De Blida à Chililabombwe, voici ce qui va changer Depuis la victoire contre l'Egypte, Rabah Saâdane n'a eu de cesse à mettre en garde ses joueurs contre tout excès de confiance convaincu qu'il était que le match face à la Zambie sera bien différent de celui du 7 juin à Blida. Voici les cinq donnes qui vont changer de Blida à Chililabombwe : Un arbitre suspect Raphaël Evehe Divine, ce nom ne dit sans doute rien aux Algériens, mais les observateurs qui suivent de près l'arbitrage africain vous diront que cet arbitre camerounais peut légitimement susciter la suspicion des responsables de l'équipe nationale. Voici au moins trois raisons : 1-M. Evehe est proche de la retraite, donc plus fragile aux chants de sirènes des corrupteurs. 2-Il est devenu tristement populaire lors de la demi-finale de la CAN-2006 en donnant un coup de pouce flagrant aux Egyptiens face aux Sénégalais. “Au cours de notre match, il y avait un autre joueur de l'autre côté, c'est-à-dire l'arbitre… Moi, dès que j'ai vu l'arbitre avant le coup d'envoi de la partie, j'ai commencé à contester .” Ce sont les paroles du ministre des Sports sénégalais avant le match. Sans commentaire. 3-Raphaël Evehe Divine a fait partie d'une vingtaine d'arbitres camerounais mis au frigo avant d'être gracié par la Fécafoot. Le gri-gri pour déstabiliser les Verts Le gri-gri est certes très répandu en Afrique noire, mais en Zambie, il prend des proportions énormes au point où il est utilisé comme arme psychologique pour déstabiliser l'adversaire. Mahmoud Guendouz et Nacer Eddine en connaissent un bout, eux qui ont vécu des histoires invraisemblables avant et pendant la rencontre Zambie-Algérie de Lusaka le 28 juillet 85. Avant le match, le président Kenneth Kaunda a tiré le ballon en force en visant la tête du capitaine Guendouz et chasser ainsi le mauvais sort. Pendant le match, c'est un ramasseur de balles qui, sur ordre d'un responsable de la Fédération zambienne, est allé voler la casquette de Nacer Eddine Drid qui arrêtait tout afin de lui jeter un mauvais sort. Avec leur expérience africaine, la majorité des joueurs algériens devraient faire abstraction de cette pratique cet après-midi à Chililabombwe pour décourager les Zambiens. 40 000 Zambiens dans un stade de 20 000 Les Zambiens disent qu'ils ont choisi Chililabombwe parce qu'ils n'avaient pas le choix vu que le grand stade de Lusaka est encore en travaux, mais la réalité est tout autre : le stade Konkola appelé à juste titre «Stade de la mort» leur va bien. La preuve, ils ont gagné tous leurs matchs à Chililabombwe grâce, entre autres, à l'ambiance hostile créée par 40 000 personnes en furie dans un stade qui en contient juste la moitié. C'est vrai que face au Rwanda, les supporters du «Stade de la mort» semblaient pacifiques, voire indifférents, mais on aurait aimé les voir lorsque leur équipe est menée. Et puis, l'Algérie, ce n'est pas le Rwanda et l'ambiance aujourd'hui risque d'être explosive. Le match se jouera sur un champ de patates Même si on essaye de la rafistoler comme on l'a fait à la veille de Zambie-Rwanda, la pelouse du stade Konkola de Chililabombwe ressemble à un champ de patates. C'est Rabah Saâdane qui l'a dit après avoir fait le déplacement il y a deux mois en Zambie pour tâter le terrain. «Sur un terrain pareil, la seule tactique qui vaille, c'est dez el gouddam», a même plaisanté le sélectionneur national. Ce dernier, et tout en reconduisant le même groupe, ne va sans doute pas demander à ses joueurs de faire circuler le ballon comme ils l'ont fait face à l'Egypte. Sur un champ de patates, les deux consignes principales seront : fermer les espaces en défense et chercher les contres rapides et les têtes de Djebbour et Ghezzal. M. S.