Dans cet Euro 2012, les équipes semblent toutes jouer sans complexe et c'est tant mieux pour le spectacle... Dans cet Euro 2012, les équipes semblent toutes jouer sans complexe et c'est tant mieux pour le spectacle. Le Danemark qui bat les Pays-Bas en est la parfaite illustration. En 1992, Larsen, Schmeichel et consorts avaient créé l'une des plus grandes sensations de l'histoire du football, défiant toutes les logiques de préparation, en parvenant à gagner l'Euro alors qu'ils n'étaient même pas qualifiés au départ (la Yougoslavie avait été sanctionnée et le Danemark, 2e du groupe 4, avait été repêché). C'est dire que le football ne se soumet à aucune règle scientifique précise. Comme il n'y a pas de recette miracle pour gagner un titre dans un tournoi de cette dimension. Chaque match a sa spécificité et ses vérités. Qui aurait pu penser par exemple que Andreï Chevtchenko allait claquer deux buts à 35 ans face à la Suède de Zlatan Ibrahimovic ? Là encore, l'Ukrainien nous prouve qu'on n'est pas fini au-delà de 30 ans... Mais à condition que le sélectionneur ait vécu, comme Oleg Blokhine, les sensations du très haut niveau. Il n'y a que comme ça que l'on peut comprendre les génies de l'espèce de Chevtchenko. J'ai aussi apprécié le duel entre l'Espagne et l'Italie, même si le match n'a pas donné la folie offensive que l'on attendait d'une telle affiche. Si les Italiens ont pu malmener la défense espagnole, c'est en partie grâce au mental, je dirai, «insouciant» de Balotelli et Cassano qui jouent toujours vers l'avant. Ça nous change un peu de la prudence excessive du Catenaccio. Un système que les Anglais semblent avoir adopté récemment tant dans leurs clubs qu'en sélection nationale. Il y a eu Chelsea en Champion's League et maintenant les Three Lions qui ferment les verrous à double tour, en attendant que le rapport défense/attaque se stabilise avec le temps. Cela s'expliquerait sans doute par l'influence des entraîneurs italiens qui ont exercé en Premier League ces dernières années. En tout cas, ce n'est pas un football ennuyeux que pratiquent les Anglais, puisqu'ils ont été les premiers à marquer contre la France. Et ce, même en l'absence de Wayne Rooney...