« L'air du pays me fait beaucoup de bien » Anthar Yahia, l'élégant défenseur international de Bochum nous a fait l'honneur de nous rendre visite à notre rédaction hier avant de prendre le vol vers Annaba à 15h 30 d'où il a rallié Sedrata pour se ressourcer auprès des siens. La discussion avec Anthar a été très agréable autour de boissons bien fraîches et de gâteaux traditionnels. Voici en vrac les principaux sujets et anecdotes racontés par Anthar. Comme rapporté par Le Buteur, Anthar Yahia est allé passer quelques jours en Espagne pour déconnecter complètement du monde du football avant de rentrer au pays via Paris dimanche soir. Yahia a profité de la nuit qu'il a passée chez un ami à Alger pour revoir en entier le match Algérie – RFA de 82, histoire de retremper un peu dans l'ambiance de la Coupe du monde et de s'automotiver pour y aller l'été prochain. « C'est vrai que le fait de regarder un tel match te pousse encore plus à donner tout pour aller en Coupe du monde. J'ai été épaté par la technique des Algériens, mais ceux qui m'ont vraiment impressionné sont Fergani et Djamel Zidane, ils ont été vraiment excellent », nous a dit Yahia. Son père avait nargué les Allemands le 16 juin 82 à Mulhouse La famille Yahia résidait à Mulhouse, une ville frontalière avec l'Allemagne et le père de Anthar côtoyait régulièrement les voisins d'outre-Rhin. Comme il fallait s'y attendre, avant le match, les Allemands n'ont pas arrêté de chambrer les immigrés algériens dont le père de Yahia. On imagine un peu la réaction du très fier Yahia après la rencontre, lui le fils de Chahid. Le père de Anthar a longtemps nargué ses collègues allemands qui ont accepté sportivement la défaite historique subie face aux Algériens. « Voilà ce que m'a dit Kaka lors d'Algérie – Brésil » Au cours du match Algérie – Brésil joué à Montpellier, beaucoup de téléspectateurs algériens ont dû remarquer l'échange de mots entre Anthar Yahia et Kaka durant une phase de jeu dans le camp brésilien. Yahia s'en souvient encore et il a accepté de nous raconter ce que la star brésilienne lui avait dit. « Je suis monté sur un corner en notre faveur et Kaka a dû revenir dans son camp pour me marquer. Au moment où je m'y attendais le moins, Kaka m'a tenu par le maillot avant de me lancer : ‘Eh, tu cours trop et tu m'obliges à courir derrière trop alors que je suis fatigué, alors sois gentil et laisse-moi me reposer un peu.' Il me l'a dit bien sûr pour plaisanter car tout au long du match, j'ai découvert un grand joueur, mais aussi un homme très correct. » Il a dû se déguiser pour éviter la foule Dès son arrivée à l'aéroport d'Alger dimanche en début de soirée, Anthar Yahia a été harcelé par les joueurs algériens qui voulaient prendre des photos avec lui, le solliciter pour des autographes ou tout simplement pour lui demander de nous qualifier en Coupe du monde. Après avoir essayé de satisfaire tout le monde, Yahia a dû mettre un chapeau et des lunettes noires pour passer inaperçu. « J'adore le contact avec les supporters, mais à un moment donné je n'en pouvais plus, c'est pour ça que j'ai dû mettre ce chapeau », nous a dit Anthar avec son éternel sourire aux lèvres. Il a fallu un oubli dimanche soir au cours d'un dîner à Bab Ezzouar pour que les séances photos recommencent. En effet et avant de commencer à manger, Anthar a machinalement enlevé son chapeau et ses lunettes oubliant que gens allaient le reconnaître très vite. « L'air du pays me fait beaucoup de bien » En Algérie, Anthar Yahia ne peut pas éviter de mettre de côté pour quelques jours les règles diététiques strictes en dégustant une salade de piments légèrement piquante, un bon gâteau du terroir ou des brochettes bien de chez nous. A Bab Ezzouar où il a dîné dimanche, Anthar a malgré la chaleur, abandonné la salle climatisée pour une table à l'air libre « car, dit-il, l'air du pays qui m'a manqué, me fait beaucoup de bien. » Mais attention, Anthar n'est aucun moment tombé dans les excès. Le professionnel qu'il est sait qu'une saison particulièrement éprouvante l'attend. Une saison qu'il doit préparer dès maintenant. Ce sera difficile surtout à Sedrata où la tentation de goûter encore à la chekhchoukha locale sera grande. « C'est faux ! Je n'ai jamais frappé Vieri » En lisant l'article paru sur France Football sur un prétendu coup de poing qu'il avait donné à Vieri, Anthar Yahia était très étonné « parce que, nous a-t-il dit, je n'ai jamais frappé Vieri et je n'ai jamais été viré par l'Inter. » Que s'est-il passé alors ? Voilà la version de Anthar Yahia : « Nous jouions un match d'application à l'entraînement et j'ai taclé Vieri qui n'a pas apprécié. L'entraîneur a décidé d'arrêter le match et ça s'est arrêté là. Quand à mon départ à Bastia, c'est moi qui est décidé de partir pour tout simplement jouer plus.»