«Les responsables de la Fécafoot n'ont pas respecté leurs engagements.» L'international camerounais de la formation de l'Olympiacos, Jean II Makoun en l'occurrence, a accordé, hier, un entretien au site footafrica356.fr où il a évoqué son actualité, parlé de ses passages en Ligue 1, ne manquant pas de revenir sur l'affaire qui a secoué la sélection camerounaise et qui a conduit à l'annulation de la rencontre amicale Algérie-Cameroun qui devait se jouer au stade du 5-Juillet, le 15 novembre dernier. Makoun explique la grève décidée par ses coéquipiers par le désengagement de la Fécafoot qui n'a pas respecté l'accord conclu un mois auparavant, lors d'un précédent stage. L'ancien joueur de Lyon a affirmé que c'est le capitaine d'équipe, en l'occurrence Samuel Eto'o, qui a pris la décision de boycotter la partie face aux Fennecs, avec l'accord de l'ensemble du groupe, pour mettre les responsables de la Fédération camerounaise devant le fait accompli. Makoun a tenu à souligner que contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n'est pas à cause d'un problème d'argent uniquement que les Lions indomptables ont refusé de faire le déplacement de Marrakech à Alger, mais surtout pour une question de principe. «Le groupe était décidé à prendre une décision commune. C'est vrai qu'il y a eu un comité avec le capitaine (Samuel Eto'o), Alex (Song), Carlos (Kameni), Enoh (Eyong) et moi-même qui allions aux réunions. On a discuté avec tous les joueurs et on a estimé que si les responsables de la Fécafoot ne tenaient pas leurs engagements, on refuserait de se déplacer à Alger pour jouer le match amical contre l'Algérie. Toutefois, il ne faut pas que les gens pensent que c'est à cause d'un problème d'argent spécialement qu'on a pris cette décision, mais pour une question de principe, de respect. Les choses n'ont pas été faites comme il fallait, alors qu'on en avait parlé un mois auparavant. Je dois aussi dire qu'on ne pouvait à nous cinq imposer notre idée au groupe. Nous avons sollicité leurs avis.» «C'est Eto'o qui a pris la décision d'annuler le match» Le milieu de terrain camerounais assure que c'est bien l'ancienne star de l'Inter Milan, en l'occurrence Samuel Eto'o, qui est derrière cette décision d'annuler la rencontre face à l'Algérie. «On tenait des réunions au cours desquelles on proposait des solutions… Il fallait prendre une décision après le match contre le Maroc. Le capitaine E'too avait quitté la dernière réunion devant tout le monde et nous sommes restés tous les quatre. On a dit aux dirigeants lors de la réunion qu'ils avaient laissé partir le capitaine et qu'il fallait connaître son avis. Il fallait donc appeler le capitaine pour prendre une décision finale. C'est avec mon téléphone qu'on a appelé le capitaine et on a mis le haut-parleur et la fin, il a été décidé de ne pas faire le déplacement à Alger, puisque les responsables de la Fécafoot n'avaient pas tenu leurs promesses. Le capitaine a alors confirmé que le match était annulé, mais on était tous solidaire de sa décision, même si c'est lui qui a eu le dernier mot.» «Les responsables de la Fécafoot n'ont pas respecté leurs engagements» «Je ne peux vous dire ce qui s'est passé exactement à Marrakech, parce que je pense que c'est un problème qui a éclaté le mois dernier en RD Congo où je n'étais pas convoqué. A ce moment, il y a eu des exigences, des doléances, des réunions, des ententes et les choses ne se sont pas faites comme convenu lors du stage précédent. Des engagements avaient été pris par rapport au tournoi qui arrivait, au match en Algérie où je pense que les dirigeants et joueurs avaient un accord sur les conditions et le cachet. Arrivés à Marrakech et sachant que nous devions jouer vendredi, nous avons sérieusement discuté de notre problème le lundi. Il était question de certaines primes, entre autres la fameuse prime de présence qui est un acquis. On a suggéré plusieurs solutions pour pouvoir régler ce problème. Malheureusement, rentrer on n'a rien vu venir. C'est alors que le capitaine d'équipe, E'too pour ne pas le nommer, ainsi que tout le groupe ont décidé que le match n'aurait pas lieu.» «On est désolés pour le peuple algérien» Jean II Makoun s'est dit triste et désolé pour le peuple algérien, après l'annulation de ce match. Il sait que les Algériens attendaient avec impatience cette rencontre de prestige, mais il assure que cela dépassait leurs prérogatives. «Forcément, quand un match comme ça ne se joue pas, il y a mécontentement. On est très tristes, désolés pour le peuple algérien, pour tout ce qu'ils ont mis en œuvre pour qu'on puisse aller jouer ce match. C'est très difficile de trouver les mots justes. On est désolés de ne pas être allés disputer ce match, mais il faut qu'entre nous joueurs et surtout dirigeants, on trouve un moyen pour apaiser leur colère, même si ça va rester gravé. Trouver quelque chose pour les calmer.» Bien évidemment, à son retour en Grèce, Makoun n'a pas manqué d'évoquer cette affaire avec ses deux coéquipiers algériens en club, à savoir Rafik Djebbour et Djamel Abdoun. Ces derniers l'ont bien entendu mis au courant de la colère des supporters algériens par rapport à la décision des joueurs camerounais de faire grève et de ne pas respecter l'Equipe d'Algérie. «Oui, on en a parlé Djebbour, Abdoun et moi de tout ça. Ces derniers m'ont fait part de la réaction des responsables de la Fédération algérienne de football et des supporters des de la sélection d'Algérie qui étaient en colère contre nous parce qu'ils nous attendaient. Je leur ai expliqué que le problème était entre nous et nos dirigeants et qu'on était déçus que la situation en était arrivée jusque-là.»