement et dites-nous, enfin, pourquoi avoir refusé de venir à cette CAN ?
Je ne sais pas vraiment, mais je crois que c'est parce que tout est venu d'un seul coup, alors que je ne m'y attendais pas du tout. Une fois, j'ai eu mon passeport algérien, j'ai été aussitôt convoqué et tout s'est enchaîné à la fois, alors que quelques semaines auparavant, je n'imaginais pas tout cela. Et avec ça, il y avait ma femme qui allait accoucher à la même période. C'était difficile de la laisser toute seule, même si elle m'avait autorisé à y aller.
C'était quoi la position de votre épouse à ce moment ?
Elle ne m'a jamais dit : «Non, reste avec moi, j'ai besoin de toi ici.» Elle s'est sacrifiée et m'a dit : «Même si ça devait durer un mois, je me débrouillerai.»
Et si c'était à refaire aujourd'hui ?
Ah ! Si c'était à refaire, je suis sûr que je serais allé jouer cette CAN. Pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'on m'a dit beaucoup de bien de l'ambiance qui y régnait et de tout ce que les joueurs ont vécu ensemble pendant leur aventure. Il paraît que c'était une ambiance de «ouf» (fous). Mais aussi, parce que cela m'aurait évité toutes ces histoires qu'on a pu raconter à mon sujet, surtout qu'on dise que Lacen veut venir juste pour la Coupe du monde. Ç'aurait été bien plus simple pour moi, si j'avais joué cette CAN.
Qui vous a parlé de l'ambiance qui a régné dans le groupe pendant la CAN ?
Ils m'ont fait vraiment baver en racontant ce qu'ils ont vécu en Angola. On m'a dit que c'était une ambiance incroyable qu'ils ont vécue. Hassan (Yebda), Madjid (Bougherra), Karim Ziani, Kader (Ghezzal)… Ils disaient tous qu'ils voulaient gagner les matchs pour rester encore un peu plus ensemble. Quand on arrive à ressentir cela, c'est que l'ambiance est vraiment excellente à l'intérieur du groupe. Ils en parlaient avec les yeux qui brillaient…
Et vous n'avez pas ressenti cela durant le Mondial et lors des stages de préparation ?
Si vous voulez, moi, je ne peux pas fqire de comparison entre les deux mom, vu que je n'ai pas vécu avec eux la CAN. Mais d'après eux, ce n'était pas pareil pendant le Mondial.
Pourquoi disaient-ils cela d'après-vous ?
Je crois que c'était par rapport au fait que certains joueurs qui avaient fait toute l'aventure des éliminatoires et qui avaient été écartés par la suite. Forcément, on regrette les amis avec qui on a partagé autant de choses. Et puis, avant la Coupe du monde, il y a eu sept nouveaux joueurs sur un groupe de 23. Soit 1/3 de l'équipe pratiquement. C'est beaucoup. C'est pour cela que ce n'était pas pareil. Ceux qui avaient fait la CAN, ils se connaissaient depuis un moment déjà. C'est normal qu'ils ressentent cela.
Et vous personnellement, comment aviez-vous vécu cette Coupe du monde ?
Moi, franchement, j'ai trouvé cela top ! Que ce soit les villes où on était, les soirées à l'hôtel entre nous, pour moi, c'était vraiment parfait. Après, vous me direz que je n'ai pas connu l'ambiance de la CAN et tout ce qu'ils ont vécu ensemble comme émotions. Ce n'est donc pas facile de porter un jugement.
Vous avez senti que le groupe était vraiment soudé pendant ce Mondial ?
Pour moi, il n'y avait aucun souci au sein du groupe. Maintenant, c'est sûr que comme partout, c'est une question d'affinités entre les uns et les autres. Il y a des joueurs que je côtoyais tout le temps et d'autres un peu moins.
N'y a-t-il pas certains dans le groupe que vous n'aviez approché que trop rarement ?
Non, non, je n'en vois pas vraiment…
Laïfaoui par exemple, vous l'avez connu de près ?
… (à suivre)


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