Les supporters et les dirigeants du Mouloudia de Batna se souviendront longtemps du passage de l'arbitre Zerrouki à Batna. Les supporters et les dirigeants du Mouloudia de Batna se souviendront longtemps du passage de l'arbitre Zerrouki à Batna. Contre vents et marrées, le referee a refusé de faire jouer le match. Personne n'a pu le faire changer d'avis, ni les dirigeants du MSPB, ni Ben Boulaid, le fils du martyr de la Révolution, ni le responsable de la sécurité de Batna. L'arbitre a rédigé son rapport sur la feuille de match et expliqué les raisons du non déroulement du match. «Pas d'instigateur», aurait-il noté sur la feuille de match, nous a dit un ancien arbitre. Cette note est importante, nous a-t-on expliqué. Cela impliquerait que la commission de discipline pourrait sortir avec une décision qui n'avantagerait aucune équipe par rapport à l'autre. On nous a expliqué que la Ligue nationale pourrait soit donner match perdu pour les deux équipes, soit faire rejouer le match, à huis clos ou sur un terrain neutre… Des supputations seulement. Boulahbib : «Je n'ai que faire des points du match, je veux le jouer» Après la décision de l'arbitre d'annuler le match, Sousou était en pleine discussion avec Zedam. Un paquet de journalistes entourait les deux dirigeants. Boulahbib prend Zedam à témoin et l'assure de ne pas accepter les trois points du match en cas de décision en faveur de son club par la Ligue nationale. «Je n'ai que faire des trois points du match. Maneshakche (je n'en ai pas besoin, ndlr). Je ferai tout pour que la Ligue nationale fasse rejouer le match.» On veut bien croire les bonnes intentions du président du CSC, mais on ne peut écarter le fait que cela pourrait être de la poudre jeté aux yeux des dirigeants du MSPB… Dans des moments d'insécurité et face au public qui n'était pas loin du président et qui le traitait de tous les noms d'oiseaux, le président a-t-il cherché à calmer les esprits... Les prochains jours et les prochaines déclarations de Boulahbib vont à coup sûrs nous éclairer sur les véritables intentions du boss. Zedam : «J'ai dit à Boulahbib tu veux combien de billets. Il m'a répondu, cela m'est égal, chaque supporter se débrouille» A la presse, qui a voulu avoir un peu plus de détails sur ce qui a déclenché les hostilités, Zedam dira : «J'ai téléphoné à Boulahbib pour lui demander combien de billets voulait-il que je mette à sa disposition. Il m'a répondu qu'il s'en foutait du sort de ses supporters. Que chacun se débrouille comme il peut pour avoir son billet. Il y avait dix mille supporters du CSC dans le stade et ses abords.» On peut dire que le stade était plein à craquer. Plus de quinze mille supporters avaient acquis leur billet. Même qu'un dirigeant a donné l'autorisation d'ouvrir les portes du stade pour les supporters qui n'avaient pas les moyens d'acheter les billets, en début de rencontre. 200 DA l'entrée, un prix dérisoire et à risque Le marché noir n'avait pas bien fonctionné. Le billet se vendait loin des guichets à 250 dinars. Dans les guichets, le billet était cédé à 200 dinars. Un prix dérisoire pour un derby qui plus est était la tête d'affiche. Non ce n'était pas la meilleure solution que d'avoir fixé cette modique somme. Le résultat on le connaît. Le MSPB a peut-être gagné une bonne recette, mais n'a pas joué un match qui était à sa portée. Il a des jeunes opposés à des vieux en face, avec les Kabri, Yacef et autres Z'mit. Il risque en plus des sanctions. Augmenter le prix d'entrée, c'est déjà filtrer les entrées. Et empêcher une partie des casseurs et ceux qui viennent mettre la pagaille d'entrer. Le public du Boubiya est resté jusqu'à 17 h Le public du MSPB est resté sur les gradins, bien après la bataille rangée avec les supporters du CSC. Il chantait et ne désespérait pas de voir les deux équipes revenir sur le terrain. A 17 heures, tous les autres matchs étaient terminés, depuis, une demi-heure. Les rumeurs les plus folles circulaient dans le stade. On laissait entendre, que le MSPB devait jouer le match, faute de quoi il perdait la rencontre sur tapis vert. On avait craint le pire, la colère des supporters du MSPB, et les conséquences dans la ville de Batna. Il n'y a rien eu. Vers 17 h 30, les supporters du MSPB déçus ont quitté le stade dans le calme. En tout cas, avant de quitter à notre tour Batna, on n'a remarqué aucun signe de mécontentement des supporters à l'abord du stade. Zou : «On était en mesure de faire jouer le match en nocturne» Avant que l'arbitre ne décide de remettre les feuilles de match à chacune des deux équipes. L'éventualité de faire jouer le match, avait été abordée aux abords du vestiaire des arbitres. Vers 17 h, il était clair que si le match devait se jouer, le problème de l'éclairage allait se poser. Une question à laquelle répondait sans aucune hésitation, le directeur du stade Bekhouche, dit Zou. «Nous avons les moyens de faire jouer le match en nocturne, sans aucun problème», expliquait-il à son interlocuteur. L'arbitre renvoie le fils de Ben Boulaïd Zerrouki a refusé de faire jouer le match. Ni le responsable de la sécurité dans le stade ni le fils de Ben Boulaïd n'ont été écouté par l'arbitre. Bien plus, Zerrouki a sommé Ben Boulaïd de quitter le vestiaire. Où est passé le comité de supporters ? La question méritait d'être posée. Le comité des supporters du MSPB n'existerait pas. Son rôle est indispensable dans de pareilles situations. Que pouvait faire Zedam, Zidani ou les autres dirigeants. Un comité de supporters présidé par une personnalité connue et respectée par les fans du Boubiya aurait sans doute réussi à calmer les esprits du côté du MSPB. La riposte des supporters du CSC a été très mal prise. Il était inconcevable que des supporters viennent faire la loi dans le stade du MSPB. Une fois, les Sanafir repoussés, il fallait sans doute que le terrain soit vidé de tous ses indus occupants. Mais, cela a tardé, et c'est là, tout l'intérêt de la présence du comité des supporters.