«Il m'aura fallu attendre l'arrivée d'un sélectionneur étranger pour qu'on me fasse enfin confiance.» Le milieu de terrain de la JS Kabylie, Hocine Metref, élu Révélation de l'Equipe nationale, savoure son nouveau trophée. Bien que celui-ci demeure plus honorifique qu'autre chose, Metref estime que cette distinction l'honore et récompense les efforts qu'il a tant fournis tout au long des dernières années pour mériter enfin une place parmi les Verts. Tout d'abord, un mot sur cette 11e cérémonie du Ballon d'Or ? Comme toujours, ce fut une cérémonie grandiose. Vraiment, ça devient une habitude pour Le Buteur-El Heddaf de nous régaler avec cet événement qui, à mon sens, a dépassé complètement les frontières. Voir autant de personnalités présentes à cette fête, et notamment une star comme Cannavaro, cela veut tout dire. Je suis content d'être présent et de rencontrer des anciens coéquipiers, des entraîneurs et même des dirigeants. On se remémore les bons souvenirs. Boudebouz, lauréat du Ballon d'Or cette année. Qu'en pensez-vous ? Je pense sincèrement qu'il le mérite. Ryad est un excellent et talentueux joueur qui est pétri de qualités. Il est encore très jeune et peut prétendre progresser davantage. C'est mon coéquipier en sélection et je peux attester que c'est l'un des meilleurs éléments de l'EN. Je lui dis «Mabrouk», tout en espérant pour lui d'autres distinctions à l'avenir. Vous concernant, vous avez été élu Révélation de la sélection nationale. Une distinction plus honorifique qu'autre chose, mais qui dénote votre progression encore une fois la saison passée. Un commentaire ? Bien que ce trophée demeure honorifique qu'autre chose, n'empêche que cela me fait énormément plaisir de l'avoir remporté. Ça restera dans l'histoire et cela me rend davantage fier. Vous vous êtes classé à la 5e place du classement de ce Ballon d'Or. Qu'est-ce qui a manqué à Metref pour remporter le trophée ? Je ne sais pas… Peut-être que le fait que je n'accumule pas beaucoup de sélections en EN a fait que je n'ai pas pu prétendre réellement à ce trophée. Et cela, pour tout vous dire, je ne l'ai pas encore digéré. Ce qui me chagrine, c'est que lorsque j'étais au top de ma forme, aucun des entraîneurs qui sont passés à la tête de la sélection ne m'a donné d'importance et n'a daigné me donner ma chance. Il m'aura fallu attendre l'arrivée d'un entraîneur étranger, en la personne d'Halilhodzic, pour que je puisse enfin m'exprimer. C'est vraiment un cadeau tombé du ciel. Vahid m'a donné une toute petite chance lors d'un match sans aucun enjeu et Dieu merci, j'ai su comment le convaincre et réaliser une grosse partie. On vous sent remonté. Peut-on dire que vous tenez encore rancune à Benchikha ? Oui, je suis remonté. Cela dit, il n'y a pas que Benchikha dans cette histoire. En tout cas, je préfère passer à une autre étape et oublier le passé, car ça ne sert à rien. Beaucoup d'anciens lauréats du Ballon d'Or Le Buteur-El Heddaf qu'on a interrogés n'ont pas tari d'éloges sur vous et nous ont affirmé qu'ils vous voyaient bien remporter le trophée. Ça vous fait quoi d'entendre cela ? Ça me fait plaisir, c'est évident. C'est d'autant plus élogieux, quand ça vient des autres joueurs qui ont déjà remporté le trophée. Cela me pousse à travailler davantage pour m'améliorer encore et encore et atteindre un niveau meilleur que celui-ci. L'idée de retenter une nouvelle expérience à l'étranger vous effleure-t-elle encore l'esprit ou bien vous êtes-vous résigné à continuer votre carrière ici en Algérie ? Inch'Allah. Vous savez, chaque joueur espère faire une carrière à l'étranger. Moi, je suis quelqu'un d'ambitieux qui ne baisse pas les bras aussi facilement que cela. Si une opportunité se présente à moi, je ne dirai certainement pas non. On verra bien. ---------------------------------------- Solinas «Boudebouz mérite le trophée, mais j'aurais choisi Metref» A l'issue de la cérémonie d'avant-hier, qui a été organisée à la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf, nous nous sommes rapprochés de l'ex-entraîneur du CRB, Giovanni Solinas. Ce dernier, qui avait drivé déjà Hocine Metref à l'Entente, n'a pas manqué de nous déclarer que même si Boudebouz mérite la récompense, Metref reste, quant à lui, un élément qui aurait facilement été le vainqueur. A ce sujet il dira : «Tout d'abord, je tiens à vous dire que c'est une fête vraiment grandiose que Le Buteur et El Heddaf ont organisée. D'ailleurs, c'était l'occasion pour moi de rencontrer des amis. Concernant la consécration qui a été remise à Boudebouz, je pense qu'il la mérite. Mais si c'était à moi de choisir, j'aurais voté pour un joueur que je connais parfaitement bien, Hocine Metref en l'occurrence. Sincèrement, j'avais des sentiments pour ce joueur qui possède beaucoup de qualités physiques et techniques.» «Je suis épaté» A propos de l'invité d'honneur qui était venu d'Italie pour honorer la cérémonie par sa présence, Solinas ajoutera : «Je suis très content de rencontrer mon compatriote, Cannavaro, qui a été invité pour remettre le trophée à Boudebouz. Il s'agit de l'un des meilleurs défenseurs au monde, qui a déjà remporté la Coupe du monde en 2006. Cette invitation prouve que Le Buteur et El Heddaf sont largement connus. C'est des professionnels quoi !» Dziri «J'espère voir des joueurs locaux le gagner» Il a représenté la famille usmiste, Billel Dziri. Présent à la Coupole, on lui a fait appel pour remettre le prix de Meilleur entraîneur de Ligue 1 à Meziane Ighil, son ancien coach. L'ex-capitaine des Rouge et Noir, vainqueur du Ballon d'Or Le Buteur-El Heddaf en 2004, que nous avons sollicité, est revenu sur la soirée qu'il venait de passer. «Comme d'habitude, ce fut une réussite, avant de parler du lauréat. Boudebouz est un footballeur doué. Il l'a remporté et c'est mérité. Maintenant, j'espère voir des joueurs locaux le gagner dans les années qui viennent.» Boudebouz et Kadir ont filmé les shows de free-style Lorsque Wassim Benslimane, vice-champion du monde de free-style, faisait son show en solo, Ryad Boudebouz était tellement subjugué par les prouesses qu'il était en train de regarder qu'il a sorti son téléphone mobile et s'est mis à filmer le show. Lorsque le free-styler algérien est revenu plus tard pour un nouveau show en groupe, non seulement Boudebouz a ressorti son mobile pour filmer à nouveau, mais même Foued Kadir a eu le même réflexe. «Faites monter Zaoui avec Wassim !» lLorsque Wassim Benslimane a appelé l'un des joueurs internationaux présents dans la salle à le défier pour un petit pont, Hocine Achiou, Slimane Raho et Billel Dziri se sont tout de suite écrié : «Faites monter Zaoui avec Wassim !» En effet, même si Ryad Boudebouz s'est bien débrouillé sur la scène face à Wassim, on aurait bien aimé voir le spectacle d'un Zaoui s'adonnant à des gestes de free-style. Halilhodzic a délégué Korichi et Kaoua N'ayant pu être présent lundi soir à la cérémonie du Ballon d'Or du fait qu'il avait une réunion de programmée le jour même au Maroc avec le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a délégué ses deux adjoints, Nordine Korichi, et Abdennour Kaoua, pour assister à la fête. Korichi l'a d'ailleurs mentionné lorsqu'il a été appelé sur la scène pour remettre le trophée de Révélation de la sélection nationale à Hocine Metref. Korichi n'avait pas vu Madjer depuis… 15 ans Présent pour la première fois à la cérémonie du Ballon d'Or algérien, Nordine Korichi a eu l'occasion de retrouver plusieurs anciens coéquipiers de la sélection nationale, dont Mohamed Kaci-Saïd, Mohamed Chaïb et Lakhdar Belloumi. Cependant, celui qu'il a été extrêmement heureux de retrouver a été Rabah Madjer. En effet, les deux hommes ne s'étaient plus vus depuis… 15 ans. Une équipe de «Téléfoot» a suivi Boudebouz Dimanche prochain, l'invité de l'émission «Téléfoot» sur TF1 sera Ryad Boudebouz. A cet effet, une équipe technique de la chaîne de télévision française était présente à la cérémonie du Ballon d'Or afin de réaliser un reportage sur la distinction individuelle que le meneur de jeu de Sochaux a remporté dans son pays. Mekhloufi n'a pas raté la marche Malgré ses 75 ans, Rachid Mekhloufi garde toujours l'allure. En montant sur la scène afin de remettre le Prix spécial pour la sélection nationale militaire, il a enjambé allègrement une marche assez haute sans perdre l'équilibre. En redescendant, il n'a pas trébuché non plus, malgré le poids de l'âge. Quand on est sportif, c'est pour la vie…